Ionesco, Rhinocéros cas

Mariane GUAY

Code permanent : GUAM15529802

Montrez la dénonciation du phénomène de massification

Travail présenté à monsieur Benoît DUMAIS

Littérature et imaginaire

601-102-MQ-60-02

Département de français

Programme soins infirmiers

Cégep à distance

10 octobre 2016

La Seconde Guerre mondiale du XXe siècle a mené les écrivains existentialistes à écrire des textes portant sur le théâtre de l’absurde. Eugène Ionesco a voulu traduire le malaise existentiel et l’incohérence du monde de cette époque à l’aide la pièce Rhinocéros publiée en 1959. Cet auteur était un antinazisme. Son œuvre porte sur les thèmes de massification et de métamorphose. Il dénonce le phénomène de massification par le propos et la forme de la pièce. Pour ce faire, l’auteur montre que les personnages suivent tous un mouvement de masse, excepté Béranger, et le discours et les personnages prouvent les dangers de la massification.

Ionesco dénonce le phénomène de massification en créant des personnages qui ont suivi le mouvement de masse en se transformant en rhinocéros, et ont donc perdu leur humanité, excepté Béranger qui reste solidaire à ses habitudes d’originalité. En effet, ils ont pratiquement tous suivi leur chef, M. Papillon en se métamorphosant en mammifère cornu afin d’être comme tout le monde. Lorsque Botard s’est transformé en rhinocéros, Dudard a justifié l’action de son collègue en disant : « […] puisqu’il a suivi son chef justement […] » (P.137) Plus la pièce de théâtre avance, plus les personnages voient les avantages à devenir un être inhumain. Ils se sont transformés un à un jusqu’à devenir une masse imposante. Par ailleurs, Béranger résiste au mouvement de masse, mais il a tout de même un moment de faiblesse, car la masse peut se montrer persuasive. À la fin de la pièce, Béranger a perdu tous ses amis et s’exprime : «Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau.» (P.161) «Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. » (P.162) Ionesco utilise la répétition pour amplifier le sentiment de solitude et de monstruosité ressenti par Béranger. Celui-ci ressent une pression exercée par la masse pour se métamorphoser en animal, mais il va y résister afin de rester dans l’originalité comme au début de la pièce où il ne se sent pas à sa place dans le monde. C’est ce qui lui a donné la force de ne pas perdre son humanité. En somme, Ionesco a créé des personnages qui changent d’avis selon ce que le groupe pense pour dénoncer la massification.

Ionesco démontre les dangers de la massification à l’aide des discours et des personnages. En d’autres termes, l’auteur dépersonnalise ses personnages, ce qui crée un effet de masse. Il y a très peu de personnages qui ont un vrai prénom, la plupart des personnages sont nommés par leur fonction : «la ménagère», «l’épicière», «la serveuse», «l’épicier», «le logicien», «le vieux monsieur». Les personnages n’ont pas de nom et ne sont pratiquement pas décrits. Leur identité vague donne une impression d’une foule de gens anonymes. D’autre part, les discours des personnages démontrent un profond manque de rationalité et d’intelligence. L’écrivain a mis en parallèle deux conversations, celle qui est entre Béranger et Jean, et celle qui est entre le Vieux Monsieur et le Logicien, ce qui traduit l’uniformisation des personnages. Le logicien est dépourvu de logique : « […] tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat.» (P.33) La façon de penser du logicien est utile au régime totalitaire. Lorsque l’intelligence et la rationalité sont absentes, cela augmente le risque de se laisser entraîner par le groupe. Bref, le discours et l’absence d’importance des personnages prouvent les risques de la massification.

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