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Fiche de lecture d'un roman

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Par   •  29 Janvier 2013  •  Fiche de lecture  •  5 160 Mots (21 Pages)  •  1 233 Vues

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Résumé

Chapitre I

Le narrateur est Éliezer, un jeune adolescent juif, studieux et profondément pieux, dont la famille (son père, Chlomo, sa mère, ses sœurs, Hilda, Béa et Tsipora) appartenait à la communauté juive de la ville de Sighet, en Transylvanie, région de Roumanie, où elle vivait sans inquiétude. Il étudiait le Talmud chaque jour, et courait la nuit à la «synagogue hassidique» pour «pleurer sur la destruction du Temple». Voulant qu’on le guide «dans l’étude de la Kabbale», il trouva «un Maître en la personne de Moché-le-Bedeau», qui lui répétait : «L’homme s’élève vers Dieu par les questions qu’il lui pose».

Or, en 1942, la région étant devenue hongroise, «on expulsa de Sighet les Juifs étrangers», dont Moché-le-Bedeau. Ils furent entassés «dans des wagons à bestiaux». Ils «furent vite oubliés, on disait qu’ils se trouvaient en Galicie où ils travaillaient» et «étaient même satisfaits de leur sort».

Cependant, un Moché hagard reparut quelque temps plus tard à Sighet. «Il ne chantait plus. Il ne me parlait plus de Dieu ou de la Kabbale, mais seulement de ce qu'il avait vu.» Courant d'un foyer juif à l'autre, il racontait ce qui était arrivé aux déportés : «en territoire polonais», ils avaient «été pris en charge par la Gestapo», et, «dans la forêt de Galicie, près de Kolomaye», «on leur fit creuser de vastes fosses» ; puis, «sans passion, sans hâte», ils furent abattus. «Chacun devait s'approcher du trou et présenter sa nuque. Des bébés étaient jetés en l'air et les mitraillettes les prenaient pour cibles.» Il «racontait l’histoire de Malka, la jeune fille qui agonisa durant trois jours, et celle de Tobie, le tailleur, qui implorait qu’on le tue avant ses fils». Lui-même avait été «blessé à la jambe, on le crut mort.» Il répétait : «Juifs, écoutez-moi. C'est tout ce que je vous demande. Pas d'argent, pas de pitié. Mais que vous m'écoutiez.» Il voulait que ses concitoyens juifs puissent se «préparer pendant qu’il est encore temps». Mais ce fut en vain : les juifs de Sighet «refusaient non seulement de croire à ses histoires, mais encore de les écouter.» Ils disaient : «Il essaie de nous apitoyer sur son sort. Quelle imagination...» Ou bien : «Le pauvre, il est devenu fou. Et lui, il pleurait.»

Au printemps 1944, alors qu’avançait l’Armée Rouge, le parti fasciste prit le pouvoir à Budapest, et survinrent les Allemands : «Le verdict était déjà prononcé et les Juifs de Sighet souriaient encore.» Mais, au septième jour de la Pâque, les Allemands arrêtèrent les chefs de la communauté, assignèrent les juifs à domicile, confisquèrent leurs biens, et leur imposèrent le port de l'étoile jaune. Consulté sur la situation par des notables de la communauté, Chlomo Wiesel, qui avait des relations dans la police hongroise, tenta de dédramatiser la situation : «’’L'étoile jaune? Eh bien, quoi ? On n'en meurt pas...’’ (Pauvre père ! De quoi es-tu donc mort?)». Les mesures répressives se succédèrent : restrictions de l'accès aux restaurants ou à la synagogue, couvre-feu à partir de six heures du soir. Il fut ensuite décidé de transférer tous les juifs de Sighet dans deux ghettos, dirigés conjointement comme une petite ville, possédant chacun son propre conseil, et où on continua à vivre dans «l’illusion». Puis les Allemands ordonnèrent la déportation, nouvelle qui fut accueillie avec incrédulité. Mais, un jour, des gendarmes hongrois hurlèrent : «Tous les Juifs dehors !» et, après une longue attente sous le soleil, le signal du départ donna «de la joie, oui, de la joie». Lentement, la procession quitta le ghetto, les gendarmes hongrois frappant les juifs sans distinction ni raison. Éliezer, dont la famille ne devait partir qu'avec le dernier convoi, était là «sur le trottoir, à les regarder passer, incapable de faire un mouvement. Voilà le rabbin, le dos voûté, le visage rasé, le balluchon sur le dos. Sa seule présence parmi les expulsés suffisait à rendre cette scène irréelle. Il me semblait voir une page arrachée à quelque livre de contes, à quelque roman historique sur la captivité de Babylone, sur l'inquisition en Espagne. / Ils passaient devant moi, les uns après les autres, les maîtres d'étude, les amis, les autres, tous ceux dont j'avais eu peur, tous ceux dont j'avais pu rire un jour, tous ceux avec lesquels j'avais vécu durant des années. Ils s'en allaient déchus, traînant leur sac, traînant leur vie, abandonnant leurs foyers et leurs années d'enfance, courbés comme des chiens battus.»

Le surlendemain, la famille d’Éliezer dut elle aussi partir, et il vit alors pour la première fois son père pleurer. «C'est en cet instant que j'ai commencé à les [les gendarmes hongrois] haïr, et ma haine est la seule chose qui nous lie encore aujourd'hui. Ils étaient nos premiers oppresseurs. Ils étaient le premier visage de l’enfer et de la mort.» Ils durent courir jusqu’à l’autre ghetto, où ils s’installèrent. «On se serait cru en vacances. Le moral des gens n’était pas tellement mauvais : on commençait déjà à s’habituer à la situation. Dans la rue, on se laissait aller à tenir des discours optimistes.» - «Il n’y avait plus de riches, de notables, de ‘’personnalités’’, seulement des condamnés à la même peine - encore inconnue.» Et, si l’«ancienne servante» de la famille, Maria, les «implora à chaudes larmes de venir dans son village», le père refusa.

Enfin, leur expulsion eut lieu, organisée par «le Conseil juif». Ils partirent vers la synagogue pour y passer vingt-quatre heures, avant d’être conduits à la gare où les «attendait un convoi de wagons à bestiaux» où ils furent entassés, «à raison de quatre-vingts personnes par wagon». Et le train s’ébranla.

Chapitre II

Dans le wagon, où régnait une promiscuité intolérable et une terreur permanente, les déportés ne pouvaient s’allonger (ce qui n’empêcha pas des jeunes de s’accoupler), souffraient de la soif. Le train franchissant «la frontière tchécoslovaque», ils passèrent «sous l’autorité de l’Armée allemande», furent dépouillés de leurs derniers biens : «Nous étions tombés dans le piège, jusqu’au cou. Les portes étaient clouées, la route de retour définitivement coupée. Le monde était un wagon hermétiquement clos.»

«Une certaine Mme Schächter», une quinquagénaire autrefois paisible, dont le mari et les deux fils aînés avaient été déportés deux jours plus tôt, par erreur, et

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