Etude de document sur l'alphabétisation des femmes au 19e siècle

Nous allons étudier aujourd’hui deux documents : le premier document est une enquête réalisée en 1877 par le recteur de l’académie de Nancy. Cette enquête nous permet de savoir le taux d’Hommes et Femmes sachant signer entre 1786 et 1876. Dans ce premier document nous avons une autre enquête réalisée par Pierre Albertini tiré de son ouvrage « L’école en France du XIX siècle à nos jours ». Ce document nous informe sur le nombre d’élève en école primaire et plus particulièrement les filles entre 1820 et 1882. Ces deux premiers documents nous permettent de dire rapidement qu’il y a eu une augmentation d’alphabétisés en France au XIXème et que l’accès à l’éducation pour les enfants et les filles s’est démocratisé au fil du XIX siècle. Le deuxième document est un extrait du discours d’inauguration du lycée de jeune fille de Rouen par Françoise Mayeur le 30 octobre 1910. Dans cet extrait madame Mayeur dit que cette école va avoir pour rôle d’éduquer des filles pour qu’elles deviennent de « bonnes épouses », qu’elles sachent s’occuper de leur foyer et de leur mari. Ils ne souhaitent pas en faire des femmes savantes, cultivées car « Ce n’est pas dans le prétoire ou dans l’amphithéâtre que nous cherchons à orienter la jeune activité du plus grand nombre de nos élèves : notre but est tout d’autre (…) ». Jusqu’au XIXème siècle, la population mondiale est très majoritairement analphabète. C’est encore plus vrai pour les femmes, réduites à leur rôle d’épouse et de mère. En effet dans la plupart des sociétés anciennes, les femmes sont vues comme « inférieures », notamment par les religions. Jusqu’à la fin du Moyen-Age, en Europe, la société considérait que l’éducation des femmes ne passait pas nécessairement par leur alphabétisation puisqu’elles étaient destinées au mariage et à la maternité. Au XVI siècle, l’alphabétisation féminine est bien inférieure à celle des garçons car les institutions scolaires ne leur sont pas destinées. L’éducation des filles, différente selon leur statut social, se limite à un enseignement religieux. Mais au XIX siècle plusieurs avancées voient le jour. Comment évolue l’alphabétisation et l’accès à l’éducation des femmes au XIX en France ? Nous verrons dans une première partie les enjeux et les progrès de cette alphabétisation féminine, puis dans une seconde partie nous verrons les difficultés et les limites de cette alphabétisation genrée.

A partir du XIX siècle, grâce au document 1 nous pouvons voir qu’il y a une multiplication des écoles primaires en France, passant de 27 581 en 1820 à plus de 75 635 en 1882. Idem pour le nombre d’élèves, les filles en particulier puisque nous passons de 736 000 filles scolarisées en 1832 à plus de 2 633 000 filles en 1882. A cette période dans les pays occidentaux et donc en France, l’alphabétisation de masse apparaît. Presque partout, les nouvelles législations imposent l’école primaire obligatoire et gratuite pour les deux sexes. Peu à peu, les programmes scolaires dédiés aux filles et aux garçons s’harmonisent. En France, les grandes réformes apparaissent au XIX, de la Monarchie de Juillet à la IIIème République avec plusieurs figures dominantes qui ont aidés les filles à avoir accès à l’éducation. Comme première figure qui a permis la massification scolaire nous pouvons prendre l’exemple d’Alfred de Falloux qui impose à travers la loi Falloux de 1850 aux communes de plus de 800 habitants d’ouvrir une école primaire pour jeunes filles. Cette première loi a un impact positif puisque les femmes sachant écrire passe de 34.47% en 1820 à 67% en 1876.A partir de Mai 1968, il y a un début de mixité dans les lycées. A la suite de cette loi, Victor Duruy va imposer une nouvelle loi le 10 avril 1867, qui oblige les communes de plus de 500 habitants d’avoir une école pour fille. Il y a également en 1975, la loi Habby qui permet la mixité dans les collèges et donc

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