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Emile Verhaeren: les usines

Fiche : Emile Verhaeren: les usines. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Février 2022  •  Fiche  •  2 066 Mots (9 Pages)  •  988 Vues

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Introduction :

Né en Belgique, en 1855 et mort en 1916, Emile Verhaeren est un des poètes majeurs du symbolisme, mais est aussi écrivain et dramaturge. Il privilégie, dans ses poèmes, le lyrisme, l’expression des émotions humaines, et l’écriture en vers libres. « Les Usines » de Verhaeren est un poème extrait du recueil Les Villes Tentaculaires publié en 1895. Cet extrait décrit les changements importants dans la société entre le XIXème et le XXème siècle. En effet, ce poème nous dépeint l’urbanisation grandissante, la multiplication des constructions en acier et la population qui devient de plus en plus ouvrière.

Le long poème « Les Usines » constitue un ensemble de 104 vers dont nous n'étudierons ici qu'un extrait. Le texte se présente comme un formidable crescendo.

Lecture

Pb : Quelle image poétique Verhaeren donne-t-il des usines dans ce poème moderne ?

Nous étudierons le poème sous la forme d’une analyse linéaire, nous l’avons découpé en trois mouvements :

Des vers 1 à 17 : Des usines bruyantes, omniprésentes ainsi qu’un quartier misérable et sombre.

Des vers 18 à 32, : Une description recentrée sur les Hommes et la nature.

I Des vers 1 à 17 : Des usines bruyantes, omniprésentes ainsi qu’un quartier misérable et sombre.

1. Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres

2. Et se mirant dans l’eau de poix et de salpêtre

Dès le début de son poème, le poète décrit un paysage misérable dont il est spectateur. En effet, on peut voir dans les vers 1 et 2, une personnification des usines avec les termes « Se regardant », et « se mirant ». Les usines ont donc pris le contrôle du récit.

On voit que c’est un paysage misérable à la métaphore du vers 1, les yeux étant cassés car les fenêtres sont en très mauvais état, et à l’utilisation d’un champ lexical évoquant la saleté, « eau de poix », « salpêtre » …

Ainsi le poète nous entraîne dans la laideur et la misère qui caractérise ce nouveau décor dès les deux premiers vers.

3. D’un canal droit, marquant sa barre à l’infini, .

Le canal, qui pourrait constituer un élément positif, être un lieu plaisant de promenade, n'est montré que de façon péjorative : le groupe binaire « de poix et de salpêtre », évoque une eau visqueuse et contaminée par les polluants industriels.

Hyperbole « D’un canal droit, marquant sa barre à l’infini » espace industriel tentaculaire, qui s’étend à perte de vue.

Dans le troisième vers l’écrivain tente de montrer aux lecteurs que ce nouveau décor, cette industrialisation, s’étend de plus en plus et ne semble plus s’arrêter comme le montre bien le terme hyperbolique « infini ». De plus il arrive, par le biais d’une hyperbole, à décrire le grignotement sans fin des terres rurales par les installations de l’Homme.

4. Face à face, le long des quais d’ombre et de nuit,

5. Par à travers les faubourgs lourds

6. Et la misère en pleurs de ces faubourgs,

Métaphore « le long des quais d’ombre et de nuit » lieu sinistre et lugubre.

Le poète poursuit sa description aux vers suivants, en insistant sur le fait que les usines donnent un aspect sombre à la ville, qu’elles empêchent la lumière de passer et ainsi le bonheur d’exister.

En effet, celui-ci utilise de nombreux termes péjoratifs qui donnent cependant un aspect réaliste à la description, pouvant appartenir au champ lexical de la misère, tels que « ombre », « nuit », « lourds », « misère » et « pleurs ».

Emile Verhaeren donne aussi l’impression que ces usines sont très envahissantes, l’expression « Face à face » montre en effet que les usines sont partout tandis que la répétition du terme « faubourg » a pour but de mettre en évidence le fait que cette industrialisation s’étende au-delà de la ville.

Personnification « Et la misère en pleurs » registre pathétique. Le poète se fait peintre de la misère ouvrière.

Enfin, l’allégorie de la misère du vers 6 contribue encore à alourdir et assombrir notre vision de cette ville.

7. Ronflent terriblement usine et fabriques.

Le septième vers est la fin d’une longue phrase descriptive qui durait depuis le vers un. On peut noter que le sujet de cette description : « usines et fabriques », bien qu’évoqué implicitement à travers des personnifications, n’est exprimé qu’à la fin du dernier vers de la strophe. En utilisant ce procédé, le poète montre encore combien ces rues remplies d’usines sont longues, presque interminables.

La dernière idée de cette strophe est celle que ces usines sont très bruyantes, on peut noter cela à l’évocation d’un ronflement de celle-ci, image qui est renforcée par l’allitération en « r » que l’on trouve dans toute la strophe : « Par », « travers », « faubourgs », « lourds », « misère », « pleurs », etc…

Animalisation « Ronflent terriblement usine et fabriques. » : Ainsi on assiste à un transfert de la vie sur les machines. Il y a un ensemble de machines, non des machines et des humains.

Loin de l'enthousiasme pour les progrès techniques et l'effort humain, qu'on peut rencontrer dans d'autres de ses poèmes, il se montre ici extrêmement pessimiste.

8. Rectangles de granit et monuments de briques,

9. Et longs murs noirs durant des lieues,

10. Immensément, par les banlieues ;

11. Et sur les toits, dans le brouillard, aiguillonnées

12. De fers et de paratonnerres,

13. Les cheminées.

Au premier vers de la strophe on a à nouveau un effet d’attente avec une périphrase et donc un sujet qui n’est pas directement nommé. Cette périphrase permet cependant de mettre en valeur les matériaux dont

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