Commentaire du texte Satiricon : Arrivée chez Trimalcion

Commentaire du texte Arrivée chez Trimalcion

I Un atrium romain typique ?

 Non, La maison de Trimalcion est une invention de Pétrone, elle correspond aux aspirations grandioses de son propriétaire. Il ne faut donc pas comparer avec exactitude cette maison aux plans des grandes demeures romaines.

L’entrée chez Trimalcion ne débouche pas sur l’atrium comme c’est normalement le cas mais sur un péristyle.

Normalement, étaient exposés dans l’atrium des masques représentant les défunts de la famille mais Trimalcion n’a pas d’ancêtres illustres à exposer aussi c’est sa biographie qu’il expose sous forme de peintures murales.

1. La première peinture dont il est fait mention est celle d’un chien en trompe l’oeil qui effraie le narrateur ( paene resupinatus crura mea fregi). C’est un détail amusant car c’est une peinture qui semble garder la maison et non un véritable chien, comme c’est le cas dans d’autres demeures. Cependant il existe aussi à Pompéi notamment, des maisons qui présentent des mosaïques semblables à celle de Trimalcion.

1. Une fois remis de ses émotions, le narrateur observe avec attention ( persequi, totum)les autres peintures qui représentent l’ascension de Trimalcion selon 3 temps forts :

• Sa vente en tant qu’esclave et son arrivée à Rome ( De « erat autem..à Romam intrabat »
• Son apprentissage et son ascension au grade élevé de dispensator ( De « hinc à reddiderat »)
• Son apothéose aux côtés de Mercure ( De « in deficiente à torquentes »)

1. La venalicia : ce mot désigne le marché aux esclaves

Ces derniers ont un écriteau autour du cou (cum titulis) pour indiquer leur provenance et leurs caractéristiques particulières.

Trimalcion est présenté ici avec une longue chevelure ( capillatus) ce qui n’indique pas tant sa beauté que son jeune âge ; les jeunes garçons portaient les cheveux longs et ne les coupaient que plus tard.

Il tient dans sa main un caducée qui est l’attribut de Mercure, dieu protecteur des marchands et des voleurs !! Et c’est grâce au commerce que Trimalcion a fait fortune.

Enfin, l’entrée de Trimalcion, guidé par Minerve, déesse souvent présente dans les représentations de l’entrée des empereurs dans Rome au moment des triomphes montre beaucoup de vantardise car Trimalcion se montre comme un général triomphant alors qu’il n’est qu’un esclave.

1. La carrière

Elle est résumée assez brièvement et ne mentionne que l’apprentissage de la comptabilité ( hinc quemadmodum ratiocinari didicisset) et son accession au poste de trésorier-payeur(dispensator) alors que la suite du texte nous apprend qu’il doit sa réussite plutôt à ses charmes ( il a été pendant 14 ans l’objet de l’affection de son maître  et de sa maitresse)

Mercure enlève Trimalcion( rapiebat) pour lui faire gagner le « tribunal ». Cette référence fait allusion à la fonction de sévir augustal qu’occupe Trimalcion. C’est la plus haute fonction administrative que puisse exercer un affranchi. L’idée d’élévation est présente (levatum, excelsum).

On notera aussi la manifestation de la richesse avec la présence de la déesse Fortuna qualifiée de copiosa, de « cornu abundanti » et du détail de la quenouille en or des Parques.

II Trimalcion, un nouveau riche

Le terme est anachronique mais correspond pourtant à la personnalité de Trimalcion ; c’est bien une personne qui est devenue riche alors que ses ascendants ne l’étaient pas. L’expression a très souvent une connotation péjorative car une des caractéristiques du nouveau riche est de dépenser son argent avec ostentation et mauvais goût :

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