Incendies de Wajdi Mouawad.

Incendies est une pièce de théâtre écrite en 2003 par l’auteur libanais Wajdi Mouawad. Cette pièce est le deuxième volet de la tétralogie Le Sang des promesses. L’auteur est un réfugié de la guerre civile libanaise (1975-1990) qui s’est exilé en France, cela aura une influence sur ces œuvres. La pièce témoigne de la condition de la femme au Liban pendant cette même guerre. Le dramaturge nous fait suivre l’histoire de Nawal, une jeune adolescente âgée de quatorze ans quand la pièce commence, puis âgée de 16 ans dans l’extrait étudié, l’acte 9 de la pièce. Dans ce passage, on retrouve Nawal et sa grand-mère Nazira, qui lui fait des confidences, alors qu’elle est allongée sur son lit de mort.

Dans cette étude nous montrerons en quoi Nawal est conditionnée en temps que femme mais aussi le chemin à parcourir pour son émancipation.

Dans un premier temps nous analyserons le personnage de Nawal et nous verrons en quoi son histoire est tragique. Puis, dans un second temps nous montrerons que cette pièce est engagée pour la cause féminine.

Pour commencer, on peut montrer que l’histoire de Nawal est particulièrement tragique et complexe. En effet, dès le paratexte on apprend que Nawal âgée de quatorze ans est enceinte. La mère de Nawal ne voulant pas qu’elle garde l’enfant, l'accoucheuse le lui enlève. Le nouveau né est par ailleurs nommé Elhame (le malheur), ce qui montre le rejet de la famille envers l’enfant.

Plus d’un an plus tard, Nazira, sur son lit de mort, lui reparle de son enfant perdu. Elle lui confie que, depuis le drame, elle la trouve déboussolée, en effet elle utilise la métaphore “la tête dans les nuages”. On peut aussi noter la présence d’un champ lexical de la disparition pour parler de l’enfant de Nawal qui exprime à quel point perdre son enfant mais aussi ne pas avoir eu le choix de le garder ont affecté Nawal : “ton amour est parti, ton enfant est parti”. Cela nous rappelle le terme de tragédie que l’on vise à montrer ici.

On comprend par la suite la destinée à laquelle allait être confrontée Nawal, la difficulté d’exprimer sa propre opinion, de faire des choix.

En effet, la grand-mère explique que pour pouvoir avoir le choix de refuser, il faut savoir parler. Elle insiste sur ce point comme le montre la gradation ascendante : “ne dis pas oui. Dis non. Refuse.” Puis elle lui souhaite comme on pourrait dire bonne chance : “Alors arme toi de courage et travaille bien!”. Cette phrase nous montre que la grand mère a de l’espoir malgré la difficulté. Plus loin dans le texte, elle lui confie que les filles ressentent une profonde colère envers leurs mères. Cette colère semble se transmettre de génération en génération comme le montre la réification “les femmes de notre famille, sommes engluées dans la colère depuis si longtemps”. Le mot “colère” est répété cinq fois en trois phrases consécutives pour insister sur cette émotion négative. Une autre gradation ascendante, “nous, notre famille, les femmes de notre famille” vise à montrer que cela ne concerne que les femmes.

A plusieurs reprises dans la pièce, on nous explique la place des femmes dans cette société. Comme on l’a vu un peu

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