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Corpus: Molière, Rostand

Fiche de lecture : Corpus: Molière, Rostand. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2015  •  Fiche de lecture  •  587 Mots (3 Pages)  •  2 584 Vues

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CORPUS

Le corpus est composé de trois textes : l'acte II, scène 4 de Dom Juan ; l'acte V, scène 7 de Le mariage de Figaro et l'acte III, scène 10 de Cyrano de Bergerac.Il s'agit dans les trois textes d'une situation théâtrale fondée sur le mensonge où s'opère une séduction amoureuse dans un trio de personnages (pour être parfaitement exact, le texte B met aussi en scène la vraie Suzanne, mais de manière très discrète). Les personnages se partagent donc en deux catégories : trompeurs et trompés. Dom Juan (dupeur) ment à Charlotte et à Mathurine (dupées) pour s'attirer leurs faveurs, de la même façon que la comtesse Almaviva (dupeuse) déguisée en Suzanne (et sous le regard complice de Figaro, caché) trompe le comte (dupé) qui tente de la séduire, et que Cyrano (dupeur) abuse Roxane (dupée) avec la complicité passive de Christian.

Par ailleurs, chacun des trois textes tire parti du mécanisme de la double énonciation à l'oeuvre au théâtre (rappelons que l'on désigne ainsi le fait que toute parole prononcée sur scène a un double destinataire : les autres personnages et le public). Ainsi, si toutes les paroles prononcées sur scène sont entendues du public, elles ne le sont pas toujours des autres personnages. Ce mécanisme se manifeste avec le plus d'évidence dans les apartés. Dans le texte A, la didascalie « bas à Mathurine » indique que les paroles de Dom Juan ne sont pas perçues par Charlotte (et réciproquement avec « Bas à Charlotte »). La didascalie « à part » des textes B et C indique que les propos tenus ne sont entendus que du public. Ceci crée un forme de complicité avec le spectateur, placé dans une position de supériorité vis à vis des personnages, car il est le seul à posséder toutes les données de la situation : le public sait que Dom Juan trompe les deux paysannes, que la comtesse est déguisée, que Figaro est caché sur scène, que Cyrano parle à la place de Christian, alors que les paysannes, le comte et Roxane l'ignorent. Ce procédé, à l'oeuvre dans les trois passages, produit des effets différents : il est source de comique dans les textes A et B et plutôt producteur d'ironie tragique dans le dernier texte où l'envolée lyrique de la séduction laisse bientôt la place au pathétique de la souffrance de Cyrano (puisqu'il devient en quelque sorte le dupeur dupé, le grand perdant de sa propre victoire).

Dans chaque scène une relation de complicité s'établit entre le public et les personnages manipulateur. Cette complicité tient d'abord au fait que nous savons tout de la dissimulation et que nous partageons le plaisir de ceux qui l'ont montée. Dans le cas de la comtesse et de Cyrano cette complicité se double de compassion car nous comprenons leur souffrance, en revanche, Dom Juan et le comte sont des personnages blâmables mais la maestria de Dom Juan et sa gesticulation comique le rendent presque sympathique, quant au comte il exprime des idées dans lesquelles bien des spectateurs peuvent se reconnaître. Par ailleurs, la double énonciation renforce le lien entre le public et les personnages. Quand la comtesse s'écrie - « Quelle leçon ! » - ou que le comte justifie son infidélité par la question « Changerons-nous

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