Corniche Kennedy

CORNICHE KENNEDY

En 2008, Maylis de Kerangal, public Corniche Kennedy. Dans ce roman, une bande de jeunes issus des quartiers nord de Marseille se retrouve l'été sur les rochers qui bordent la corniche et défie la police en sautant du haut des falaises dans la mer. Alors que Suzanne, une jeune fille, vient de voler dans le sac d'un des garçons de la bande, Eddy, le chef du groupe doit la punir. Entouré d’une bande de jeune défavorisé de 13 à 17 ans, le meneur, Eddy rencontre une fille pas comme les autres, cette fille, c’est Suzanne. L'extrait proposé, coupé en 3 parties, relatent la première rencontre d’Eddy et Suzanne, deux jeunes que tout oppose et que le plongeon va réunir. Ainsi, on découvre dans l'extrait que nous allons vous lire, l'histoire de leur rencontre à leur premier saut :

- EXTRAIT p.36/37 p.40/41 p.47/48 -

1) Une arrivée inattendue

Rejet d’une fille d’un autre cadre social

Suzanne, qu’on surnomme « la bourge » est une adolescente, décrite comme arrogante, effrontée et pas très jolie, qui vient d’un milieu aisé. Et cela, Eddy le remarque directement. Après avoir volé dans le sac de Loudna, elle est encerclée par le groupe de la Plate. Eddy « intercepte le haut de son corps » l.3. La voleuse est étrangère : « elle n’est pas d’ici » l.4. Il remarque qu’elle n’est pas du même cadre social : « elle n’est pas des leurs » l.5. Par quoi la reconnaît-il ? Par son portrait.

Les énumération « cou, gorge, épaule, bras » l.4. et « vêtement, maillot, bijoux, coiffure » l.6/7 parlent d’elle-même.

Parce qu’elle vient d’ailleurs, elle est rejetée. C’est l’intrus du clan, le fait d’être encerclé accentues sa solitude face au groupe. Elle est seul contre tous. Elle doit être punie.

Sur la planche de pierre, elle est « à nouveau poussée au milieu » l.3, c’est la cible.

Elle, « ne bouge pas d’un pouce » l.8.

Notion de groupe

Réunion de plusieurs personnes dans un même lieu, voilà ce qu’est un groupe. Quel groupe ? La bande de la Plate : des jeunes ayant entre 13 et 17 ans, qui, se retrouvent chaque été pour sauter toujours de plus en plus haut. Un défi dans ce lieu symbolique pour des jeunes des quartiers nord de Marseille. Le groupe se trouve alors perturbé par l’arrivée d’une personne étrangère. Une atmosphère de tension s’installe, avec le champ lexical du cercle « milieu », « cerclé » l.1/2. Étant au milieu, elle représente la cible groupe.

La bande attend la décision de son chef, on ressent un moment de silence : « les têtes ne bouge plus » l.13 ; « elles attendent le verdict » l.14/15. Mais on ressent d’autant plus la pression du groupe sur le chef, Eddy avec « ses potes qui attendent aussi, et piétinent, on ne va pas y passés des heures » l.20/21. On remarque qu’ils obéissent à Eddy : « il s’adresse à la bande, allez-y. Alors les autres viennent se placer en position de départ » l.7/9. Ils sont là pour s’amuser ensemble : « cours d’élan, bondissement dans les airs, hurlements sauvages, éclaboussure, comme des détonations, appels et cris » l.15/18

La place de chef

Eddy, personnage principale, dit « le Bégé » est le meneur du groupe. Il prend les décisions, tranche et assure la sécurité de la bande. Il est responsable du groupe ainsi, il réfléchit murement pour s’assurer de prendre de bonnes décisions. La syntaxe, avec ses nombreuses virgules qui permettent de créer de longues phrases, renforce la tension de la scène de première vue. De plus, elle accentue l’attente et la longueur de la réponse d’Eddy : « les minutes s’écourtent, le silence s’épaissit » l.12 ou encore « trop long ce silence, trop long » l.15/16 ce qui met en

...