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Pourquoi Les Personnages De Roman étranges Ou déroutant Sont Ils Intéressants Proposition De réponse

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Par   •  9 Mai 2014  •  1 608 Mots (7 Pages)  •  2 286 Vues

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1) Les personnages étranges et déroutants ont un fort potentiel romanesque

a) Le lecteur souhaite souvent des personnages hors du commun, qui ne ressemblent pas aux personnes qu'il côtoie ou à lui-même. La lecture est en effet souvent un moyen de s'évader de son propre univers quotidien pour voyager dans le temps, l'espace, rencontrer des personnes différentes, les découvrir. Si la lecture est perçue comme un moyen de voyager sans se déplacer, la présence dans un roman de personnages qui intriguent va de pair avec la recherche de ce qui est différent du quotidien.

Exemples possibles :

- Le personnage de Robinson dans Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier vit un destin exceptionnel, celui d'une solitude absolue, jusqu'à l'arrivée de Vendredi. Ce destin, et la manière de Robinson de réagir face aux événements, sont autant de manière de capter l'attention du lecteur ace à une situation hors du commun, presque inhumaine tant l'être humain a tendance à rechercher la vie en société.

- Le personnage du Père Goriot dans le roman éponyme de Balzac, s'il vit une misère répandue en France à l'époque, capte l'attention du lecteur par sa force de caractère peu commune et son entêtement à vouloir soutenir le train de vie de ses deux filles qui sont particulièrement ingrates envers lui. Si le lecteur ne peut rêver à cette existence malheureuse, il ne peut qu'être intrigué par la manière dont le Père Goriot vit cet amour indéfectible pour ses filles : bien des pères ne seraient pas allés aussi loin dans leur amour filial. Pourquoi le Père Goriot ne prend-il pas conscience que ses filles le mènent droit à la mort ? Personnage étrange, par conséquent.

b) Le lecteur aime à lire des personnages extraordinaires, dotés de pouvoirs ou savoirs inégalés ou vivant des aventures étourdissantes, exceptionnelles, ayant donc un destin ne ressemblant à presque aucun être humain. La différence avec les êtres humains dits normaux peut être poussée à son paroxysme. Dès ses origines, le roman a développé ce type de personnages, se plaçant ainsi dans la filiation de l'épopée antique et de ses héros aux pouvoirs exceptionnels qui les mettaient parfois en concurrence avec les dieux eux-mêmes. L'homme a besoin de dépasser par l'imagination ses limites personnelles et celles de son espèce. Ce peut être aussi pour le lecteur un moyen d'échapper à une vie personnelle difficile, sans avenir.

Exemples possibles :

- Dans les romans de chevalerie de Chrétien de Troyes, les chevaliers de la Table ronde affrontent, quand ils partent à l'aventure, des monstres, des forces surhumaines. Leur combat met en avant des valeurs jugées supérieures : courage, abnégation, sens du sacrifice, générosité, lutte pour défendre les plus faibles et les victimes. Ils sont le bras de la Justice, pas seulement humaine mis aussi divine.

- Le personnage de Sherlock Holmes, dans les romans d'Arthur Conan Doyle, possède des capacités d'observation et de déduction que peu de personnes sur la planète possèdent. Ces romans sont construits autour de cette capacité supérieure, l'intrigue est soumise à celle-ci. Il capte donc l'attention du lecteur grâce à ce pouvoir exceptionnel.

c) Tout lecteur s'attend même dans le cadre d'un récit réaliste, à être emporté par le récit, à être passionné, intéressé par le personnage. Comme tout personnage n'est pas le double, le reflet exact d'une personne réelle (voir le texte de Mauriac que nous avons lu en lecture cursive), le lecteur s'attend à de la nouveauté. On peut donc estimer que tout personnage de roman porte en lui une part d'originalité, d'étrangeté. Ensuite, on peut distinguer des degrés dans l'étrangeté, dans le caractère déroutant.

Exemples possibles :

- Le personnage de Saccard, dans La Curée d’Émile Zola, roman naturaliste, s'il est fortement inspiré de tous les spéculateurs qui ont sévi à Paris sous le Second Empire, profitant des grands travaux d’Haussmann pour s'enrichir de manière éhontée, apparaît au lecteur comme étrange et inquiétant : le narrateur nous le dépeint comme un ogre affamé qui dévore la capitale (voir l'extrait où il regarde Paris par une fenêtre d'un restaurant et le découpe virtuellement), comme un chien déchiquetant le cadavre de la vieille ville éventrée. L'art de Zola, empreint de peintures épiques, transforme un simple spéculateur en personnage hors du commun et intrigant.

- Les personnages de Moreau (Flaubert, L’Éducation sentimentale) ou de Bardamu (Voyage au bout de la nuit, Céline), même s'ils représentent des personnages qui n'ont aucune prise sur leur destin, qui semblent parfois même lâches, en dehors de la grande Histoire au centre de laquelle ils évoluent pourtant, vivent néanmoins des destins peu communs. Et leur attitude même, parfois détachée (voir le texte où Frédéric Moreau évolue au milieu des combats, texte en lecture analytique que nous avons lu), est intrigante.

2) Les personnages étranges et déroutants remettent en cause les préjugés

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