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Journal intime d'un enfant syrien

Dissertation : Journal intime d'un enfant syrien. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2019  •  Dissertation  •  2 729 Mots (11 Pages)  •  455 Vues

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Voilà plus de 4 ans que la guerre civile déchire mon pays. Je suis Adnan, j’ai 15 ans et je suis Syrien. Je vis dans la région de al-Bab. Je fais partie des «rebelles». Nous sommes totalement contre le régime de Bachar al-Assad et nous faisons tout pour qu’il quitte le pouvoir.

J’ai deux petites sœurs, un petit frère, et un grand frère, parti à la guerre.

Quand je serai majeur, j’irais combattre avec mon frère et mon père, pour défendre notre pays, afin de destituer Bachar El-Assad

Mais pour l’instant, je dois rester à la maison pour m’occuper de ma famille car je suis le seul homme au domicile familial.

Aujourd’hui, je vais l’école militaire pour apprendre le maniement des armes. À côté de cet apprentissage conséquent, je fais des petits boulots pour subvenir aux besoins de ma famille.

Mais malgré cela, nous avons beaucoup de mal à nous nourrir convenablement.

Mais laissez-moi vous présenter l’histoire de mon pays. Tout a commencé le 15 mars 2011, en plein printemps arabe*, par des manifestations majoritairement pacifiques en faveur de la démocratie contre le dictateur à la tête de notre pays Bachar El-Assad. Aujourd’hui, la moitié de la population a été déplacée dans le pays et il y plus de 5 millions de réfugiés, soit 1/4 de la  population. Entre 70 000 et 200 000 personnes ont disparu dans les prisons du régime, et au

moins 17 000 d’entre elles ont été torturées à mort. Les autres ont été exécutées, principalement par pendaison.

Notre pays est traversé par des pipelines de l’industrie pétrolière, alors évidemment, tout le monde s’en mêle : pas moins de 70 pays participent de près ou de loin à cette guerre interminable. Il y par exemple les États-Unis, la Russie, mais aussi la France et le Royaume-

Uni.

Notre pays est une mine d’or pour les chercheurs de pétrole. Nous en avons moins que certains autres, mais la Syrie est très bien placée pour les pipelines car nous sommes une porte sur la Turquie, qui est elle-même une porte sur l’Europe.

En plus de Bachar al-Assad, nous luttons contre un autre ennemi : Daesh. Nos soldats luttent contre ce groupement, mais il résiste encore et toujours. Les soldats de Daesh essayent d’embrigader les jeunes comme moi. Plusieurs de mes amis ont déjà été embobinés, et sont

partis lutter et mourir pour Daesh. Mais moi, ils ne m’auront jamais. Même si je dois y laisser ma peau, je me vengerai de ce qu’ils ont fait à mes amis. Mes parents m’ont très bien éduqué et je suis très rancunier. Je ferais tout pour venger mes amis.

21 Mars2015 :

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres : c’est mon anniversaire. J’ai 16 ans. Ma mère a tout fait pour réussir à avoir au moins une part de gâteau. Malheureusement, les prix ont encore

augmenté et malgré toutes ses économies, elle n’a pas eu assez d’argent pour m’en acheter.

Ce n’est pas très grave, elle se rattrapera l’année prochaine. En réalité, je m’en contrefiche.

Mon souhait le plus profond est que la guerre cesse et que mon père et mon frère rentrent sains et saufs à la maison. Mais je sais que la paix n’est pas encore au rendez-vous. Chaque soir, je prie pour que cette foutue guerre se termine, que les morts cessent d’affluer par centaines, que les mauvaises nouvelles qu’on nous annonce tous les jours cessent une bonne fois pour toutes.

*le printemps arabe est un ensemble de contestations populaires d’ampleur et d’intensité très variable qui se produisent dans les pays Arabe à partir de Décembre 2010

Quand la guerre sera finie, j’irai en Europe pour vivre une belle vie. J’ai tellement souffert, alors que je viens tout juste d’avoir 16 ans... Est-ce que c’est normal pour un ado de 16 ans de vivre des choses pareilles ? Est-ce que c’est normal que des enfants âgés d’une dizaine d’années

parfois, soient enrôlés par Daesh ? Ils leur lavent le cerveau, leur disent que ce qu’ils font est bien et que c’est ce que Dieu veut. Parfois, ils tuent leurs parents, leur famille et leurs amis dans leur « missions suicides » et leurs attaques terroristes.

C’est dans ces moments-là que je me rends compte que j’ai énormément de chancs de ne pas encore être mort, ou enrôlé par Daesh, que ma famille est vivante et que aucun de mes petit

frère et sœurs n’aient été enrôlés ou enlevés par Daesh.

« Tout ce que tu veux, Dieu te le donnera » Voilà la phrase que ces enfants entendent, avantqu’on ne leur demande d’aller se faire exploser....

23 Mars 2015 :

Il y a un « revenant » comme on les appelle ici : une des rares personnes à être sortie des griffes de Daesh.

Youssef. Il y a deux ans, il est parti combattre dans l’armée de Daesh. Aujourd’hui, il est de retour parmi nous.

Les revenants sont toujours très bien accueillis quand ils arrivent dans leurs villages. Mais Youssef... non. Sa mère est furieuse, ainsi que toute sa famille. Donc ce soir, pas de fête pour son retour. Seuls les règlements de comptes sont à la carte. Pour tout vous dire, Youssef, personne ne l’aime dans le village. Avant son départ pour le front,

il ne faisait rien de ses journées à part dormir et râler. Et puis un beau jour, plus de Youssef.

Tout le village s’en moquait, mais alla quand même voir sa mère, Raïssa, par politesse. Youssef est le fils d’un riche collectionneur. A se demander pourquoi ils vivaient dans un village comme le nôtre, et pas dans une grande villa en ville.

La réponse à cette question ? Les bombes évidemment ! Ici, il en tombe beaucoup moins qu’en ville. La famille de Youssef a donc trouvé refuge dans ce village.

Pendant son absence, Youssef n’a manqué à personne (à part à sa famille (et encore)). Pourquoi son retour serait-il fêté en grande pompe ?

24 Avril 2015 :

Après moultes excuses, la mère de Youssef lui a enfin pardonné ses deux ans de disparition, et il a enfin pu raconter son périple et tout ce qu’il se passe dans les camps de Daesh et sur les lignes de front.

Youssef nous raconte (parce que oui, tout le village ou presque est venu écouter « l’exploit » de Youssef). S’il est parti sans rien dire, c’est pour l’amour soudain qu’il voue à la religion. Les recruteurs de Daesh lui ont promis un bel avenir, que s’il rejoignait les lignes de Daesh, il serait

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