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Fiche oeuvre Incendies de Mouawad

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Par   •  20 Mars 2021  •  Fiche de lecture  •  1 818 Mots (8 Pages)  •  17 464 Vues

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Œuvre : Incendies de Wadji Mouawad

Auteur

Né le 16 octobre 1968 au Liban. Il quitte le Liban  à l’âge de dix ans à cause de la guerre civile. Il immigre à Paris puis au Québec en 1983. Il écrit la tétralogie « Le Sang des Promesses » à partir de 1997 sur le thème de l’héritage dans laquelle il parle aussi de la question de l’origine, de la violence du monde mais aussi de sa beauté et d’autres questions tel que : comment construire son identité par rapport à une histoire familiale  imprégnée des catastrophes de l’Histoire ? W. Mouawad  a reçu plusieurs prix en France (Molière, prix de l’Académie Française) et à l’étranger.  Il est aujourd’hui un dramaturge reconnu, joué sur toutes les grandes scènes.

Date

Ecrit et paru en 2003. Adaptée en russe en 2007 au théâtre Et cetera à Moscou

Genre

Inspiration des tragédies de Sophocle

Réception

Succès international immédiat, pièce adaptée au cinéma

Intrigue

Une partie de l’histoire se déroule au Québec, l’autre au Liban. A la mort de leur mère Nawal, les jumeaux Simon et Jeanne, se voient remettre chacun une lettre : l’une est destinée à leur père qu’ils pensaient mort, l’autre à leur frère dont ils ignoraient l’existence. Nawal leur confie la mission de les retrouver afin de leur remettre ces lettres. Malgré les incitations du notaire Hermile Lebel, exécuteur testamentaire et ami de Nawal, les deux jeunes gens refusent tout d’abord de réaliser les dernières volontés de cette mère si peu aimante et qui s’était emmurée dans un silence inexpliqué dans ses dernières années d’existence. Puis Jeanne, la première, accepte la mission : la quête de ses origines fait alors resurgir le passé de sorte que plusieurs strates temporelles s’entremêlent au sein de la pièce, révélant petit à petit l’histoire de Nawal. Cette dernière a principalement vécu dans un pays (que l’on suppose être le Liban), on la voit tout d’abord jeune fille, forcée d’abandonner son fils né de son idylle avec Wahab, réfugié palestinien d’un camp voisin ; puis, une fois adulte, résistante durant la guerre civile, aux côtés de  son amie Sawda ( la femme qui chante), combattant la milice chrétienne qui opprime  les réfugiés  palestiniens. Ayant assassiné le chef des milices chrétiennes, Nawal est enfermée à la  célèbre prison de Kfar Rayat et devient alors elle-même la légendaire « femme qui chante », celle  qui chante tandis que les autres se font torturer. Allant jusqu’au Liban pour mener leur  enquête, Jeanne, rejointe ensuite par Simon, découvre qu’à Kfar Rayat Nawal a été  victime de nombreuses tortures et de viols de la part d’un certain Abou Tarek, et  qu’elle et son frère sont en réalité issus de l’un de ces viols. Après cette découverte, Simon part finalement en quête de leur frère. Celle-ci le mène auprès d’un individu nommé Chamseddine, qui lui révèle que leur frère, Nihad Harmanni, n’est pas l’enfant né du viol de Nawal par Abou Tarek, mais que que c’est Jeanne et lui qui le sont. Il apprend qu’ils ont été d’abord recueillis par Chamseddine lui-même, qui les a appelés Janaane et Sarwane, et que Nihad, leur frère, est aussi Abou Tarek, leur père. Enfants d’un bourreau, la vérité se fait plus terrible encore lorsque les deux jeunes gens découvrent que leur frère (Nihad), fruit de l’union de Nawal et Wahab, est un franc – tireur impitoyable devenu ensuite bourreau à la prison de Kfar Rayat, prenant alors le nom d’Abou Tarek… Nawal s’est rendu compte de l’identité de son fils, au procès de celui-ci lorsqu’il a parlé du nez de clown, laissé dans ses couches, seul signe de sa mère. Nawal s’est alors muré dans le silence. Jeanne et Simon s’acquittent alors de leur tâche, remettent les lettres destinées au père et au frère, qui ne sont qu’une et même personne, avant de recevoir une dernière lettre de la part de leur mère, celle qui permet la consolation et la réconciliation.

Personnages

Les personnages sont le cœur des histoires. Ils sont à la fois le problème et les réponses aux problèmes.

-Nawal : mère de Jeanne, Simon et Nihad. L’histoire est centrée autour d’elle.  À l’adolescence, elle entretient une relation amoureuse avec Wahab et tombe enceinte. Jihane, sa mère, refuse qu’elle garde l’enfant et elle est donc forcée de le donner à sa naissance. Peu de temps après, Nazira, sa grand-mère, meurt, mais pas avant de lui prodiguer des conseils. C’est en effet sur son conseil que celle-ci apprend à lire et à écrire, entre autres pour pouvoir graver le nom de sa grand-mère sur sa tombe, mais aussi pour rompre le cycle de la violence et de la haine par la connaissance. Puis Nawal part à la recherche de son fils, accompagnée de Sawda qui meurt sur le chemin. Elle est finalement enfermée à la prison de Kfar Rayat pour le meurtre du chef des milices, où elle devient « la femme qui chante », en mémoire de Sawda qui chantait tout le temps. (puis elle est violée…)

-Jeanne : Fille de Nawal et sœur jumelle de Simon. Elle est très affectée par la mort de sa mère et décide rapidement de partir à la recherche de son père et en quête de ses origines. D’abord, elle rencontre Antoine, l’infirmier qui s’occupait de Nawal à la fin de sa vie ; Abdessamad, qui vient du même village que Nawal ; ensuite, Mansour, le guide de la prison de Kfar Rayat qui la met sur la piste de Fahim, ancien gardien de la prison, reconverti en concierge. Après l’accouchement de Nawal, il remet son bébé (il croît qu’il y en a qu’un) à un paysan Malak. Il lui apprend que l’ancien gardien de prison n’a pas sauvé un seul bébé, son frère inconnu, mais deux bébés, soit Simon et elle, qu’il a nommé Janaane et Sarwane.

-Simon : fils de Nawal et frère jumeau de Jeanne. Il en veut à sa mère pour avoir sombré dans le silence et refuse d’abord d’aller à la recherche de son frère. Finalement, après avoir lu le témoignage de sa mère dans le cahier rouge, Simon décide de se lancer, aidé d’Hermile Lebel. Il rencontre Chamseddine, le chef de la résistance du Sud. Il joue un rôle clé dans la pièce, puisque c’est lui qui révèle à Simon que son frère perdu, Nihad Harmanni, est également son père, Abou Tarek.

-Hermile Lebel : notaire et ami de Nawal, qui l’a désigné comme exécuteur testamentaire.

-Nihad Harmanni / Abou Tarek :  On en vient donc à concilier les deux hommes qui ne font qu’un. Nihad Harmanni, nommé ainsi par ses parents adoptifs, devient tireur d’élite sous les ordres de Chamseddine. Il prend ensuite la route du Nord pour retrouver sa mère, mais c’est un échec, puis il est recruté par l’armée étrangère où il devient un tireur d’élite cruel. Quand il est promu au poste de chef de la prison, Nihad devient Abou Tarek où il viole à répétition la femme qui chante. À son procès, il évoque le petit nez de clown, seule chose qui lui reste de sa mère, et c’est ainsi que Nawal, apprend que son violeur est aussi le fils qu’elle a tant cherché, car elle avait laissé à ce dernier un petit nez de clown.

Chaque personnage passe par l’épreuve du feu, ce qui crée vide et silence en lui.

-Jihane : Mère de Nawal

-Nazira : Grand-mère de Nawal, grâce à elle, Nawal a appris à lire et écrire

-Wahab : Amour de jeunesse de Nawal, père de Nihad.

Lieux

Au début ça se passe au Québec (avec le notaire) puis au Liban (la quête de l’origine) mais ces pays ne sont jamais nommés. Le Liban, par exemple, n’est jamais mentionné textuellement (p. 153). On l’appelle plutôt « “le pays natal”, “le pays”, “le pays de votre mère” », etc. On peut noter que l’auteur évoque quelques noms de lieux réels comme Nabatiyé et Kfar Matra qui sont au Liban.

Temporalité

On passe très rapidement d’un temps à l’autre. Le temps réel c’est la quête de Jeanne et Simon mais il y a beaucoup de retours dans le passé. Mouawad entremêle les époques avec le récit de Nawal au passé et le récit des jumeaux au présent. Le temps est comme éclaté dans Incendies car le temps ne s’écoule de façon linéaire même si des évènements sont donnés de manière chronologique (1er retour dans le passé : amour de Nawel a 14 ans avec Wahab, puis l’accouchement, la séparation, le départ du village et le retour au village pour graver le nom de la grand-mère, rencontre avec Sawda et enfin témoignage de Saouda à 60 ans au procès d’aboulants Tarek.)

Thèmes majeurs

- Le passage de l’enfance à la maturité, avec les deuils, les pertes et les croissances successifs. La compréhension du passé est un non-retour absolu, une douleur éternelle (« l’enfance est un couteau planté dans la gorge »).

- L’éducation, l’apprentissage pour sortir de l’ignorance, de l’enchaînement des violences toujours recommencées (enrayer la violence et casser le fil familial de la colère)

- L’origine avec la question qui sommes-nous réellement. Car pour avancer dans la vie il faut savoir d’où l’on vient. (C’est comme-ci que nous lisions un livre sans avoir lu le début, on ne peut donc pas comprendre l’histoire et sa suite si ne nous connaissons pas le départ, le commencement).

-La quête (de l’origine mais aussi de la vérité, qui est leur père et leur frère, pourquoi la mère ne parle plus)

-L’héritage familiale avec le rôle des objets (les lettres, les enveloppes à remettre) et l’héritage transgénérationnel comme la transmission de l’importance des mots de Nazira à Nawal.

-La question de l’identité (le rôle maternel inexistant de Nawal dans la construction identitaire de Jeanne et Simon

Citations

« Il n'y a des vérités qui ne peuvent être révélées qu'à la condition d'être découvertes. » et « L’enfance est un couteau planté dans la gorge » Nawal dans l’épilogue

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