Critique Du Livre : "Station Rome" Par Vincent Pieri

Résumé du livre :

À Paris, au coeur de l'hiver, un clochard écrit son journal : il raconte ses journées et ses nuits, les passants indifférents, les humiliations et les petites victoires quotidiennes contre le froid, la faim, contre les autres aussi...

Mon avis :

Je ne peux dire si j’ai aimé ce livre ou pas. La vérité est que je n’ai pas compris le but de l’auteur, le message qu’il a voulu faire passer. L’histoire est peu commune, il arrive à nous dégouter de cette ambiance de clochard, c’est une langue crue. Mais au moment où on pense avoir enfin compris son drame, ce qui l’a fait se transformer de virtuose en un banal SDF, tout s’écroule. On se rend alors compte que rien n’est vrai, c’est un monde d’illusion. L’auteur n’a certainement pas pensé comme moi sur la suite de mon commentaire mais c’est ce que cette histoire m’a fait ressentir. Il évoque tout le temps la musique, la vie est telle une symphonie de Rachmaninov. Elle commence parfois lentement et finit parfois vivement. Ou inversement. C’est le genre de livre qui nous fait réfléchir, ce genre qui nous fait penser que nous n’avons pas à nous plaindre. Nous ne sommes pas des coquilles vides. Vivre dans la rue n’est pas chose simple. C’est une lutte continue. J’ai un toit sur ma tête. Je n’ai rien à dire. Cet homme urine sur lui pour avoir chaud, je trouve cela écoeurant et me dis que même sous la contrainte je ne le ferais pas. Mais je ne suis pas lui, je ne peux pas, ne veux pas savoir. Je fais partie des passants, évitant le regard de ces sans-abris, ne pouvant le soutenir.

Ce que je reproche à l’auteur c’est d’avoir justement tout cassé. Il aurait pu le laisser là, laisser son personnage dans son horrible passé. Non. Je trouve le dénouement un peu tiré par les cheveux. Non pas que cela soit impossible, je trouve juste qu’après nous avoir décrit un quotidien si démoralisant il n’aurait pas dû le rendre plus pitoyable aux yeux du lecteur. Cela ne servait à rien.

Le livre est bien construit, il fait cogiter. L’écriture est directe, pas une once d’innocence. J’ai eu honte de moi en le lisant.

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