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Fiche de Lecture: Cendres sur les mains

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Par   •  27 Août 2021  •  Fiche de lecture  •  3 240 Mots (13 Pages)  •  227 Vues

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Fiche de Lecture

Données factuelles du texte :

GAUDÉ Laurent, Cendres sur les mains

Texte créé le 07 juillet 2001 par la Compagnie Labyrinthes, au CNES-Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, puis reprise le 04 février 2002 à Théâtre Ouvert, à Paris, et le 22 mars 2002 au Théâtre des Treize Vents-CDN de Montpellier.

Mise en scène : Jean-Marc Bourg

Scénographie et costumes : Julien Bureau

Lumières : Christophe Forey

Régie générale : Olivier Modol

Réalisation des costumes : Valérie Cavallo

Avec Fabienne Bargelli, Alex Selmane et Jacques Allaire.

Cendres sur les mains est le résultat d’une commande d’écriture passée par la Compagnie Labyrinthes.

Texte édité en 2002 chez Actes Sud (47 pages).

I. La Fable :

Personnages : La Rescapée

                        Fossoyeur 1

                        Fossoyeur 2

Lieu : Une sorte de terrain vague, au milieu d’un paysage abandonné (on n’en sait pas plus ; ce lieu n’est pas inscrit dans un pays ou une région particulière)

Époque : Inconnue.

Dans un pays dévasté par la guerre, deux hommes sont chargés de brûler les corps. Une femme, laissée pour morte, se relève. Ils la nourrissent, prennent soin d’elle, lui demandent d’entretenir le bûcher. Elle le fait mais ne leur parle pas. Ils essayent de la faire parler, en vain. Elle ne s’adresse qu’aux défunts. Elle se penche sur eux, leur passe la main dans les cheveux, ferme leurs paupières avec soin. Parallèlement, les deux fossoyeurs réclament à leurs supérieurs de remplacer le bûcher par de la chaux, car la fumée détériore leur santé à petit feu. Après une grève qui finit par s’éteindre, c’est au moment où ils sont vraiment mal-en-point que leur demande est exaucée. Celui qui arrive encore à marcher, dans une démence épuisée, se met à danser avec la chaux, à en manger, à en faire pleuvoir sur son corps et celui de son collègue, ce qui les achève. Leurs cadavres demandent à la rescapée de faire comme elle faisait avec les autres morts, ce qu’elle ne fait pas. Elle marche jusqu’à trouver un camp de réfugiés, où, ayant oublié qui elle était, elle espère qu’un jour quelqu’un la reconnaîtra.

II. Forme :

Structure générale :

Il n’y a pas d’actes. La pièce est uniquement divisée en scènes. Il y a 17 scènes, plus 2 «récits de la rescapée» ; ce sont deux monologues du personnage de la rescapée dont un intervient au tout début de la pièce et l’autre à la toute fin.

3 unités :

L’unité de temps n’est pas respectée. Chaque scène est une journée différente, cependant elles se suivent quand même dans un ordre chronologique. Les récits de la rescapée, eux, ne semblent pas vraiment inscrits dans une temporalité définie. Ils ont un côté extérieur à la pièce, c’est-à-dire où on se met «en dehors» de l’histoire pour raconter ça tout d’un coup ; pour introduire l’histoire dans le premier Récit, car elle raconte ce qui se passe avant le début de la pièce, et pour conclure dans l'autre, où elle raconte ce qui se passe après le dénouement de la pièce. Mais ce qu’on peut dire c’est qu’ils s’inscrivent dans le futur par rapport aux évènements racontés dans la pièce, car elle parle au passé, même dans le dernier récit. Où elle finit par parler au futur ce qui signifie qu’au moment où elle raconte, elle est dans le camp de réfugiés. Mais on ne sait pas si c’est une semaine ou des années après la rencontre avec les fossoyeurs.

L’unité de lieu est respectée pour les scènes, tout se déroule au même endroit (campement des fossoyeurs), sauf, de nouveau, pour les récits de la rescapée qui ne sont pas inscrits dans un espace particulier.

L’unité d’action n'est pas respectée, toutes les scènes ne sont pas indispensables à l'action ; certaines sont là plus pour la poésie du texte (monologues de la Rescapée, certaines discussions entre les fossoyeurs, comme dans les scènes 7, 9 et 11). De plus, l’histoire n’est pas vraisemblable puisque les cadavres des fossoyeurs se mettent à parler.

Ellipses :

Les ellipses sont assez présentes dans cette pièce ;

-Premièrement, il y a une espèce d'ellipse entre chaque scène : On comprend avec chaque nouvelle scène que du temps a passé (c'est d'ailleurs souvent écrit dans les didascalies), ce qui accentue, d'une part, l'évolution de l'état physique des fossoyeurs, de plus en plus mal-en-point, et d'une autre part, leur attente de cette chaux qui n'arrive jamais. A chaque fois, on les retrouve dans un état pire que dans la scène précédente (plus malades et plus à cran), donc on se doute que des choses se sont passées entre temps, des choses que nous n'avons pas vu.

-Entre le premier Récit de la Rescapée et la scène 1, nous n’avons pas accès à l'arrestation de la Rescapée ainsi qu’à son «exécution» (dont elle survit). On la trouve dans la scène 1 directement supposée morte, jusqu’à ce qu’elle se relève.

-Nous ne voyons pas les camions qui amènent la chaux, on les entend arriver mais le fossoyeur 2 va chercher les sacs de chaux hors scène et revient avec.

Flashback/anticipation :

Si on se place dans la temporalité des scènes, dans le premier Récit de la Rescapée, elle raconte ce qui se passe avant le début de la pièce. Dans l'autre elle raconte ce qui se passe après la fin de la pièce. Elle nous invite au flash-back puis à l’anticipation.

Mais si on se place dans la temporalité des Récits de la Rescapée, toute la pièce pourrait être vue comme un flashback qui se raconte jusqu’à revenir au présent, se trouvant entre les deux récits de la rescapée qui parle au passé en racontant les faits, jusqu’à parler au futur (« je vais rester là » « un jour peut-être quelqu’un me reconnaitra »).

Ironie dramatique :

On pourrait voir une ironie dramatique à partir de la scène 2 jusqu'à la scène 13, c'est à dire tout le moment où les fossoyeurs pensent que la rescapée est sourde et muette, alors que le lecteur sait qu’elle peut parler vu qu'elle parle dans ses monologues. Mais je dis bien «on pourrait» voir une ironie dramatique, car ne s’adressant jamais directement aux fossoyeurs (à part dans la dernière scène), on pourrait imaginer également que ce que nous entendons sont ses pensées, ou alors qu’elle s’adresse au spectateur en parlant de manière distanciée par rapport récit, mais qu’elle ne parle pas vraiment dans l’histoire.

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