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Compte rendu de lecture

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Par   •  12 Mai 2020  •  Compte rendu  •  1 262 Mots (6 Pages)  •  377 Vues

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DÉPARTEMENT D’HISTOIRE

Faculté des lettres et sciences humaines

Université de Sherbrooke

COMPTE RENDU DE LECTURE

par

ANONYME 4321        

travail présenté à

CHRISTINE LABRIE

dans le cadre du cours

HST 118

Production de l’histoire

Université de Sherbrooke

NOVEMBRE 2020

L’historien Gilles Harvard est spécialiste de l’histoire de la relation entre Amérindiens et Européens en Amérique du Nord. Il est directeur de l’ouvrage Eros et Tabou couvre la question des pratiques érotiques chez les Autochtones d’Amérique du Nord. Il s’intéresse dans le sixième chapitre de l’ouvrage, comme le mentionne son titre, à la question du consentement sexuel des Amérindiennes dans le contexte de la rencontre avec les Européens aux XVIIe et XIXe siècles. L’auteur a épluché plusieurs textes et documents permettant de se documenter sur le sujet. Parmi les autobiographies, les dictionnaires et les ouvrages spécialisés, il privilégie les sources coloniales pour étoffer sa réflexion, sources qui sont aussi diversifiées qu’abondantes. Cette décision se pose dans un contexte où les voix amérindiennes sont rares et la documentation possède de nombreuses lacunes. Il met l’accent sur le fait qu’il faut tenter d’analyser les sources coloniales seulement en se rapportant au contexte et au vocabulaire de l’époque[1].

L’auteur est explicite sur l’objectif visé par son texte. Il veut tenter de clarifier le point de vue des femmes amérindiennes en traitant de la prostitution et se basant sur le discours français du XVIIe siècle, en plus de déconstruire certaines conceptions européennes sur le sujet. Pour appuyer son propos, il utilise de nombreux témoignages historiques et ethnographiques ainsi que des articles et ouvrages spécialisés sur le sujet. Son texte, qui appartient à l’histoire sociale et aux relations entre Amérindiens et Européens, s’inscrit dans une approche historiographique et donc comparative pour soutenir son argumentation. Il ne fait pas d’hypothèse claire sur l’idée que les femmes étaient libres ou non, puisqu’il se penche sur ce que les Européens voyaient, et non sur des faits explicites. Il fait preuve d’honnêteté intellectuelle et utilise plusieurs notes de bas de page pour signifier que les idées présentées viennent de différents auteurs. Malgré une approche du sujet se basant sur des sources et références provenant d’époques variées, l’auteur utilise un plan logique. En effet, les différents thèmes étudiés dans le chapitre sont appuyés et démontrés par différents textes qui se comparent, se contredisent ou se complètent. Le texte met l’accent sur la prostitution, en se penchant sur plusieurs aspects différents. L’auteur débute par une historiographie sur le sujet, pour ensuite se pencher sur le terme de prostitution, l’idée de « maîtresses de leur corps », les activités sexuelles prémaritales et l’idée de « femme-objet » et de consentement.

Le chapitre commence par l’élaboration d’une historiographie sur le sujet. Il affirme qu’aujourd’hui, il est difficile de penser l’histoire des femmes autochtones sans penser à l’idée qu’elles sont soumises à une emprise masculine et même à de l’exploitation sexuelle provenant du sexe opposé[2]. Les violences faites aux femmes autant par leurs pairs que par les colonisateurs sont une réalité historique incontournable. Dans son historiographie, l’auteur met en lumière les débats opposant l’idée du droit de la femme de disposer librement de son corps et d’en tirer un revenu à l’idée de criminaliser ce droit parce que cela « porterait atteinte à la dignité individuelle et à l’intégrité physique ou psychique de la personne »[3].

L’idée de la prostitution diffère d’une société à une autre. Bien que le terme demeure imprécis à l’époque, l’idée de « vendre » son corps était inacceptable en Europe, alors que la notion de prostitution était presque inexistante au cœur des sociétés amérindiennes. L’auteur écrit : « Dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, la prostitution est vue avant tout comme un plaisir sexuel moralement condamnable »[4]. Il ajoute un peu plus loin dans le texte que les comportements libres des Amérindiennes sont à l’opposé de la morale chrétienne qui devrait caractériser le comportement féminin, comme la modestie, la pudicité, la discrétion et la passivité[5]. Toutefois, l’auteur explique aussi que lors des premières rencontres interculturelles, le fait d’offrir des offrandes aux femmes amérindiennes après des pratiques érotiques s’inscrivait plus dans un cadre de courtoisie que de rétribution[6].

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