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Doit-on forcèment être altruiste pour trouver le bonheur ?

Dissertation : Doit-on forcèment être altruiste pour trouver le bonheur ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2018  •  Dissertation  •  1 990 Mots (8 Pages)  •  1 138 Vues

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DISSERTATION

SUJET : Doit-on forcement être altruiste pour trouver le bonheur ?

    Paul Eluard, celèbre poète du XIXème siècle a écrit : « Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre ». Cette citation littéraire, idéaliste et post-utopique fait état d'une définition dite minimaliste pour ne pas dire réductrice du bonheur qui est assimilé à une fin première qui supplanterait tous les autres besoins nécessaires.

    Le bonheur est quant à lui selon une définition universelle, la bonne fortune, un état de plénitude au cours duquel les choses semblent aller pour le mieux pour celui qui se prétend être « heureux ». En philosophie, l'idée de bonheur  se rattache à divers thèmes dont l'état de nature, le travail, la morale, le désir, etc... La question que nous serons amené à nous poser est :  que faut-il pour se considérer comme étant « heureux » ?  Celle-ci étant vaste, nous allons nous focaliser sur une seule proposition avec laquelle nous l'associerons : l'altruisme. En cela le sujet traitera de la relation entre ces deux notions de manière à ce que le nouveau problème posé soit : doit-on forcement être altruiste pour trouver le bonheur ?

    Tout d'abord, il est très important de définir les termes qui n'ont pas déjà été fait. Ici nous avons « l'altruisme » qui selon une définition universelle est une disposition de caractère qui conduit à s'intéresser, à se dévouer, à se consacrer et à vouloir faire le bien aux autres, à les aider, à faire preuve de générosité envers eux, sans rien attendre en retour. C'est un terme qui a été introduit tout d'abord en philosophie par Auguste Comte au XIXème siècle dans la continuité de son mouvement à savoir le « positivisme ». Le positivisme est un mouvement philosophique du XIXème siècle qui s'en tient aux relations entre les phénomènes et qui ne cherche pas à connaître leur nature.

   Mais peut-on réellement réduire le bonheur à la capacité de tout un chacun à se montrer « généreux » et « bienveillant » envers son prochain ?

    C'est dans ce cheminement de pensée que pour répondre au sujet, nous nous demanderons si le bonheur se réduit à une question morale au quel cas il suffit d'être altruiste pour être heureux ou s'il s'agit d'un métamorphe polyvalent au quel cas le bonheur est une chose insaisissable qui ne peut se réduire à une caractéristique ?

    Dans un premier temps, nous étudierons l'altruisme en tant que principe moral au sein de la société. Ensuite nous ferons état de l'altruisme en tant que socle de l'hypocrisie, et enfin nous démontrerons que le bonheur est un état de plénitude indépendant de tout critère fixe.

I/ L'altruisme en tant que principe moral au sein de la société

   La société, et plus précisément les règles qui émanent de celle-ci sont sujettes à l'attente universelle de certains comportements humains. En effet, l'homme avant de s'y inscrire, vivait dans ce que les philosophes ont étiqueté comme étant « l'état de nature ». Il s'agissait d'un état primitif dans lequel tout homme était maître de lui-même, et où il n'avait aucun compte à rendre à personne. Il était libre de s'abandonner à tous ses vices sans qu'une autorité souveraine ne vienne légiférer dans ses activités, et ce qu'elles soient morales ou non. L'état de nature garantissait à tout homme de ne pas être soumis pour ne pas dire « poursuivi » par des règles. Mais l'inscription sociétale est venue briser ces anciennes coutumes. En se soumettant à ce que Rousseau a défini comme étant « un contrat social », les hommes ont renoncé à certains de leurs privilèges qui se résumaient en une extrême liberté, pour d'autres que garantissait la société (ex : la protection des individus face aux autres individus, le respect des autres, le droit à la propriété,...).  Il y a alors eu une césure entre le mode de vie primitif et le mode vie collectif.. L'homme d'avant devait désormais se détacher de ses passions mauvaises, c'est de cette manière que l'altruisme s'est vu être un comportement apprécié voire conseillé au sein du groupe. Il s'agit d'un comportement tirant sa racine de l'individuel pour s'étendre sur le collectif. Si tous les hommes étaient bons entre eux, la vie n'en serait que plus facile, la facilité rendrait les choses plus accessibles et la réalisation simplifiée des projets plongerait l'homme dans un état d'ataraxie. L'ataraxie étant l'absence de trouble engendrera le bonheur. L'homme sera heureux car sa bonté sera payante. En faisant donc preuve d'altruisme, il sera amené à recevoir le bien qu'il a donné. Très bien, il est vrai que cet argument revêt les traits du faux syllogisme, un vil sophisme qui aurait presque une dimension biblique mais là n'est pas la question. Dans cette partie, le but était de démontrer qu'on ne peut pas trouver le bonheur en étant un être abjecte. Les comportements douteux entraînent un ostracisme social dont la marginalisation qui en sera la finalité débouchera sur un sentiment de mal-être. Le mal-être étant un sentiment négatif ne peut être associé au bonheur duquel il est antagoniste. Par pure procédé d'inversion, un procédé certes pauvre en réflexion mais riche en solution,  nous pouvons conclure qu'en étant altruiste nous serons plus heureux que si nous ne l'étions pas. On peut donc conclure pour cette partie que pour trouver le bonheur nous devons nous comporter comme des personnes nobles de valeurs, à savoir des personnes dont la morale ne serait que le reflet d'une bonté individuel. L'altruisme est donc l'une des clés du bonheur.

  Mais ceci s'applique t-il réellement dans la réalité ? C'est ce que nous allons voir dans notre deuxième partie.

II/ L'altruisme en tant que socle de l'hypocrisie

   Dans notre première partie nous avons peint l'altruisme comme étant une caractéristique nécessaire au bonheur. Mais l'argument est-il encore valable si on considère que la rhétorique n'est pas de la dissertation mais un placebo de réflexion dans lequel le démagogue illustre son propos par une argumentation qui tire sa force du « pathos » au lieu du « logos » ? Le logos est la raison et le pathos une méthode de persuasion qui appel à l'émotion. En règle général les sophistes mixent les deux, mais qu'importe les ingrédients dans cette recette de mensonge, un faux syllogisme reste un faux syllogisme et il n'aura jamais la force d'un véritable argument. En soit la première partie s'appuie sur une tromperie et ne peut être valide. Mais alors pourquoi l'avoir écrite ? La première partie dans ce devoir sert de scène d'exposition. Elle plante le décor du sujet et de la réflexion et vient en réalité appuyer la deuxième par son manque de capacité à convaincre le lecteur. Mais croire qu'elle est totalement sans utilité serait tout à fait grossier. Si elle n'est pas valide c'est parce que les arguments sont pauvres, mais ils ne sont pas inexistants. Elle plante une idée qu'elle développe très hasardeusement. Il s'agit plus d'une hypothèse que d'une thèse. C'est de la cuisine, de la mauvaise cuisine mais néanmoins de la cuisine.

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