De la mimesis.

 Question de la mimesis.

-Aristote étudie les trois espèces de l'art poétique: Théâtre (tragédie comédie), épopée et poésie lyrique. Il distingue les arts en fonction de trois éléments: Le moyen, leurs objets et leurs codes.       Ce qui caractérise la littérature est que le moyen est la parole, le langage, mais ce n'est pas une matière car elle inclut une part intellectuelle. Tragédie= humains appartenant à la noblesse et comédie= classes populaires. 

Pour Aristote il n'y plus que de la mimesis. Toute forme de littérature relève de l'imitation. Deux modes d'imitation, celui propre à l'épopée, ce qui représente la mimesis des actions par le biais d'un récit. Il définit la tragédie comme «l'imitation d'une action noble faite par des personnages en action et non par le moyen d'une narration.»

-Platon, la mimesis est dévalorisante, copie inférieur à la réalité, au modèle originel. Aristote ne dévalorise pas cette copie, car pour lui ce n'est pas qu'une pure imitation, acte d'imagination, fiction, produit de l'invention de l'auteur, dans une visée esthétique.

Question du fond et de la forme.

-L'objet c'est dont parle le texte= fond, la forme c'est la manière dont le texte est écrit. Forme = aspect extérieur, fond aspect intérieur.

-Pour Antoine Compagon, il faut tenir compte des deux, malgré un goût plus prononcé pour l'un des deux: «La contradiction de deux points de vues possible est aussi légitime l'un que l'autre». Point de vue contextuel (historique/psychologique), et point de vue textuel (linguistique).                           Une œuvre littéraire est une forme particulière de discours, d'utilisation du langage. Toute œuvre littéraire tirera son originalité et sa singularité avec sa forme et son fond.

Svetan Todorof: Signale deux dangers. Le premier serait de réduire la littérature à un pur contenu, qu'à son aspect sémantique, question du signifié. L'autre serait de se concentrer que sur la forme. Les deux dangers deviendrait à réduire la littérature à une pure forme et nier la pertinence des termes.

Utilité et inutilité de la littérature.

-Théophile Gautier: Théorie de l'art pour l'art, l'oeuvre peut plaire mais ne produit aucun autre effet en dehors d'elle-même. Littérature a seulement une fonction esthétique. Pour Gautier, l'écrivain ne doit se soucier que de l'esthétique, de la forme et style de son œuvre. L'écrivain ne doit pas être philanthrope, il doit se soucier que de son art, et doit se tenir en dehors des préoccupations politiques.

-Robbe-grillet:  Le roman ne peut pas servir à divertir, le romancier pense à raconter pour enseigner.

Met l'accent sur le style et la forme, conteste la pensée de Sartre.

Sartre: Essai qu'est-ce que la littérature = Littérature mise au service d'une thèse philosophique, d'une cause politique. Pour lui, la littérature doit être engagée. La littérature est le seul art qui a recourt au langage. Il reconnaît les nuances, la distinction entre poésie et prose. Dans la poésie, il y a surtout la dimension de l'esthétique, le poète joue avec les mots en vue d'un sens. Dans la prose, il y'a une intention de transmettre des idées et des significations. La fonction de la littérature c'est la recherche de la vérité. Pour Sartre, «Parler, c'est agir», donc l'écrivain est toujours actif, produit un effet. La prose est un instrument pour communiquer des idées.

-D'un côté on peut considérer la littérature comme un mode de savoir, une autorité à laquelle on se réfère, connaissance, accès à la vérité ou considérer comme un divertissement.

L'idéal classique ne séparait pas ses deux points de vues, Horace = «utile à l'agréable», l'oeuvre doit plaire et instruire son lecteur. La forme et le fond doit être utile.

Question de la littérarité

-La littérarité est un ensemble de caractéristiques qui font qu'un texte est littéraire, cela est très relatif. La manière dont elle utilise le langage nous éloigne de la manière dont on parle couramment.

La stylistique s'intéresse à toute forme de mise en valeurs. Les figures de style, la métaphore, la comparaison, métonymie, ect. Ce qui fait qu'un texte apparaît littéraire c'est que le texte littéraire invente de nouvelles figures de style. Manière plus complexe d'user du langage.

Par exemple, Don Juan compare la conquête amoureuse à la conquête militaire. Au lieu de se battre dans un vrai combat il emploie son énergie à mentir aux femmes, substitution des valeurs héroïques.

-Dans le texte littéraire, la forme prend une importance considérable, joue sur un contenu, forme beaucoup plus élaborée, il accorde une importance beaucoup plus grande au signifiant, au style.

-Jakobson est l'inventeur de la notion de littérarité, il distingue deux usages du langage: La fonction de communication centrée sur le signifié, et de l'autre la fonction poétique. Le langage littéraire cherche à représenter les choses de manière insolite, à augmenter la difficulté de la perception littéraire, il s'agit de rendre le lecteur attentif à la forme.

-Pour Paul Valéry, le langage poétique représente l'accomplissement du langage littéraire car pour lui la poésie impose de façon insistante la présence de la forme, mais ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas de sens. Cela indique donc de transmettre un contenu narratif, descriptif et jouer avec les possibilités et les sonorités de la forme, des rythmes. Le sens ne disparaît pas, mais ne prend pas toute la place.

 Difficile de différencier la prose littéraire et poétique. Problème, la langue littéraire peut être prose ou poésie, on retrouve toujours la même difficulté, on peut dire que la littérature commence lorsque l'auteur cherche à produire un effet précis sur le lecteur, qu'il élabore son discours de manière délibérée, plus réfléchit, langage ordinaire= spontanéité.

Mythe et littérature

L'oeuvre littéraire est le plus souvent le produit de l'imagination, s'éloigne de la réalité, contenu imaginaire.

Pour Aristote, le contenu même de l'oeuvre littéraire est associé au mythe. Récit qui a une très grande autorité, auquel on doit croire. Pour nous, le mythe est fiction et pas représentation de la réalité. Mais ce n'est pas parce-que c'est imaginaire que c'est une création arbitraire, complètement fantaisiste. Le mythe peut exprimer une certaine vérité, la réalité. Peut apporter une dimension de savoir, portée philosophique dans les œuvres littéraires.

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