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Corpus de poésies sur la modernité

Analyse sectorielle : Corpus de poésies sur la modernité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Décembre 2017  •  Analyse sectorielle  •  754 Mots (4 Pages)  •  1 821 Vues

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Avec l’émergence de la poésie romantique, certains poètes font apparaitre l’idée de modernité faisant petit à petit place à la figuration de la ville devenant une source d’inspiration à part entière ; c’est le cas notamment de Baudelaire dans « Paysage » extrait des Fleurs de Mal, de même que Rimbaud dans « Les Ponts », poème issu du recueil Illuminations ou de Apollinaire dans son poème « Zone » tiré de Alcools. Nous montrerons comment sont liées, selon ces poèmes, ville et modernité.

 Dans ce corpus, la ville symbolise la figure de la modernité. En effet, elle est source d’inspiration des poètes. Dans le poème de Baudelaire, celle-ci est évoquée sous multiples formes, notamment à travers un champ lexical abondant de l’industrie avec « atelier »(v.5), « charbon » (v.11), mais aussi un autre évoquant des éléments urbains « les tuyaux » (v.7), « les clochers » (v.7). Le cadre urbain est similaire dans le poème de Rimbaud utilisant d’autres termes relatant d’une ville : « ponts » (v.1), « canal » (v.3), « rives » (v.4) ou encore dans le poème de Apollinaire « Tour Eiffel » (v.2), « église » (v.1) ou encore « livraison » (v.13). La ville devient alors un territoire poétique à part entière dont les polyphonies urbaines deviennent une symphonie décrite dans le poème de Baudelaire par « hymnes solennels » (v.4), « « chante » (v.6), « bavarde » (v.6) ; ce caractère polyphonique est qualifié d’ « aires populaires, [de] bout de concerts seigneuriaux, [de] restants d’hymnes publics » (v.10) dans le poème de Rimbaud. La ville, pour ainsi dire, symphonique, va même jusqu’à devenir vivante, présentant des notions de mouvement tout au long de ces trois poèmes : « emportés »(v.4), «naître »(v.9), «monter »(v.11), dans le poème de Baudelaire ou encore « descendant »(v.2), « obliquant » (v.2), « soutiennent »(v.4) dans le poème de Rimbaud. La vivacité urbaine est d’autant plus soulignée par l’opposition entre l’ancien et le renouveau de la ville qui, à la différence de Baudelaire et de Rimbaud, Apollinaire le montre davantage, y faisant référence dès le premier vers avec « A la fin tu es las de ce monde ancien » ou alors «  Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine » (v.3).  C’est alors que l’élégie d’Apollinaire pour cet ancien monde vient appuyer son point de vue sur l’importance de la vie moderne en poésie, prenant en compte les éléments du monde réel, et permettant de transformer la banalité en quelque chose d’esthétique.

De là résulte l’expérience poétique du monde, visant l’imaginaire et le rêve dans le but de changer le regard que l’Homme porte sur le monde, le renouveau est alors sujet principal des poèmes. La forme de ces derniers est caractéristique de cette volonté de modernité, notamment la prose, symbole de modernité, caractérisant le poème de Rimbaud ; de même, les vers libres et la métrique irrégulière du poème d’Apollinaire sont eux aussi, symboles de modernité du poème, à la différence du caractère plus classique de Baudelaire dont la métrique reste régulière. Néanmoins, le poème de Baudelaire présente de nombreuses métaphores « les fleuves de charbon » (v.11), « mes pensers brûlants une tiède atmosphère » (v.26), à travers ces métaphores le paysage est transformée de manière imagée et féérique « mes féériques palais » (v.16) dans le poème de Baudelaire plaçant la modernité au service de l’art poétique. Semblablement, la description des ponts de Rimbaud paraît irréelle « ceux-ci droits, ceux-là bombés, d’autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers » (v.1-v.2) laisse voir un sens très ambigu de la forme du pont, objet urbain appartenant dans ce poème au domaine de l’imaginaire et du poétique, donc finalement il est symbole du renouveau poétique et de sa modernité. C’est alors qu’un objet banal urbain devient un objet poétique.  Finalement, allant dans le même sens que les deux autres poèmes, le poème de Rimbaud souligne cet esthétisme urbain par des personnifications s’adressant directement à la tour Eiffel : « ô tour Eiffel» (v.2), cette dernière apostrophe renvoie  elle aussi l’image de la modernité en poésie dotant la tour Eiffel de la capacité à comprendre le langage poétique, faisant d’elle un monument sujet à la poésie.

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