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Dissertation sur les Oeuvres Littéraires: Une œuvre littéraire a t-elle forcément pour but de nous transmettre une morale, de nous donner une leçon ?

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Par   •  5 Mars 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 278 Mots (6 Pages)  •  1 768 Vues

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Récemment, un auteur français, Patrick Modiano, s'est distingué en obtenant le prix Nobel de littérature. Écrivain ayant prit parti sur la question de l'Occupation Allemande, il nous montre l'importance de tout un pan de la littérature qui se veut engagée. Cela nous permet alors de nous questionner, à savoir si la littérature peut se dégager de ces partis-pris pour juste se cantonner à une dimension exclusivement esthétique. Une œuvre littéraire a t-elle forcément pour but de nous transmettre une morale, de nous donner une leçon ? Doit-elle servir d'apprentissage, ou bien peut-elle être purement artistique ? Si l’œuvre littéraire implique une transmission d'idées, notamment la diffusion d’idéaux ou une base de réflexion philosophique, elle peut néanmoins être appréciée pour sa simple beauté littéraire. Nous verrons enfin si les œuvres littéraires peuvent être à portée distractive pour enrichir notre imaginaire sans aspects moralisateur. Mais finalement, les œuvres littéraires peuvent-elles s'affranchir de cette volonté didactique ou esthétique ?

Depuis la nuit des temps, les écrivains moralisent, militent mais aussi instruisent. Pensons donc à Thomas More et sa fameuse Utopie. Il se consacre à une critique de la société de son époque par la présentation de son utopie urbaine, il argumente donc, expose sa thèse à travers un récit fictif de par son idée utopique mais aussi par sa forme, très narrative. Cet auteur fait alors valoir son idée à travers un récit argumentatif implicite, c'est au lecteur de déduire le message. Certains écrivains corrigent les mœurs, comme Molière l'a fait avec Tartuffe, qui donne une leçon de morale religieuse tout en dénonçant l'hypocrisie, ici de l'éponyme Tartuffe. En plus des auteurs humanistes et classiques, les Lumières diffusent tout autant leurs idéaux. Voltaire, dans son œuvre Candide, fait des sous-entendus en rapport avec l’actualité parisienne de son temps. Notons un extrait du vingt-cinquième chapitre de l’œuvre, où l'auteur fait allusion à des discussions entendues au sein de l'Académie des Sciences de Paris « Ah ! voilà quatre-vingt volumes de recueils d’une académie des sciences, s’écria Martin ; il se peut qu’il y ait là du bon. – Il y en aurait, dit Pococuranté, si un seul des auteurs de ces fatras avait inventé seulement l’art de faire les épingles ; mais il y a dans tous ces livres que vains systèmes, et pas une seule chose utile. ». La poésie engagée du XX° siècle émets elle aussi sa réflexion, des poètes comme Aragon et Eluard donnent des leçons de bravoure à l'occasion de la seconde guerre mondiale. Exemple concret de l’œuvre littéraire à portée argumentative, le Capital de Marx est une critique directe du capitalisme. L'auteur expose sa thèse, cherche à convaincre le lecteur par de nombreux procédés stylistiques. Le but premier d’œuvres comme l'Utopie, Tartuffe, Candide ou bien le Capital est de persuader et de raisonner le lecteur à une dimension didactique. Les œuvres littéraires ont aussi une base de réflexion philosophique. Depuis l'antiquité, des philosophes comme Sénèque ou Lucrèce reprennent de grandes théories philosophiques. A travers des traités -La Vie Heureuse de Sénèque- ou des poèmes -De Rerum Natura de Lucrèce-, ses philosophes exposent au lecteur une idéologie comme l'on fait postérieurement d'innombrables auteurs, notamment Marx au travers du Capital où il divulgue des concepts philosophiques permettant de distinguer les bases essentielles d'ordres sociaux variés. « Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience » a t-il dit. Face à ce genre de réflexion, le lecteur est amené à faire sa propre thèse, il participe donc vivement à la portée argumentative de l’œuvre littéraire. A notre époque actuelle, nous pouvons aussi prendre pour exemple des dystopies comme la saga de l'auteure Suzanne Collins, Hunger Games. A l'apparence identique à toutes ses sagas dédiées aux adolescents et jeunes adultes, cette saga cache un sens profond, une critique de l'hégémonie

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