Corpus de textes: Corneille, Voltaire, Camus

Questions préalables.

I. Ce corpus est composé de trois textes. Le premier texte est un monologue de Don Diègue dans la scène 4 de l’acte I du Cid publié en 1637 par Corneille, un dramaturge appartenant au classicisme de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Le deuxième texte est un extrait situé au début du chapitre 3 de Candide ou l’Optimisme publié en 1759 par Voltaire, philosophe des Lumières au XVIIIe siècle et précurseur du conte philosophique. Le troisième texte est un extrait situé dans la dernière partie de La Peste pubié en 1947 par Camus qui appartient à l’existentialisme et à l’absurde au XXe siècle. Nous soulignons que le registre dominant de ces trois textes est le registre pathétique. Nous allons l’étudier après avoir précisé les genres et sous-genres de ce corpus.

Nous remarquons une différence dans le genre littéraire pour ces trois textes. Le Cid est une pièce de théâtre alors que La Peste et Candide ou l’Optimisme sont des romans. Cependant, nous soulignons une pluralité dans les sous-genres littéraires. Le Cid de Corneille est une tragi-comédie, Candide ou l’Optimisme de Voltaire est un conte philosophique et La Peste de Camus est un roman de moeurs.

Le registre pathétique domine dans ces trois extraits. Dans la scène 4 de l’acte I, ce registre se caractérise par des questions rhétoriques tel que "N’ai-je donc vécu que pour cette infamie ?" (l2), par des interjections comme par exemple "Ô rage !" (l1)… Ces citations nous permettent de constater l'humiliation et la colère que ressent Don Diègue ce qui sera à l'origine de l'évènement déclencheur de l'intrigue de cette pièce de théâtre. Camus caractérise ce registre dans cet extrait par le vocabulaire des sensations, des sentiments que ressentent les protagonistes face à la mort de l'enfant du juge Othon comme par exemple l'hyperbole "ivre de fatigue et de dégoût" (l17), la métaphore "une marée de sanglot" (15) ayant pour but de développer un sentiment de compassion chez le lecteur. Dans Candide ou l'Optimisme, le registre pathétique se caractérise par des détails concrets tel que "criblés de coups" (l17), "femmes égorgées" (l18), "cervelles étaient répandues" (l22)... qui permettent de constater la brutalité de la guerre. Cependant, dans ce texte, le registre ironique est aussi utilisé par Voltaire et se caractérise par des euphémismes "une trentaine de mille âmes" (l9), des oxymores "boucherie héroïque" (l10) pour ridiculiser la situation en soulignant volontairement la caractère absurde de la scène.

Il semblerait donc que ce corpus présente plus de différences que de similitudes.

II. Ce texte est un extrait situé au début du chapitre 3 de Candide ou l'Optimisme publié en 1759 par Voltaire, philosophe des Lumières au XVIIIe siècle et précurseur du conte philosophique dont cette oeuvre fait partie. Nous allons étudier les procédés stylistiques utilisés par Voltaire pour faire passer son message.

Le registre pathétique domine dans cet extrait. Il se caractérise par des détails concrets tel que "criblés de coups" (l17), "femmes égorgées" (l18), "cervelles

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