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Explication du texte de Schopenhauer « Le Fondement de la morale »

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Par   •  7 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 508 Mots (7 Pages)  •  268 Vues

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Introduction

À l'heure de la sécularisation de la plupart des sociétés occidentales, une question se pose concernant

l'impact de la disparition de la religion sur la valeur des comportements humains. Avec la religion, avons-

nous perdu gros, c'est-à-dire ce qui motivait les gens à êtres bons ? Dans ce texte, le philosophe allemand du

début du 19ème siècle Arthur Schopenhauer traite précisément du rapport de la religion à la moralité des

Hommes, c'est-à-dire à leur sensibilité au bien et au mal. Il se demande si la religion, en encadrant la vie des

croyants par un certain nombre de règles et d'interdits, produit bel et bien l'apparition d'une véritable

moralité chez les Hommes ou bien si au contraire la religion, du fait de son mécanisme de rétribution post-

mortem, ne produit qu'un semblant de morale chez les Hommes, qui n'obéiraient aux règles données que par

peur ou intérêt, et non pas en vertu d'une pure volonté de faire le bien ? Schopenhauer défend cette seconde

hypothèse, en montrant par ce texte en quoi la religion n'est pas la cause d'attitudes authentiquement bonnes

mais n'engendre que des attitudes d'obéissance aveugle aux lois par peur du châtiment, chose qui ne

constitue pas pour lui un véritable progrès moral. Dans un premier moment de son texte, Schopenhauer

avance l'idée selon laquelle la conversion vers le Bien moral est une énigme, un problème posé aux Hommes

par le fait même de l'existence du mal. Il poursuit son enquête en définissant la religion en tant que réponse

apportée par les Hommes à cette énigme de la conversion au Bien : la religion aurait été créée dans l'objectif

de motiver les Hommes en vue de la bonté morale. Enfin, dans une dernière partie du texte, l'auteur donne sa

thèse selon laquelle cette réponse religieuse au problème de la conversion vers le Bien est une réponse

insatisfaisante car elle ne produit pas de moralité véritable, mais une attitude simplement apparente de

conformité aux règles.

Pour faire bref, la religion produit une conduite extérieurement bonne mais

intérieurement mauvaise.

(I) La religion comme réponse au problème du mal

(A) le problème du mal (1. 1 à 1. 6)

Schopenhauer commence par énoncer l'énigme fondamentale de l'existence d'un penchant à la criminalité

inscrit au cœur de la nature humaine. Il y a dans l'Homme une propension à faire le mal : des « tendances

contraires à la moralité», ces pulsions perverses qui nous habitent, peuplant notre inconscient et notre

conscience, et qui parfois se traduisent en actes, les crimes. De cette énigme du mal, Schopenhauer en déduit

un problème, c'est-à-dire une question qui n'appelle pas une réponse simple ou évidente mais une pluralité

d'hypothèses. Ce problème est celui du « motif » de la morale. Rappelons ici qu'un « motif » est l'équivalent

d'une raison, un intérêt, un but poursuivi. Qu'est ce qui peut bien intéresser les Hommes à adopter une

conduite morale et à ne pas laisser libre-cours à leur perversité naturelle ? La réponse ne va pas de soi,

d'autant plus qu'il paraît difficile, d'après Schopenhauer, de tirer des conclusions à partir de l'expérience

factuelle de la moralité. C'est un fait qu'il y a de la bonté dans ce bas-monde. Mais qu'est ce qui fait que tel

homme se contrôle, et pas tel autre ? Le doute est légitime : il semblerait que les faits nous montrent qu'une

même éducation peut donner lieu à des trajectoires morales opposées. Ainsi, si c'est une évidence empirique

que certaines personnes se contrôlent, il paraît délicat de savoir quelle est la motivation fondamentale qui

gouverne leur choix. Quels sont les intérêts que poursuit celui qui évite d'être criminel ? Quel but poursuit

l'honnête homme à travers son honnêteté ?

(B) la réponse religieuse (1.6 à 1.11)

La religion propose une réponse à ce problème de la morale et plus précisément au problème de ce qui peut

intéresser l'Homme à la respecter. Comment faire pour que l'Homme ne sombre pas dans le crime ?

Schopenhauer définit la religion comme une invention humaine destiné à moraliser en masse les peuples. A

ce titre, la religion présente des « machineries » surnaturelles destinées à fournir une motivation à l'Homme

pour la morale. En effet, toute religion présente des ordres et des interdits, dont l'origine serait divine : il

s'agit des systèmes de valeurs religieuses, à l'exemple des 10 commandements de la religion chrétienne

(décalogue). La supériorité divine et sa perfection constituent d'ores et déjà un motif susceptible de justifier

une conversion vers le bien moral. Mais la véritable efficacité de la religion s'éprouve à travers le système de

peines et de rétributions qu'elle met en place en échange de l'obéissance ou au contraire de la désobéissance

envers ses préceptes. La récompense d'une vie après la mort

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