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Dissertation sur Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma

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Par   •  30 Mai 2013  •  860 Mots (4 Pages)  •  2 004 Vues

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Dissertation sur Allah n'est pas obligé

Introduction

Avec le développement de la société de consommation, vers la fin des années 1950, se dessine et s’installe le courant de la postmodernité. En plus de la montée de l'individualisme et de la consommation, la perte de confiance envers les institutions constitue un facteur qui influence grandement la littérature de l'époque. Ahmadou Kourouma, un auteur ivoirien, accorde une importance particulière à la critique de la société africaine sous l'emprise des régimes autoritaires. Par la publication de Allah n'est pas obligé en 2000, il propose un roman picaresque. Effectivement, Birahima, le personnage principal, jette un regard critique sur la société à l’intérieur de laquelle il évolue et, comme le picaro classique, il appartient à une classe se situant au bas de l'échelle sociale.

Développement 1

Birahima critique la société qui l'entoure. La première institution qu'il pointe du doigt et sur laquelle il jette un regard empreint de cynisme est la religion : « Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses ici-bas.», reprend-il à maintes reprises. (p. 7) La négation suivie du verbe «juste» constitue une figure ironique. Dans chacune des grandes religions qui éclairent le monde actuel, une puissance divine juste, bonne et sage est mise en valeur. La justice serait donc une des fonctions premières d'un dieu digne de ce nom. Or, le protagoniste, en affirmant qu'Allah n'a pas toujours le devoir d'être juste, semble plutôt avancer qu'Allah manque quelque fois à son devoir. Peut-on vraiment croire en une religion dont le dieu ne respecte pas ses fonctions premières? La répétition de cette simple phrase (titre et pp. 42, 95, 143, 159, 181, 222) suite à l’avènement d’événements injustes montre que l'idée d'un dieu indigne occupe chaque fois davantage de place dans l'esprit de Birahima, qui perd ainsi peu à peu la foi en l'islam. Aussi, Birahima porte un jugement sévère envers le gouvernement et les chefs d'État de l'Afrique de l'Ouest. Il ridiculise notamment le chef libérien Papa le bon : « Le colonel Papa le bon avait les clés du bunker à la ceinture sous la soutane. Il ne s'en séparait jamais. Il y avait des choses dont Papa le bon ne se séparait jamais : les clés de l'arsenal, son éternel kalach et le grigri de protection contre les balles. » (p. 69) Cette description du colonel est satirique puisqu'elle met en valeur, comme on le fait dans une caricature, des traits physiques du personnage fort contradictoires. Les noms «soutane», qui évoque la religion, et «kalach», qui évoque la guerre, représentent une incohérence morale : on ne peut à la fois être pour la paix et pour la violence. Papa le bon perd donc toute sa crédibilité en matière de compétence gouvernementale. En fait, Birahima, en critiquant la religion et la société, remet en question son environnement social.

Développement 2

Le jeune ivoirien se situe, comme le picaro typique, au niveau inférieur de la hiérarchie sociale. En effet, il est dépourvu d'éducation : « M'appelle Birahima. Suis p'tit nègre. Pas parce que je suis black

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