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Corpus: La Bruyère, Hugo, Prevert

Mémoires Gratuits : Corpus: La Bruyère, Hugo, Prevert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Septembre 2014  •  513 Mots (3 Pages)  •  963 Vues

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Les trois textes du corpus, le portrait de Gnathon par La Bruyère, l'extrait de Choses vues de V. Hugo et « La grasse matinée » de Prévert ont en commun de vouloir dénoncer l'égoïsme et l'indifférence à la situation d'autrui. Tous trois cherchent à susciter l'indignation du lecteur. La Bruyère décrit un personnage totalement égocentrique qui méprise autrui et ne pense qu'à son propre intérêt. V. Hugo rapporte une anecdote dans laquelle un homme misérable, arrêté pour avoir volé du pain, observe une riche duchesse qui, elle, ne le remarque même pas. Enfin, Prévert raconte l'histoire d'un homme qui n'a pas mangé depuis trois jours, sans rencontrer la compassion de quiconque, et qui finit par tuer un homme pour lui voler quelques pièces et se nourrir. Les trois textes ont donc une portée relativement polémique dans leur dénonciation de situations injustes. En outre, dans les trois cas, les individus présentés ont une dimension allégorique. En effet, Gnathon reste relativement indéterminé, de même que « l'homme » présenté dans le texte de Prévert. Hugo remarque même explicitement que « cet homme n'était plus pour [lui] un homme, c'était le spectre de la misère, c'était l'apparition […] d'une révolution », l'homme devient alors le symbole de tout un peuple oppressé par une noblesse indifférente. Cependant, ces textes présentent des différences au niveau générique. En effet, le texte de La Bruyère est un portrait, alors que celui de Hugo s'apparente au journal intime et que l'auteur présente son récit comme une anecdote authentique qu'il vient de vivre : « Hier, 22 février, j'allais à la Chambre des Pairs. » Il se met donc directement en scène dans son récit dans une démarche quasiment autobiographique, comme le soulignent l'usage du pronom personnel « je » et la précision du cadre spatio-temporel. Enfin, le texte de Prévert est un poème en vers libres, qui, à la différence du portrait, présente un récit : la faim de l'homme aboutit finalement à un crime présenté comme un fait divers. Par ailleurs, le ton est sensiblement différent dans les trois textes. En effet, La Bruyère dresse un portrait satirique et caricatural de Gnathon, l'homme égoïste et indifférent à autrui. Hugo et Prévert centrent leur texte sur un homme misérable, un homme « pâle, maigre, hagard » dans le premier cas, un homme à la « tête couleur de poussière dans le second », et de ce fait ces textes ont une dimension nettement plus pathétique. Hugo commente lui-même la scène à laquelle il assiste en déclarant : « je demeurai pensif », accentuant ainsi le caractère choquant de la situation. Prévert, lui, n'intervient pas directement dans son poème, mais fait le choix, au début, de la focalisation interne pour présenter son personnage qui « grince des dents doucement / car le monde se paye sa tête ». Cette focalisation et le brusque passage à une focalisation externe pour rapporter le crime contribuent à renforcer l'émotion du lecteur. Ainsi, tout en ayant une visée commune, les trois textes présentent d'importantes différences dans les démarches adoptées, au niveau du genre comme du registre.

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