Dossier sur le recueil Les Fleurs Du Mal de Baudelaire

Dans cet ensemble qu'est Les Fleurs du Mal, la femme tient une place centrale. En effet, elles revêtent plusieurs aspects. A l'exemple d' allégories féminines. Celles-ci ont pour thème la nature, la mort, la douleur et de la folie.

En outre, on constate que plusieurs femmes ont inspirés le poète. D'ailleurs chacune d'entre elles possèdent un cycle poétique. Le premier est celui de Jeanne Duval, il s'étend du poème XXII au XXXIX. De cette dernière, on sait qu'elle travaillait dans un petit théâtre mais nous ne savons pas qu'elle fut son métier exact. De plus, elle aurait changer à plusieurs reprises de noms afin de fuir ses créanciers. Le poète la décrit comme ayant de beaux cheveux noirs, des « seins aigus » et des lèvres sensuelles. Elle aurait entretenue une relation tumultueuse avec Baudelaire.

«  Que j'aime voir, chère indolente,

De ton corps si beau,

Comme une étoffe vacillante,

Miroiter la peau ! »

extrait du Serpent qui danse

Puis un second cycle fut consacré à Madame Appollinie Sabatier surnommée La Présidente. Ce cycle s'étend du poème XL à XLVIII. Cette jeune femme était, à l'époque, agée de 30 ans. Elle se maria à un riche fils de banquier. Elle reçut plusieurs reprises des écrivains, artistes chez elle. Tous les poèmes qui l'évoque lui seront envoyés anonymement. On retient d'elle trois caractéristiques ; la beauté, la joie et la générosité. Cependant, durant l'été 1957 elle cédera à la tentation de Baudelaire et mettera fin à l'admiration de celui-ci.

"Ces robes folles sont l’emblème

De ton esprit bariolé ;

Folle dont je suis affolé,

Je te hais autant que je t’aime. »

extrait A celle qui est trop gaie

Et enfin, le dernier cycle est consacré à Marie Daubrun. Elle fut surnommée "la femme aux yeux verts" . De sa vie personnelle, on ne sait que très peu de chose si ce n'est qu'elle fut actrice et fréquenta le poète dans les années 1847. Baudelaire cherche en elle du réconfort de ses deux prècèdentes relations.

"Mon enfant, ma soeur,

Songe à la douceur

D'aller là bas vivre ensemble !"

extrait de L'invitation au voyage

A partir de ces différentes histoires, Baudelaire érige de véritables icônes. En effet, Jeanne Duval devient une "Vénus Noire" qui incarne un amour charnel et sensuel. C'est à partir d'une caractéristique que Baudelaire s'évade vers un autre monde exotique où le plaisir des sens est l'élément central. Tandis que Madame Sabatier révéle un monde spirituel avec une quête mystique.

Par son travail poètique, Baudelaire magnifie ces femmes tout en les idéalisant.

Cet amour que Baudelaire porte à ses femmes, lui permet dans un premier temps de s'échapper du mal-être qui le caractèrise. En effet, lorsqu'il évoque l'une d'elle une envie d'évasion l'envahit. Celle-ci est caractèrisée par la recherche d'un monde où les sens seraient en harmonie, un monde paisible. Cependant, nous pouvons constater que le poète est très vite rattrapé par cette sensation d'oppression, de mal être et de souffrance. D'ailleurs derrières ces icônes Baudelairienne se cachent généralement une part d'ombre. Quelque chose d'inquiétant pour le poète qui retrouve alors son spleen. Peut être est-ce le signe de la faiblesse du poète face à ces femmes ?

Dans ce dossier, nous verrons donc que la femme tient une place centrale dans l'oeuvre Les Fleurs du Mal. Nous étudierons ainsi quelles sont les caractéristiques de ces égéries qui ont marquées la vie du poète. Pour cela, nous allons nous appuyer sur l'étude de plusieurs poèmes. Ces poèmes sont ; Parfum Exotique, L'invitation au voyage, A celle qui est trop gaie et A une passante.

1 – Le Parfum Exotique :

Parfum Exotique est inscrit dans la partie Spleen et Idéal et s'adresse à Jeanne Duval. Dans ce sonnet, on retrouve des thèmes qui vont caractèrisés l'ensemble poètique. En effet, celui-ci évoque un paysage paradisiaque qui s'ouvre à Baudelaire grâce à l'odeur de la "Vénus Noire". Il est composé de deux quatrains et de deux tercets. Ces deux quatrains retracent la découverte d'un paysage paradisiaque tandis que les deux tercets révélent comment l'auteur a pu accéder à cet endroit.

Ce moment de rêverie est déclenché par deux conditions : le poète a les yeux fermés et il sent l'odeur de cette femme. C'est par c'est deux éléments qu'il accéde à ce paysage.

"Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne

Je respire l'odeur de ton sein chaleureux" vers 1 et 2

De plus, celui-ci se déroule dans un moment de détente, en fin de journée où les conditions climatiques sont agréables. En outre, l'odeur de ce sein va permettre de faire apparaître un paysage maritime. C'est un lieu où l'harmonie et la beauté régnent. La femme s'éclipse alors pour laiser place à ce dernier.

"Je vois se dérouler des rivages heureux" vers3.

De ces rivages vont apparaitre une île abondante où la nourriture ne manque pas. En effet, les fruits poussent en abondance. Les hommes qui l'habitent sont dotés de nombreuses qualités physiques, comme la force et la virilité. De même que les femmes sont dotées de qualités morales, à l'exemple, de la franchise.

"Des hommes dont le corps est mince et vigoureux

Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne." vers 7 et 8

Ensuite, le poète évoque de nouveau l'odeur de cette femme qui revête un aspect de port. Celui-ci

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