Commentaire linéaire Horace

Commentaire Linéaire  Horace de Corneille

Horace Acte II scène 3: Vers 423 à 452.

Situation

Rome et Albe sont en guerre, chaque cités a choisi trois champions pour mener le combat. Ce sera Horace et ses deux frères qui combattront sous le drapeau Romain, contre son beau-frère Curiace qui combattra avec ses deux frère pour la cité d’Albe. Horace et Curiace viennent d’apprendre le choix qu’a fait leurs cités.

Lecture

Caractérisation

Horace et Curiace se retrouvent seul suite à l’annonce du soldat Flavian qui leur a appris que Curiace et ses frère avaient été choisis pour combattre contre les Romains. Horace et Curiace vont devoir combattre l’un contre l’autre.

Ils vont alors tous deux exposer leur sentiments suite à cette annonce.

Il s’agit d’un texte en Alexandrin.

La tonalité de l’extrait étudié est à la fois tragique ( tout particulièrement dans le discours de Curiace)  et didactique ( dans celui d’Horace).

La composition est parfaitement nette:  

• v.423 à 430: Le discours de Curiace, marqué par un grand désespoir

• v.431 à 452: Le discours d’Horace qui cherche à approuver le combat avec son beau frère.

Axes de lecture

Nous allons étudier l’antinomie du discours de Curiace et celui d’Horace.

Curiace endure le choix des Albains; il est dans un état d’intense détresse.

Contrairement à Horace qui vente l’honneur que lui a fait Rome en le choisissant lui et ses frères.

Nous observerons les répétitions et la tonalité Pathétique qui expriment l’intense détresse de Curiace .

Nous montrerons que le discours d’Horace est partagé : il a d’un coté une tonalité didactique qui exhibe son gout pour l’héroïsme (la virilité guerrière), pour lui il s’agit d’une épopée ( genre littéraire qui raconte les exploits grandioses et les combats acharnés d’un héros hors commun, dont les actes déterminent le destin d’une nation entière) qui ferra l’honneur de leur donner le statut de héros; cependant Horace  doute durant une partie de son discours qui aura alors une tonalité tragique.

Nous examinerons également le rythme dans ces deux textes.

Etude du détail

• Le discours de Curiace ( v.423 à 430)

Curiace commence son discours en évoquant les trois lieux de l’univers religieux : v423 “le ciel, les enfers, la terre“ ; cette énumération est une périphrase qui permet d’accentuer le tragique : le ciel,les enfers, la terre, TOUS sont contre eux, Tous s’acharnent sur eux.

V. 424 utilisation du mot « fureur » qui est un topos de la tragédie.

Dans ces deux premiers vers on ressent immédiatement la dimension tragique du discours de Curiace.

V423 et 425, il y a une anaphore de l’adverbe « que » qui rythme le discours de Curiace et montre sa détresse.

On a de nouveau une énumération «  les hommes, les dieux, les démons et le sort » qui renvoie à la périphrase du vers 423 «  le ciel ( remplacé par  les dieux), les enfers ( les démons), la terre ( les homme) ».

On note le rajout du « sort » (Puissance surnaturelle qui est censée fixer le cours des événements) qui accentue le caractère tragique du discours.

On remarque que les deux propositions ( v. 423-425) ont le même sens, Curiace répète deux fois la même chose.

(Le point d’exclamation v.426 exprime la modalité exclamative du discours.)

On note le chiasme v.425-428 « les hommes, les dieux,les démons et le sort; le sort, et les démons, et les dieux, et les hommes ». C’est comme un enfermement, leur sort est scellé, ils ne peuvent échapper à leur avenir tragique.

V.429 il y a une gradation « de cruel, et d’horrible, et d’affreux », c’est comme si la détresse de Curiace arrivait à son apothéose.

L’énumération des trois adjectifs rappellent l’énumération du début: vers 423, et celles vers 425, 428.

La polysyndète vers 428 et 429 souligne l’accumulation du discours de Curiace. On a l’impression qu’il est ensevelie dans sa détresse.

La phrase du v.427 -428,  a le même sens que celle vers v.429-430.

On peut donc séparer le discours de Curiace en deux partis:

• v.423- 426: Tout est contre eux
• v.427-430: Il n’existe pas pire situation.

On remarque que le chiasme chevauche ces deux partis, et donc ces deux significations ( qui sont vers 426-427).

Le discours de Curiace est marqué par un rythme répétitif. Le coeur de son discours est enveloppé par un chiasme qui symbolise l’emprisonnement  des deux hommes dans leur sort tragique.  

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