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Explication linéaire de l'Acte II, Scène 5, de « Baiserai-je » (l.1) jusqu'à « très fidèle serviteur et mari » (l.17) - p. 86-87 - :

Analyse sectorielle : Explication linéaire de l'Acte II, Scène 5, de « Baiserai-je » (l.1) jusqu'à « très fidèle serviteur et mari » (l.17) - p. 86-87 - :. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Décembre 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 676 Mots (7 Pages)  •  274 Vues

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Séance 8 : Explication linéaire de l'Acte II, Scène 5, de « Baiserai-je » (l.1) jusqu'à « très fidèle serviteur et mari » (l.17) - p. 86-87 - :

        Fils du tapissier du roi, Molière naît le 15 janvier 1622 à Paris, dans une famille aisée. Il fonde la troupe de l'Illustre-Théâtre avec Madeleine Béjart en 1643. La troupe parcourt la France durant treize ans puis, de retour à Paris, Philippe d'Orléans, frère du roi Louis XIV, protège la troupe. La première comédie-ballet, Les Fâcheux, écrite en collaboration avec Jean-Baptiste Lully, est représentée en 1661. En 1662, Molière se marie avec Armande Béjart, fille ou nièce de Madeleine. En 1670, une autre comédie-ballet, Le Bourgeois gentilhomme, obtient un grand succès, tant à la cour qu'à la ville. Molière mourra chez lui, en 1673, après la quatrième représentation du Malade imaginaire

        Le Malade imaginaire met en scène Argan, un hypocondriaque, qui souhaite marier sa fille Angélique à un médecin afin d'assurer sa surveillance médicale. Il choisit alors comme mari pour sa fille Thomas Diafoirus, le fils de M. Diafoirus et le neveu de M. Purgon, son médecin traitant. Dans cet extrait de la Scène 5 de l'Acte II que nous nous proposons d'analyser, M. Diafoirus et son fils Thomas viennent se présenter et faire leur demande à Argan et à sa fille Angélique. Thomas Diafoirus présente d'abord ses hommages à son futur beau-père, Argan puis à celle que son père veut le voir épouser.

        Ce texte se décompose selon trois mouvements :

  1. L'arrivée des Diafoirus (l.1-2).
  2. Le quiproquo (l.3-7).
  3. La tirade de Thomas Diafoirus (l.10-17).

LECTURE DU TEXTE

Pourquoi Molière fait-il de Thomas Diafoirus un personnage caricatural ?

En quoi cet extrait-est-il satirique ?

        Nous ferons une analyse linéaire de ce passage :

        L'ironie se manifeste d'emblée avec le nom des personnages. En effet, le nom Diafoirus est composé du préfixe grec « dia » et de la terminaison latine « us » qui suggère le pédantisme des médecins (un pédant = une personne qui fait la leçon à tout le monde, qui se prend pour un professeur, un pédant est donc quelqu'un d'insupportable) ; le mot « foire », « colique », « diahrrée » en ancien français permet à Molière de se moquer de son personnage en le ridiculisant. Il s'agit ici d'un comique de mot.

        Dès sa première réplique, Thomas demande l'approbation de son père : « Baiserai-je ? » (l.1). Son père lui répond d'ailleurs laconiquement « Oui, oui » (l.2) comme si ce que son fils dit n'a aucune importance.

        Thomas Diafoirus a un comportement infantile car il demande sans arrêt l'approbation de son père : « Attendrai-je, mon père, qu'elle soit venue ? » (l.8). De même, Monsieur Diafoirus l'infantilise, il lui indique tout ce qu'il doit faire par ses approbations : « Oui,oui » (l.2) et par ses ordres : « Faites toujours le compliment de Mademoiselle » (l.9). Molière met ici en place un comique de caractère.

        Les présentations s'ouvrent sous le signe de la comédie et du quiproquo : alors qu'on lui présente Angélique, Thomas fait l'éloge de sa future belle-mère : « Madame, c'est avec justice[...] puisque l'on... » (l.3-4). Ce quiproquo est comique car il révèle l'extrême maladresse de ce jeune homme qui « fait toutes les choses à contretemps » (Molière).

        Derrière le caractère comique du personnage, Molière dresse une critique de la philosophie scolastique (philosophie et théologie enseignée au Moyen-Age par l'université) dont Thomas Diafoirus est la caricature. Le prénom Thomas est d'ailleurs sans doute une allusion à Saint Thomas D'Aquin, père de la scolastique.

        Molière reproche à cette philosophie, fondée sur la logique, de se couper des réalités du monde, d'être déconnectée du réel.

        L'intervention d'Argan : « Ce n'est pas ma femme, c'est ma fille à qui vous parlez » (l.5) est comique car il dit les choses très simplement sans faire de grands discours mais de façon brutale aussi.

        La question : « Attendrai-je, mon père, qu'elle soit venue ? » (l.8) accentue le portrait satirique de Thomas qui semble être une marionnette entre les mains de son père. Elle accentue aussi la sottise de Thomas prêt à faire le compliment de sa belle-mère alors qu'elle est absente.

        En disant : « Faites toujours le compliment de Mademoiselle » (l.9), le père semble davantage donner un sujet de thèse ou de dissertation à son fils que de le pousser à déclarer son amour. Le déterminant défini « le » indique que « le compliment » est un texte travaillé avant même de rencontrer Angélique : cette déclaration d'amour était en fait un exercice pour Thomas, un exercice qu'il a dû trouver ennuyeux et qui ne peut être que très artificiel.

        Respectant avec le plus grand soin les traditions de la rhétorique (= l'art de bien parler et pour cela on utilise des techniques ou procédés oratoires de la préciosité comme les figures de style), Thomas commence sa déclaration ou « compliment » par une apostrophe : « Mademoiselle » (l.10). Il poursuit par une comparaison complexe entre son cœur et la statue de Memnon : « ne plus ne moins que la statue de Memnon rendait un son harmonieux, lorsqu'elle venait à être éclairée des rayons du soleil : tout de même me sens-je animé d'un doux transport à l'apparition du soleil de vos beautés » = métaphore précieuse (l.12).

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