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Ahmadou Kourouma, Les Soleils des indépendances.

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Par   •  13 Janvier 2013  •  Commentaire de texte  •  2 200 Mots (9 Pages)  •  5 103 Vues

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Ahmadou Kourouma, Les Soleils des indépendances

Introduction

Les soleiles des indépendances, œuvre romanesque de l’écrivain ivoirien AHMADOU KOUROUMA né en 1927 a BOUNDIALI est son premier roman parut en 1970. Cette œuvre s’inscrivant dans le cadre de la fin de la colonisation au lendemain des indépendances a pour axe d’étude la désenchantement d’une société au lendemain des indépendances.

Ainsi il est juste pour nous de savoir le pouvoir colonial dans ce roman. Dans un une étude argumentée et détailler, nous mettrons en évidence l’hégémonie des colons sur les noirs d’une part, et d’autre part la lutte négociatrice des notre pour l’obtention d’une indépendance continentale afin de jouir de l’ère de la liberté africaine

I- Le contexte politique et économique

A/ La colonisation

• Colonisation et décolonisation de la Côte d’Ivoire.• Etablissements anciens sur les côtes, mais colonisation systématique de la fin du XIXesiècle aux années 1960 (période traitée par Kourouma dans Monnè, outrages et défis).

• Colonisation : Inégalité des droits. o Les autorités coloniales s’appuient sur les élites locales (cf Fama privé de son statut de chef par un administrateur colonial, au profit de son cousin Lacina). o Humiliations + absence de droits politiques et sociaux. • Pendant la période coloniale, développement de la ville d’Abidjan, qui devient l’un des principaux ports d’Afrique et la capitale économique de l’AOF (avec Dakar). • Richesse de la CI : cacao + bois précieux, exploités dans le Sud du pays, dans la zone la plus tropicale, où se trouve aussi Abidjan. • Zones du sud + riches que les zones du nord (+ désertiques), dans le contexte d’une économie fondée sur l’exploitation des ressources naturelles, et non sur des investissements industriels ou des industries de transformation. • Cette prospérité de la CI a pu favoriser le commerce (cf ce que dit Fama à ce propos de la période coloniale, p. 23 notamment (2ème• Mais cette situation a surtout entraîné des déplacements forcés de populations, les régions du nord ayant été vidées de leurs travailleurs au profit des régions du sud, et ce tout au long de la première moitié du XXe siècle (il s’agissait d’un régime de travaux forcés ayant eu des conséquences humaines absolument désastreuses – dont Monnè se fait amplement l’écho). • Fama est lui aussi originaire des régions du Nord – et s’il n’a pas été victime personnellement des travaux forcés, il exprime le sentiment d’être déplacé (à condition de bien noter que le « mal du pays » de Fama est aussi et peut-être avant tout sa façon d’exprimer le ressentiment et l’aigreur que causent en lui ses échecs politiques et économiques répétés). • Cf aussi les remarques racistes de Sery dans l’autocar au début de la seconde partie (p.86). • Kourouma lui-même était originaire du Nord > ne pas négliger l’importance du rejet des gens originaires du Nord par ceux qui étaient originaires du Sud et le sentiment de malaise qui en a résulté. • Perception des frontières comme des frontières artificielles > élément qui est particulièrement présent dans Les Soleils, le village de Togobala se situant de l’autre côté de la frontière, en territoire guinéen – tensions entre la Guinée et la CI, la Guinée suivant une politique beaucoup plus hostile à la France sous le règne de Sékou Touré). 2

Par la colonisation d’abord, puisque les autorités coloniales lui ont préféré son cousin Lacina, qu’elles ont fait chef de Togobala à sa place. Par le régime issu de indépendance ensuite, puisque Fama juge ne pas avoir été suffisamment payé des efforts qui ont été les siens durant la lutte anticoloniale : « Les Indépendances une fois acquises, Fama 6fut oublié et jeté aux mouches. Passaient encore les postes de députés, de ministres, d’ambassadeurs, pour lesquels lire et écrire n’est pas aussi futile que des bagues pour un lépreux. On avait pour ceux-là des prétextes de l’écarter, Fama demeurant analphabète comme la queue d’un âne. Mais quand l’Afrique découvrit d’abord le parti unique […], puis les coopératives qui cassèrent le commerce, il y avait quatre-vingts occasions de contenter et de dédommager Fama qui voulait être secrétaire général d’une sous-section ou directeur d’une coopérative. Que n’avait-il pas fait pour être coopté ? » (p.24) Fama se juge trahi et considère que la trahison dont il est victime, au-delà de sa propre personne, vise en fait l’intégralité du système politique et social qu’il estime représenter, c’est-à-dire les valeurs traditionnelles, rendues caduques par la colonisation, la modernité et les indépendances. Ses vitupérations traduisent donc son aigreur et son insatisfaction ; il idéalise le passé et les traditions, dans lesquels il trouve un véritable refuge, et les présente comme les garants d’un ordre légitime. Son traditionalisme ne peut donc pas être attribué à l’auteur lui-même, qui prend soin de montrer dans quelles circonstances Fama est amené à tenir de tels propos et à prendre de tels positions : s’il existe bien, dans le roman, une opposition entre l’Afrique traditionnelle et l’Afrique moderne, et si le livre dénonce le régime issu des indépendances, la valorisation sans nuances de la tradition n’est pas le fait de Kourouma, mais de son personnage. Le récit, en effet, ne manque pas de critiquer l’ironie qui consiste à faire tenir aux personnages des discours qui révèlent malgré eux toute l’étendue d’un problème ou toute l’injustice d’une situation.

B/ La décolonisation et les indépendances

Les indépendances, pendant très longtemps, n’ont été que des indépendances de façade. • Système de la « Françafrique ». • Régime violent : exécutions + disparitions d’opposants (cf l’incarcération de Fama dans le récit, qui fait écho à un événement similaire vécu par Kourouma lui-même). • En fait, le « miracle ivoirien » reposait sur une seule richesse économique : le cacao, dont les cours n’ont cessé de monter entre 1960 et 1980 (l’exploitation des bois précieux jouait aussi un rôle, mais nettement moins important). • Le système de production ivoirien était organisé autour de la Caisse de Stabilisation des Prix : organisme public qui achetait la totalité de la production agricole à un prix garanti et se chargeait de la revente à l’étranger.• C’est ce système étatique que critique Fama

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