Ecrit d'invention au coeur d'un roman

Ecrit d’invention Séquence 1

Pourquoi, à ce moment crucial, étais-je empli d’excitation et d’appréhension ? Mon doigt restait suspendu au-dessus du bouton, qui, dans quelques instants me transportera dans ce monde parallèle, celui qui aurait dû rester fiction et rêve à tout jamais. Finalement, parcouru d’un frisson de joie ou de peur, ou peut-être bien les deux, je ne sais pas, j’appuie… Je cligne des yeux, quand je les rouvre, je n’ai pas bougé mais rien n’est plus pareil. Me voilà perdu, au Moyen-Âge, dans un pays imaginaire au milieu d’une foule de paysans et d’artisans qui me bousculent, se pressent d’aller au marché que je vois au loin, avec le château. Je me retourne et je les vois, sur leurs petits chevaux hirsutes. Ils ne me prêtent pas attention, je veux les appeler mais la peur me serre la gorge et aucun son ne sort de ma bouche. Ils se séparent, mes pas me forcent à suivre Will qui, dans sa cape mouchetée, s’assied à l’ombre d’un pommier. On l’appelle, il se retourne, se relève et se met à parler avec le Baron Arald en personne. Je reste figé, hors du monde des passants, à les regarder converser le plus naturellement au monde, comme deux amis. Puis le Baron s’en va et Will reste seul. Pourtant on dirait qu’il attend quelqu’un. Puis ses amis arrivent, un par un, sauf un, il est légèrement en retard. Ils commencent à rire et à manger sans lui. Quand il arrive, en voyant cela, il est bouillant de rage et gâche les retrouvailles. Tout s’assombrit et le temps me transporte.

Plus tard, je vis Will rentrer dans la petite chaumière. Halt lui annonça qu’ils partaient le lendemain pour le rassemblement annuel des rôdeurs. Je ne pouvais pas les suivre. J’attendais donc patiemment leur retour en me débrouillant pour survivre. Un jour, je me dis qu’ils devraient déjà être rentés depuis longtemps. Mon impatience commençait à bouillir, quand, par un matin brumeux, la jeune silhouette sale de Will penché sur Folâtre arriva à bride abattu au château. Il reparti une heure plus tard en compagnie du Baron Arald et du seigneur Rodney, armés jusqu’aux dents. Plus tard, on me narra l’histoire pour laquelle ils étaient rentrés bien plus tard. Ils avaient traqué les Kalkaras et les avaient tués. Puis l’air autour de moi s’assombrit de nouveau.

Et je retrouve Will, dans la petite clairière, en train de s’entrainer au tir à l’arc et au lancer de couteau. Il est incroyablement doué. Je m’avance pour lui dire bonjour, mais il m’entend arriver, se retourne, une flèche encochée sur son arc bandé. Il finit par comprendre que je suis inoffensif et me lance un sourire timide. Je lui rends son sourire puis pars en courant, me rendant compte qu’un geste anodin comme celui-ci pouvait changer le cours du roman et même de la vie réelle. En étant dans ce monde parallèle je pouvais changer le cours de la vie réelle ! J’eus soudain très peur de la conséquence de mes actes et décidait de rentrer chez moi et de détruire ce bouton dévastateur. Jusqu’à ce que je me rende compte que je n’avais pas prévu le moyen de rentrer…

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