Extrait de La Boîte de Pandore un roman d'anticipation et de science-fiction écrit par Bernard Werber

LA BOÎTE DE PANDORE

Zeus, le dieu des dieux, ne supportait plus Prométhée le titan. Un jour, il se fâcha vraiment, lançant des éclairs partout :

- Il ose me tenir tête, à moi, le grand Zeus ! Tout ça pour faire plaisir aux hommes, ces créatures braillardes et débiles ! Je vais me venger !

Brandissant la foudre, il fit appel au dieu forgeron :

- Héphaïstos, prends de la terre et de l’eau, et fabrique-moi une créature aussi belle qu’une déesse !

Héphaïstos obéit. Puis Zeus s’adressa aux autres dieux :

- Toi, le vent, souffle un peu dessus !

Et la créature se mit à vivre et à parler, à parler sans arrêt.

- Athéna, habille-la de voiles brodés et transparents. Aphrodite, fais que tous les hommes la désirent. Toi Hermès, mets dans son cœur le mensonge et la traîtrise. Après ça, vous me l’expédiez chez les titans.

Pandore était née ! Epiméthée, le frère de Prométhée, accueillit ce « cadeau de tous » (c’est le sens du nom de Pandore) avec ravissement. Prométhée, qui se méfiait des dieux, l’avait bien mis en garde contre ce qui viendrait d’eux, mais Pandore était vraiment irrésistible !

Aussitôt arrivée chez les deux frères, la créature se mit à l’aise et fouilla partout. Pour protéger les humains, Prométhée avait enfermé tous les malheurs du monde dans une boîte : fatigue, vieillesse, maladie, souffrance, folie … Pandore trouva la boîte, pourtant bien cachée. Pleine de curiosité, elle l’ouvrit et pfft ! tous les malheurs s’en échappèrent et volèrent aux quatre coins du monde. Zeus pouvait être content : les chères créatures de Prométhée souffraient de tous les malheurs échappés de la boîte de Pandore ! Seul l’espoir resta au fond, car Pandore, effrayée de sa bêtise, avait déjà replacé le couvercle.

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