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Diriez-vous, après la lecture de ces deux textes, que Casgrain et Buies cherchent à créer une identité collective similaire pour le people canadien-français ?

Dissertation : Diriez-vous, après la lecture de ces deux textes, que Casgrain et Buies cherchent à créer une identité collective similaire pour le people canadien-français ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 301 Mots (6 Pages)  •  538 Vues

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Diriez-vous, après la lecture de ces deux textes, que Casgrain et Buies cherchent à créer une identité collective similaire pour le people canadien-français ?

Introduction

Au XIXe siècle alors que la littérature canadienne-française prend doucement naissance, se forme un mouvement nationaliste. Buies et Casgrain font partie des premiers auteurs qui tentent de poser les pierres angulaires de ce mouvement et glissent sur un climat politique et idéologique favorable au changement, les deux auteurs s’approprient, bien que de manière différente, la création d’une identité collective pour le peuple canadien-français. Ainsi, dans Lettre sur le Canada (1867), Buies, dans un élan révolutionnaire et patriotique, exprime son profond désaccord vis-à-vis de la religion, qui soumet les peuples et l’empêche d’évoluer vers son propre soi, alors que, dans Le rôle de notre littérature (1907), Casgrain voit au travers de la littérature l’expression d’un peuple, et comme Buies, ambitionne à la création d’une identité collective canadienne-français, dans une aspiration plus religieuse.

Argument principal 1

À première vue, les deux cherchent à créer une identité collective similaire, Buies et Casgrain s’accordent tous les deux à dire que le peuple canadien-français est enlisé dans une situation dont il doit se libérer.

Sous-argument 1.1

Sous-argument 1.2

Dans La lettre sur le Canada de Buies, la docilité du peuple canadien-français empêche la création de leur identité

Dans la lettre Le rôle de notre littérature, l’absence de littérature canadienne-française empêche l’expression de son peuple et ainsi son existence.

Illustration 1.1

Illustration 1.2

“Ici, point de révolte de la conscience ou de l’esprit brutalement subjugué ; point de tentative d’émancipation, parce qu’il n’y a ni persécution, ni despotisme visible. Les hommes naissent, vivent et meurent, inconscients de ce qui les entoure, heureux de leur repos, incrédules ou rebelles à toute idée nouvelle qui vient frapper leur somnolence » (L.2 à 5)

« Heureusement que, jusqu’à ce jour, notre littérature a compris sa mission, celle de favoriser les saines doctrines, de faire aimer le bien, admirer le beau, connaitre le vrai de moraliser le peuple en ouvrant son âme à tous les nobles sentiments […] » (L.16 à 18)

Explication 1.1

Explication 1.2

On peut voir dans la citation la présence d’une gradation : « naissent, vivent et meurent ». Celle-ci amplifie la pensée de Buies que le peuple canadien-français est docile et se complaît dans une existence vide de sens, car celle-ci se résume uniquement à ces trois mots. Une identité collective est l’existence et la pratique d’une langue, de traditions ou de coutumes communes au sein d’une même communauté, ce que le peuple canadien-français n’a pas.

On peut voir la présence d'une antiphrase : « notre littérature à compris sa mission, celle de favoriser les saines doctrines, de faire aimer le bien, admirer le beau, connaitre le vrai de moraliser le peuple[…] ». Cette littérature existante présentement, qui n’est pas une littérature canadienne-française traduit l’ironie d’une littérature qui n’a pas pour but d’exprimer une identité du peuple canadien-français mais de le cantonner dans des normes religieuses inadaptées. Celle-ci ne peut donc pas incarner le peuple canadien-français.

Conclusion partielle

Buies et Casgrain sont tous les deux d’avis que le peuple canadien-français est enlisé dans une situation d’inaction, pour les deux auteurs le moment du changement est venu. Une identité collective au peuple canadien-français doit se construire, que ce soit au travers d’une littérature bien à elle ou en bouleversant les mœurs et normes de l’époque.

Argument principal 2

Si l’on approfondit l’analyse, il ressort que Buies et Casgrain s’approprient cette identité collective différemment, de sorte que l’importance de l’Église dans cette identité collective n’est pas la même

Sous-argument 2.1

Sous-argument 2.2

Tout d’abord, Buies cherche à construire un monde sans l’Église. Celle-ci limite l’esprit des canadiens-français et les rend dociles et influençables.

Dans la lettre de Casgrain, l’Église doit occuper une place prépondérante et nécessaire dans la vie des canadiens français.

Illustration 2.1

Illustration 2.2

« Vous le savez. Il n’y a qu’une chose vivante au Canada, c’est le clergé ; il absorbe tout, politique, éducation, presse, gouffre immense et si profond que le désespoir s’empare des penseurs patriotiques » (L.34 à 35)

« Mais surtout elle sera essentiellement croyante, religieuse ; telle sera sa forme caractéristique, son expression ; sinon elle ne vivra pas, elle se tuera elle-même. » (L.10 à 11)

Explication 2.1

Explication 2.2

L’énumération : « il absorbe tout, politique, éducation, presse, gouffre immense. » accentue le fait que le clergé est partout et contrôle tout, même les canadiens-français.

 Sans l’Église le peuple va pouvoir être plus éduqué, car elle ne sera pas là pour absorber le tout. Le peuple sera donc moins malléable puisqu'il aura une éducation, il sera plus critique dans sa pensée et essayera de comprendre ce qui l’entoure. Le gouvernement est plus indépendant et donc plus centré sur le bien-être de sa population. Pour finir la liberté de la presse est un point essentiel pour garantir une liberté de penser. Ces institutions sont l’âme ou l’expression d’un peuple, l’une ne peut pas cohabiter avec l’autre. Elles constituent des éléments essentiels pour pouvoir créer une identité collective.

On peut voir dans la citation la présence de l’antithèse : « elle ne vivra pas, elle se tuera elle-même ». Celle-ci accentue l’importance de la place de l’Église au sein de cette identité collective. Pour Casgrain, le clergé doit y occuper une place de premier choix, jusqu’à considérer que le peuple canadien-français ne peut pas créer sa propre identité sans y inclure le clergé.

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