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Humanités Littérature, commentaire de texte

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Par   •  24 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 278 Mots (6 Pages)  •  949 Vues

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DM Humanités Littérature Pour lundi 22 Février

(Votre travail, évidemment personnel, ne doit pas excéder deux heures et raisonnablement ne pas dépasser une copie double…)

Sujets au choix :

Essai Littéraire Comment la littérature prend-elle en compte la découverte de territoires nouveaux ? Vous répondrez à cette question en prenant appui sur des textes du corpus et sur vos connaissances personnelles.

Commentaire Littéraire  Vous proposerez un commentaire littéraire du texte de Bernardin de Saint Pierre où vous montrerez les liens entre l’homme et la nature.

Texte 1 Bernardin de St Pierre 1734-1814  Paul et Virginie (1788)

Deux françaises vivent côte à côte dans le cadre de l’ile Maurice. L’une a une fille nommée Virginie et l’autre un garçon prénommé Paul. Ces deux adolescents grandissent ensemble, unis par une fraternelle affection. Le narrateur va décrire le site charmant d’une fontaine appelée « Le Repos de Virginie ».

[…] On avait laissé cet enfoncement du rocher tel que la nature l’avait orné. Sur ses flancs bruns et humides rayonnaient en étoiles vertes et noires de larges capillaires, et flottaient au gré des vents des touffes de scolopendre suspendues comme de longs rubans d’un vert pourpré. Près de là croissaient des lisières de pervenche, dont les fleurs sont presque semblables à celles de la giroflée rouge, et des piments, dont les gousses couleur de sang sont plus éclatantes que le corail.

Aux environs, l’herbe de baume, dont les feuilles sont en cœur et les basilics à odeur de girofle, exhalaient les plus doux parfums. Du haut de l’escarpement de la montagne pendaient des lianes semblables à des draperies flottantes, qui formaient sur les flancs des rochers de grandes courtines de verdure. Les oiseaux de mer, attirés par ces retraites paisibles, y venaient passer la nuit. Au coucher du soleil on y voyait voler le long des rivages de la mer le corbeau et l’alouette marine, et au haut des airs la noire frégate, avec l’oiseau blanc du tropique, qui abandonnaient, ainsi que l’astre du jour les solitudes de l’océan Indien. Virginie aimait à se reposer sur les bords de cette fontaine, décorée d’une pompe à la fois magnifique et sauvage. Souvent elle y venait laver le linge de la famille à l’ombre des deux cocotiers. Quelquefois elle y menait paître ses chèvres. Pendant qu’elle préparait des fromages avec leur lait, elle se plaisait à leur voir brouter les capillaires sur les flancs escarpés de la roche, et se tenir en l’air sur une de ses corniches comme sur un piédestal.

Paul, voyant que ce lieu était aimé de Virginie, y apporta de la forêt voisine des nids de toute sorte d’oiseaux. Les pères et les mères de ces oiseaux suivirent leurs petits, et vinrent s’établir dans cette nouvelle colonie. Virginie leur distribuait de temps en temps des grains de riz, de maïs et de millet : dés qu’elle paraissait, les merles siffleurs, les bengalis, dont le ramage est si doux, les cardinaux, dont le plumage est couleur de feu, quittaient leurs buissons ; des perruches vertes comme des émeraudes descendaient des lataniers voisins ; des perdrix accouraient sous l’herbe : tous s’avançaient pêle-mêle jusqu’à ses pieds comme des poules. Paul et elle s’amusaient avec transport de leurs jeux, de leurs appétits, et de leurs amours.

Texte 2 Chateaubriand 1768-1848  Le génie du Christianisme

 Un soir je m'étais égaré dans une grande forêt à quelque distance de la cataracte de Niagara ; bientôt je vis le jour s'éteindre autour de moi, et je goûtai dans toute sa solitude, le beau spectacle d'une nuit dans les déserts du Nouveau-Monde.

        Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra au-dessus des arbres, à l'horizon opposé. Une brise embaumée que cette reine des nuits amenait de l'orient avec elle, semblait la précéder dans les forêts comme sa fraîche haleine. L'astre solitaire monta peu à peu dans le ciel : tantôt il suivait paisiblement sa course azurée ; tantôt il reposait sur des groupes de nues, qui ressemblaient à la cime de hautes montagnes couronnées de neige. Ces nues, ployant et déployant leurs voiles, se déroulaient en zones diaphanes de satin blanc, se dispersaient en légers flocons d'écumes, ou formaient dans les cieux des bancs d'une ouate éblouissante, si doux à l'oeil, qu'on croyait ressentir leur mollesse et leur élasticité. La scène sur la terre n'était pas moins ravissante : le jour bleuâtre et velouté de la lune, descendait dans les intervalles des arbres, et poussait des gerbes de lumières jusques dans l'épaisseur des plus profondes ténèbres. La rivière qui coulait à mes pieds, tour à tour se perdait dans les bois, tour à tour reparaissait toute brillante des constellations de la nuit, qu'elle répétait dans son sein. Dans une vaste prairie, de l'autre côté de cette rivière, la clarté de la lune dormait sans mouvement, sur les gazons. Des bouleaux agités par les brises, et dispersés çà et là dans la savane, formaient des îles d'ombres flottantes, sur une mer immobile de lumière. Auprès, tout était silence et repos, hors la chute de quelques feuilles, le passage brusque d'un vent subit, les gémissements rares et interrompus de la hulotte ; mais au loin, par intervalles, on entendait les roulements solennels de la cataracte de Niagara, qui, dans le calme de la nuit, se prolongeaient de désert en désert, et expiraient à travers les forêts solitaires.

        La grandeur, l'étonnante mélancolie de ce tableau, ne sauraient s'exprimer dans les langues humaines ; les plus belles nuits en Europe ne peuvent en donner une idée. En vain dans nos champs cultivés, l'imagination cherche à s'étendre ; elle rencontre de toutes parts les habitations des hommes : mais dans ces pays déserts, l'âme se plaît à s'enfoncer dans un Océan de forêts, à errer aux bords des lacs immenses, à planer sur le gouffre des cataractes, et pour ainsi dire à se trouver seule devant Dieu.

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