Dissertation sur le roman

Depuis son apparition au 11ème siècle avec les romans de chevaleries le roman n’a cessé d’évoluer. Ce genre littéraire en prose racontant généralement l’histoire d’un personnage en quête de quelque chose mêlant réalité et imaginaire, attire toute catégorie de lecteur. Depuis le 19ème siècle le roman est devenu le genre littéraire dominant avec une multitude de sous genres. Parfois chevaleresque, historique, sentimentale, épistolaire, fantastique, réaliste voire naturaliste, celui-ci ne cesse de se diffuser. Ceci nous amène donc à nous demander si le roman est le genre le plus populaire. Dans un premier temps, nous nous intéresserons au sens péjoratif du terme « populaire », peut-on parler d’une littérature vulgaire et bas de gamme ? Dans un deuxième temps nous parlerons du côté mélioratif de « populaire », nous analyserons les raisons et les qualités de ce genre qui lui confère son succès.

Tout d’abord, l’origine du terme  « roman » date du Moyen Âge. Il désignait la langue vulgaire, issue de l’évolution du latin, parlée par le peuple : le roman s’opposait au latin des gens cultivés.             Dès les premières décennies du 19ème siècle, des voix s'étaient élevées pour dénoncer l’industrialisation de la littérature et la transformation du livre en marchandise comme l’écrivain Charles-Augustin Sainte-Beuve avec son célèbre pamphlet De la littérature industrielle, dirigé contre le roman-feuilleton, qu’il accusait de tuer la littérature. Ce genre littéraire écrit et publié de manière à toucher un grand nombre de lecteur peut être considéré comme une lecture rapide, facile, n’ayant pour but que de distraire le lecteur sans forcément tenir compte de certaines exigences intellectuelles et stylistiques. Nous pouvons prendre l’exemple du roman Seras-tu là de Musso. On accuse le roman d’être non seulement inutile mais encore dangereux, puisqu’il risquerait de faire disparaitre des œuvre riches intellectuellement au détriment du divertissement. Le jugement négatif du roman concernait la forme mais aussi le fond. Ce qui nous amène à parler  des sujets dits trop populaires.

 Certains romans réalistes et naturalistes par des descriptions trop crues et obscènes ont donné au roman un aspect choquant et vulgaire. Flaubert avec son  roman Madame de Bovary  ou bien encore Zola qui fut accusé d’écrire de la pornographie à travers son livre Nana en sont ici des parfaits exemples. Ces sujets sur la prostitution mettent en relief le côté populaire au sens négatif du roman. Le réalisme est donc tout d’abord utilisé de manière péjorative et polémique avec des œuvres  jugées inconvenantes. Nous pouvons donc comprendre les divers critiques des bourgeois conservateurs face à cette littérature sans filtre qu’ils jugent trop immorale.

Cependant, le roman peut-être un genre de qualité. « Populaire » n’ayant pas forcément une connotation négative. En effet le roman est actuellement le genre littéraire le plus publié et le plus lu et ce depuis le 19ème siècle. Le roman est un genre s’appuyant essentiellement sur l’action avec des personnages qui répondent à l’attente du lecteur ce qui a certainement contribué au succès de celui-ci. Par ce dernier, le lecteur recherche un moyen d’évasion ou encore un moyen de mieux voir et comprendre la vie et le monde à travers les personnages présentés par le narrateur. L'héroïne de Flaubert, Emma Bovary, en est la parfaite illustration, elle qui, dès sa jeunesse au collège de Rouen, dévorait les romans populaires et les auteurs à la mode, y cherchant une évasion à la routine quotidienne. En représentant le monde, en s’intéressant à la vie quotidienne politique et sociale de l’époque, de nombreux auteurs ont conquis leur public, nous pouvons citer Germinal de Zola ou Une Vie de Maupassant. En dépeignant de manière très réaliste des problèmes de société, en mêlant toutes sortes de catégorie sociales, les gens ont pris plaisir à lire et à s’identifier.  Le livre devient alors un objet de consommation courante et le roman connaît un essor considérable grâce à de nouveaux moyens de diffusion comme la publication des romans feuilletons dans les journaux. Nous pouvons prendre l’exemple des nouvelles de Guy de Maupassant. D’autre part, il a permis l’alphabétisation de la France au 19ème siècle. Il a également démocratisé la lecture et certainement l’ouverture d’esprit.

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