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Journal D Adele

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Par   •  27 Février 2014  •  3 057 Mots (13 Pages)  •  1 021 Vues

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Samedi 1er août 1914

A 5 heures du soir, les cloches se sont mises à sonner à toute volée, comme quand il y a le feu. Nous étions dans les champs, parce qu’en ce moment c’est la moisson. Tout le monde s’est arrêté de travailler. On s’est redressé, on a écouté. Les cloches semblaient devenues folles. Papa a posé sa faux et il est rentré à grands pas vers la maison. Voilà, on peut dire que la guerre a fauché les hommes en pleine moisson. Moi, j’ai couru vers la mairie. Il y avait une grande affiche blanche: « Ordre de mobilisation générale ». Beaucoup de gens étaient plantés devant.

Il est 8 heures du soir. Dehors, il y a beaucoup de bruit. J’entends le roulement des charrettes qui emmènent les premiers hommes du village. Eugène part cette nuit, Paul demain. Maman est en train de leur coudre des pochettes dans leurs chemises pour mettre cinq sous. Papa n’a pas été mobilisé parce qu’il est trop vieux.

Dimanche 2 août 1914

Midi. Tout à l’heure, à la sortie de la messe, M. Le Maire a lu l’ordre de mobilisation. Il a dit que la population de Montigny ferait son devoir. Madeleine Japriset pleurait parce que son Clément était parti hier soir; ils sont mariés depuis seulement un an.

Le soir, ça y est, la guerre est déclarée! Le garde champêtre l’a annoncé à 6 heures. Elle tombe mal, cette guerre. En pleine moisson!

Lundi 3 août 1914

Nous avons accompagné Paul à la gare. La gare était pleine de monde, et il n’y avait plus de chef de gare.

Dans les trains, ils ont enlevé les banquettes pour faire de la place. Mais beaucoup de soldats sont entassés dans des wagons à bestiaux.

Tout le monde est excité. On chante, on s’embrasse, on dirait une fête. Les wa-gons sont couverts de banderoles qui disent « A Berlin ! » Pourquoi faut-il aller si loin pour gagner la guerre?

Je ne sais pas pourquoi il y a la guerre.

Le train de Paul est parti à cinq heures. Quand les soldats sont montés dans le train, on leur a donné des fleurs qu’ils piquaient dans leurs fusils. On s’est dit « au revoir », et que l’on se reverrait aux vendanges. Il paraît que la guerre sera courte.

Jeudi 6 août 1914

Les derniers hommes du village sont partis ce matin. En tout, cinquante-trois hommes du village sont allés faire la guerre.

Samedi 8 août 1914

Tout le monde est aux champs, tous ceux qui restent. Pour moissonner, il n’y a plus que les hommes âgés comme Papa, les femmes et les enfants. Et si nous n’allons pas très vite, le blé va pourrir. Il faut sau-ver la; moisson, sinon les Français n’auront plus de pain.

Dimanche 9 août 1914

Premier dimanche de guerre. C’est le soir. J’ai mal aux mains à force de moissonner.

4 Septembre 1914

Les Allemands avancent. Ils ont traversé la Belgique. Ils occupent déjà tout le Nord de la France. Pourvu qu’ils ne viennent pas jusqu’ici!

7 Septembre 1914

Les gens du Nord s’enfuient sur les routes. Cette nuit, des réfugiés sont arrivés au village. Ils ont dormi dans notre grange. D’autres arrivent encore ce matin. Ici, on est démoralisé. J’ai peur. C’est af-freux de ce dire que, peut être demain, il faudra partir d’ici. Et mes frères chéris, comment saurez-vous où nous sommes?

12 Septembre 1914

Victoire! Victoire! Nos soldats ont gagné la grande bataille de la Marne. Magnifiques soldats français! Merci, merci, merci! Grâce à vous les Allemands ne viendront pas chez nous! Que je suis égoïste, je ne pense qu’à nous et pas aux pauvres soldats qui viennent de mourir et à toutes les larmes qui coulent!

20 Septembre 1914

La maîtresse d’école dit qu’il faut « tenir », nous les « gens de l’arrière ». Et il faut garder le moral. Elle dit que c’est un signe de patriotisme. C’est dur d’être patriote quand on n’a pas de nouvelles de ses frères depuis un mois et demi. Je guette le facteur. Il n’y a jamais rien pour nous.

24 Septembre 1914

Nous avons eu une lettre d’Eugène! A 4 heures et demie, le facteur est arrivé au bout du chemin et il venait chez nous! Eugène va bien. Il dit qu’il ne sera pas là pour les vendanges, mais peut être à Noël. Cette sale guerre va donc durer jusqu’à Noël!

Il faut s’organiser pour le pain, parce que les boulangers sont partis. Celui qui reste, c’est celui de Venterol. Il nous apprend à pétrir la pâte. Maman a rallumé le four de la ferme, et nous avons refait le pain à la maison. Du coup Grand - Père est tout content.

25 Septembre 1914

M. Le Maire est venu ce matin très

tôt chez Madeleine Japriset. Je me-nais les vaches aux champs. Je l’ai vu frapper un petit coup au volet. Et puis, ce soir en repassant devant chez Madeleine, je l’ai entendu pleurer. Clément a été tué, il avait 28 ans.

26 Septembre 1914

La commission militaire est venue ce matin réquisitionner les vaches qui n’ont pas de veau. C’est pour faire de la viande pour les soldats. Chez Camille Aubel qui a 76 ans, ils ont même pris le bœuf. Qui va tirer la charrue maintenant? Il n’y a plus qu’Emilien, son petit fils de 10 ans, puisque le père est parti à la guerre.

29 Septembre 1914

Hier, nous sommes allés à Châtillon. Il y avait Maman, Julien, moi et Louise, qui est la fiancée de Paul, et en même temps, mon amie.

Et, en revenant, juste avant la montée de Venterol, on a croisé le facteur qui avait une lettre de Paul! Paul ne dit pas où il est, ils n’ont pas le droit de le dire, je ne sais pas pourquoi. Il dit qu’il ne sera pas là pour les vendanges, qu’il

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