LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Fiche sur le théâtre

Fiche : Fiche sur le théâtre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2018  •  Fiche  •  3 087 Mots (13 Pages)  •  612 Vues

Page 1 sur 13

INTRODUCTION

Le théâtre, art de l’éphémère, ne s’accomplit vraiment que dans la représentation, dans cette rencontre privilégiée entre une troupe de comédiens et le public .Il repose sur le jeu d’acteurs sans lesquels il n’aurait pas d’existence. Ils sont « de convention » comme le fait remarquer Diderot dans le Paradoxe sur le comédien. Le texte, lui n’est qu’une partition.

Le théâtre occupe une place à part au sein de la littérature. Art du spectacle, son domaine est vaste ; il intègre des éléments de mimes, de danse, de musique qui loin d’être de simples ornements, font partie intégrante du jeu, au même titre que la déclamation.



CHAPITRE I – LE SYSTEME DRAMATIQUE

  1. LE DIALOGUE OU LA DOUBLE MEDIATISATION DES DISCOURS

  1. Absence de discours commentatif

Il manque au dramaturge le discours commentatif du romancier. L’écriture n’est jamais subjective, toute confession lui est interdite puisqu’il ne s’exprime qu’à travers le discours de ses personnages, lui-même médiatisé par la voix de l’acteur.

Les idées de l’auteur : il serait vain de chercher à déduire du texte dramatique le point de vue de son auteur. Si l’œuvre se fait l’écho de la problématique de l’époque, elle ne nous livre que rarement les réponses du dramaturge aux réponses que se posaient ses contemporains. Quelle était la position de Molière face à la préciosité ? Ni Les Précieuses ridicules, ni Les Femmes savantes ne nous permettent de le définir clairement.

Les idées du dramaturge peuvent parfois être dégagées dans certaines pièces à thèse, comme l’Ile des Esclaves de Marivaux, le théâtre de Sartre mais le cas demeure exceptionnel.

L’auteur et ses personnages : le théâtre quoique hypostasiant le « je »[1], puisque chaque personnage parle à la première personne, interdit toute possibilité d’autobiographie. Il ne faudrait pas en conclure pour autant que le texte dramatique n’entretient aucun lien avec la biographie de son auteur. Ce n’est pas un hasard si Molière créé L’Ecole des maris en 1661, lorsque follement amoureux d’Armande Béjart, il songe à l’épouser. De la même façon, jouant Argan dans Le Malade imaginaire, il se moque de son angoisse pour la mort, terreur sans nul doute lancinante puisqu’il meurt pratiquement sur scène la nuit qui suit la quatrième représentation. C’est en proie à une peur de même nature que Ionesco écrit Le Roi se meurt, lors d’une grave maladie où il frôle la mort. Mais Molière n’est pas Argan pas plus que Ionesco n’est le roi. Les personnages dramatiques sont coupés de leur auteur, plus éloignés du dramaturge que les personnages romanesques du romancier. Si Flaubert peut clamer « Madame Bovary, c’est moi », aucune dramaturge ne peut en dire autant. « Ils se sont déjà détachés de moi » écrit Pirandello dans sa préface à Six Personnages en quête d’auteur en 1921. « Ils vivent pour leur propre compte, ils ont acquis voix et mouvement ».

  1. Absence de description du personnage dramatique

Caractère énigmatique du personnage : le dramaturge n’a pas la possibilité de décrire son personnage qui parle et agit devant nous. Le personnage n’existe que dans le dialogue.

Rareté des portraits : il n’existe pratiquement jamais, dans le dialogue, de portrait en bonne et due forme. Il suffit de comparer Arpagon (L’avare) et le Père Grandet, si minutieusement décrit par Balzac, pour mesurer tout ce qui nous échappe dans le personnage de Molière. Le personnage sur scène est d’abord appréhendé à travers l’acteur. Avec son corps, son costume, sa voix, celui-ci crée le personnage, dont le portrait est offert d’emblée aux spectateurs. Mais ce portrait global offert aux spectateurs par la présence vivante de l’acteur va être sans cesse nuancé par la déclamation, le jeu qui viennent modifier la première impression.

Il arrive toutefois qu’un personnage en décrive un autre mais le cas est rare au théâtre.

Le genre dramatique ne permet pas le portrait. La description interromprait l’action.

Le rôle : il donne traditionnellement son unité au personnage, rivé pour toute la durée de la représentation à une fonction unique qui le définit (il est le père, le mari, …).Le changement de rôle n’existe, du moins jusqu’au XXème siècle, que sous forme ludique, et le personnage ne prend un rôle d’emprunt que le temps d’un divertissement ou de la réalisation d’un subterfuge, tout en gardant aux yeux du spectateur son rôle profond.

  1. L’ACTION DRAMATIQUE

  1. Le conflit

Les personnages se révèlent à nous dans l’action, verbalisée le plus souvent, mais parfois exprimée par un jeu muet. La scène, lieu de conflit, est toujours un champ de bataille.

Dans le théâtre grec, la guerre met souvent aux prises les héros. Le combat entre royaume ennemis ou entre prétendants au trône est la matière de biens des drames shakespeariens : Richard III, Macbeth. Le théâtre classique offre le récit de nombreuses batailles : Rodrigue tue le père de Chimène pour venger l’honneur de son propre père (Le Cid de Corneille). Le drame romantique, lui aussi, multiplie les scènes de combats : Hernani, éternellement pourchassé, brandit fièrement son épée (Hernani de Victor Hugo).

Les guerriers se mesurent parfois par la parole. Les amants jaloux chez Racine s’entre-déchirent dans de cruels affrontements. Le combat a changé de forme : les armes, devenues verbales, sont tout aussi dangereuses, voire fatales, et créent des blessures que rien ne peut refermer. Dans les pièces de boulevard, mari et femme luttent, chacun de son côté, pour garantir le secret de leurs aventures amoureuses. L’action essentielle de toutes les pièces de Ionesco, c’est la dispute.

Que la lutte soit physique ou verbale, elle est un élément constitutif de la dramaturgie.

...

Télécharger au format  txt (20.4 Kb)   pdf (193.9 Kb)   docx (25.6 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com