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Communiquer avec ou sans échange ?

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Par   •  27 Septembre 2013  •  Commentaire de texte  •  9 807 Mots (40 Pages)  •  572 Vues

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Les échanges- La communication

Communiquer avec ou sans échange ?

La réflexion sur la communication et les échanges suivra une double démarche : problématique et didactique :

La problématique concerne la question de la communication à l’ère du « tout communication ». Celle-ci a-t-elle sa place dans les études philosophiques ? Les rapports humains définis par l’échange relèvent peut-être d’une ontologie transitoire, on ne peut donc comprendre ce qui se joue réellement dans un rapport d’échange réciproque sans trouver un modèle de l’échange commun à divers champs de la pratique. En tant que media, ou médiation, les techniques impliquées dans l’acte de communiquer quelque chose à quelqu’un peuvent fournir un fil conducteur de la réflexion.

L’approche didactique s’appuie sur l’expérience de l’organisation d’un cours pour les classes de terminale pour lesquelles la notion des échanges est apparue récemment dans le programme de philosophie. Il s’agit de comprendre quelles sont les autres notions impliquées et comment elles le sont. [L’enjeu méthodologique sera présenté en italique.]

Les échanges matériels et les échanges symboliques

Réduite à sa signification économique, la notion renvoie au travail et à l’organisation sociale structurée à partir des besoins matériels. Aristote et Marx donnent une caution philosophique à une thématique qui entraîne la réflexion dans le champ des sciences sociales. Le déterminisme économiste est-il évité quand on distingue les échanges matériels des échanges symboliques ? Ce sont les études anthropologiques des sciences humaines qui s’imposent alors : les échanges matrimoniaux selon la perspective structurale de Lévi-Strauss ou le « potlatch » décrit par Mauss dans l’Essai sur le don. Mais ces pratiques ont aussi une fonction économique, et le potlatch, n’est pas à proprement parler une forme d’échange.

Ce recours à l’ethnologie révèle toutefois une dimension oubliée des sociétés de masses rationalisées : la socialisation de la vie humaine se fait sur le mode de la mise en commun en vue de la circulation et du transfert de tous les biens produits par l’activité humaine. Faire société c’est être embarqué dans un mouvement incessant de transmission non seulement d’objets ou de savoirs mais aussi d’idées, de valeurs, de compétences : en effet, il s’agit de faire passer aux autres ce qu’on a reçu augmenté de la valeur ajoutée due à notre action propre sur ce don généralisé. Les échanges marchands ne sont qu’une figure particulière, une configuration possible, de la relation d’échanges généralisés qui constituent à proprement parler toute l’économie (au sens de l’oïkonomia, administration de la maison), l’équilibre dynamique, des sociétés humaines.

Les échanges langagiers

Cependant, la communication et l’échange se comprennent mieux par l’analyse de la communication langagière, car la réflexion est alors centrée sur la communication comme circuit ouvert et indéfini ou réseau de communication ; c’est un mode de l’intersubjectivité à partir duquel le concept de rationalité peut être retravaillé. Ainsi un philosophe comme Jürgen Habermas prend la rationalité discursive et la pragmatique de la communication comme objet privilégié de la réflexion philosophique. En effet, il n’y a d’échange humain que dans l’expérience du vivre en commun. La communauté avec les autres se construit dans le contexte d’une civilisation, mais dans les sociétés hétérogènes elle se fragmente en de multiples identités aléatoires et difficilement compatibles. Pour Habermas, c’est une fin de la raison, au sens kantien, de travailler à restaurer le partage intersubjectif qui est aussi la condition pour se référer à un seul monde objectif comme horizon de la connaissance et de l’action. Le discours orienté vers l’entente avec autrui a cette capacité, d’où une éthique de la discussion posée comme fondement d’une société vraiment humaine.

Définition préalable de la notion d’échange

L’échange se définit comme une communication réciproque ; communiquer c’est l’action de transmettre, de faire part de quelque chose à quelqu’un. L’échange a lieu quand il y a un retour du récepteur vers l’émetteur, ce qui n’est pas nécessairement le cas.

En ce sens, la communication, prise au sens large, est première et c’est la base de tout échange. Autrement dit, l’enjeu philosophique du fait de la communication, c’est la possibilité de l’échange, possible mais incertain.

9 notions sont associées : la travail, la matière et l’esprit, la société, la langage, la subjectivité, la raison, autrui, la technique, la justice.

Problématisation progressive

Poser le problème de la communication dans la perspective des échanges sociaux :

- Qu’entendons-nous donc par communication dans les sociétés contemporaines ?

- Que devient la communication comme interlocution dans une société qui n’est plus unifiée par un discours commun, un système de valeurs commun, un langage commun ?

Le mot communication est depuis toujours polysémique mais il s’est lourdement chargé depuis un siècle du discours technique et désormais technocratique des sciences de la communication. De la communication à « la com. » il y a une évolution qui mérite l’attention du philosophe. Le professeur de philosophie doit s’informer de la formation des élèves et des étudiants, tous destinés à acquérir les techniques de communication d’une façon ou d’une autre. Les élèves des séries technologiques STG suivent des cours de management et de communication, on ne peut faire un cours de philosophie parallèle sur les échanges qui ignore ce que signifie « communiquer » pour un spécialiste de management. Comment susciter une véritable réflexion critique sur l’échange et la communication sans être suffisamment informé sur les théories de la communication à l’œuvre dans les médias ?

Une fois démêlée la notion de communication conduit à poser le problème suivant :

Une communication sans échanges est-elle possible ou bien dans toute forme de communication humaine, le récepteur renvoie-t-il toujours quelque chose vers l’émetteur ?

Ce

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