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Corpus: Belleau, Apollinaire: comment la mélancolie est-elle exprimée dans ces deux poèmes et comment ces deux textes sont-ils composés?

Dissertation : Corpus: Belleau, Apollinaire: comment la mélancolie est-elle exprimée dans ces deux poèmes et comment ces deux textes sont-ils composés?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2013  •  837 Mots (4 Pages)  •  5 067 Vues

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A travers les siècles, les poètes ont changé, emportant leurs mouvements avec eux, mais malgré cela, certains thèmes sont récurrents. Des thématiques telles que la mélancolie ou encore l’amour. Nous avons, dans ce corpus, un bel exemple de thème qui traverse les époques. En effet, le premier texte est un poème de la pléiade, de Remy BELLEAU « Douce et belle bouchelette » du recueil La Bergerie. Le deuxième texte est un poème de Guillaume APOLLINAIRE, poète de l’avant-garde, « Les colchiques » du recueil Alcools. Ces deux textes ont respectivement été écrits en 1572 et 1913, ils appartiennent donc à deux époques bien différentes.

Nous étudierons donc comment la mélancolie est-elle exprimée dans ces deux poèmes et comment ces deux textes sont-ils composés.

Ces deux poèmes sont tous deux très teintés de mélancolie, qui s’exprime de différentes manières. La mélancolie se manifeste tout d’abord à travers des images de mort. En effet dans le premier texte (Texte A), Belleau fait référence à la mort avec les mots « guerrière » (v1), « menace » (v7), « maladie et la mort » (v10). Dans le deuxième texte (Texte B), Apollinaire préfère, lui, se servir de la nature pour exprimer la mort : « vénéneux » (v1), la saison de l’automne (v1 et 6), « s’empoisonnent » (v3 et 7), « colchiques » (v10), « meuglant » (v14) faisant penser au dernier cri, et « abandonnent » (v14).

Cette mélancolie s’exprime aussi à travers l’amour impossible, empoisonnant, qui les emprisonne. Apollinaire, place la femme comme femme-fleur. Il compare les yeux de sa bien-aimée à la colchique (belle mais dangereuse). Les cernes prennent d’abord une couleur de lilas (v5) puis il leur donne une couleur violâtre (v6) comme si même cette couleur s’était empoisonnée. Apollinaire se compare aux vaches dans les prés ; alors que les vaches s’empoisonnent avec les colchiques, Apollinaire nous montre comment lui s’intoxique à cause de cet amour presque maléfique. On se doute que cet amour destructeur dure depuis un certain temps car Apollinaire évoque un empoisonnement lent (v7). Belleau, lui, place l’amour dans son poème de façon beaucoup plus calme « ma douce » (v1), « mon cœur, mon tout » (v2), « vivons ensemble » (v3). Seulement on observe une dégradation de cet amour jusqu’à la fin du poème. Effectivement, on sent que le temps qui passe (tempus fugit) pèse sur l’amour que ressent l’auteur. Un chemin de la vie se crée, passant de la « jeunesse » (v5) à la « vieillesse » (v6), à la « maladie » (v10), pour terminer à l’étape finale qu’est la « mort » (v10).

Ainsi, à travers un amour destructeur (Texte B) ou un amour surement trop pressé (Texte A) et un champ lexical de la mort très insistant, la mélancolie est omniprésente dans ces deux poèmes.

Ces deux poèmes sont tous deux intéressants par leur composition, leur structure poétique. Le texte A n’a pas ce qu’on pourrait appeler une structure régulière, malgré tout, il présente des rimes régulières, rimes riches (guerrière/lumière, vivons/suivons), suivies ou embrassées. Cette régularité crée un effet de « normalité » au milieu de ce poème, comme si le poète avait fini par comprendre que tout amour terminait par une mort, et qu’il était préférable de continuer à suivre un chemin

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