Dissertation Don juan, Molière

L’auteur décide de mettre en avant un libertin qui s’oppose à l’autorité et à la tradition. Il or-chestre un personnage libertin de mœurs. En effet, Dom Juan est un individu qui recherche le plaisir des sens et qui va de conquête en conquête, ce qui l’illustre comme un être de dé-bauche. Ainsi, dès le premier acte de la scène, on apprend qu’il est un homme infidèle et sans scrupule, il n’hésite pas à faire tomber amoureuses de lui des demoiselles et les marier, pour en-suite, les quitter sans honte comme le raconte son valet Sganarell : « Tu me dis qu’il a épousé ta maîtresse ; crois qu’il aurait plus fait pour sa passion, et qu’avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat. Un mariage ne lui coûte rien à contracter ; il ne se sert point d’autres pièges pour attraper les belles ; et c’est un épouseur à toutes mains. Dame, demoiselle, bourgeoise, pay-sanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui ; et si je te disais le nom de toutes celles qu’il a épousées en divers lieux, ce serait un chapitre à durer jusqu’au soir. Tu demeures surpris et changes de couleur à ce discours : ce n’est là qu’une ébauche du personnage. » (p. 4, Acte 1, Scène 1) Dans cet extrait, Sganarelle affirme que rien ne peut arrêter l’élan des désirs de Dom Juan et il va jusqu’à l’extrême en disant qu’il n’aurait pas hésité à marier Gusman, son chien et son chat, ce qui qualifie l’immoralité du personnage. Dom Juan fait également usage de toute tactique pour séduire ses objets de conquête allant jusqu’à les promettre le mariage, qui à cette époque est un vœu sacré, mais, que lui prend à la légère. L’étonnement de Gusman accentue la gravité de la situation dont son valet laisse croire que ce n’est qu’une infime partie de ses défauts. Tout ceci affirme que Dom Juan est un personnage qui manque de fidélité dans ses relations amoureuses, ce qui est une caractéristique de libertinage. Par cela, on peut aussi dire qu’il se laisse séduire aussi facilement qu’il séduit lui-même. Se donnant le statut de victime, il déclare ses intentions en se définissant comme un personnage qui affectionne l’art et la beauté : « Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire une injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu’il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d’aimable ; et dès qu’un beau visage me le demande, si j’en avais dix mille, je les donnerais tous. » (p. 7, Acte, Scène 2) En se décrivant comme étant un ama-teur de belles choses, il n’hésite pas à souligner sa faiblesse envers celles-ci ; la répétition du terme de la beauté montre l’importance qu’il accorde envers celle-ci. L’hyperbole à la fin de l’extrait montre la frivolité des sentiments qu’il la porte ; il est donc un caractère insatiable. Il succombe au charme des femmes et conquiert pour le simple plaisir de commettre l’acte. Il illustre parfaite-ment le libertin. En bref, Dom Juan est un libre penseur, qui refuse d’être lié aux idées tradition-nelles de l’époque et surtout ceux de l’église.

Dom Juan

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