LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire d'un texte de Ferdinand Bardamu

Commentaire d'oeuvre : Commentaire d'un texte de Ferdinand Bardamu. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Janvier 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  955 Mots (4 Pages)  •  824 Vues

Page 1 sur 4

Ferdinand Bardamu convie le lecteur à un véritable tour du monde et des métiers. présenté comme « carabin » — c’est-à-dire étudiant en médecine — dès l’ouverture du texte, il sera par la suite tour à tour soldat volontaire (« ce métier d’être tué ») à la première guerre mondiale ; commis de factorerie en Afrique coloniale (« pour vingt-deux francs par jour (moins les retenues)») ; travailleur à la chaîne (« pire que tout le reste ») aux usines Ford à Detroit ; médecin des pauvres en banlieue ouvrière parisienne (« il faut appeler les choses par leurs noms, ça me rapportait huit cents francs par mois ») ; figurant de théâtre (« un beau rôle bien payé pourtant dans un prologue») ; et enfin employé — puis directeur — d’un asile d’aliénés (les « mille platitudes répugnantes de la psychiatrie alimentaire »). Un épisode particulièrement délirant le verra même esclave- rameur sur une galère espagnole (« J’aurais bien demandé des détails au capitaine sur les buts et les moyens de notre navigation, mais […] [j]e ne le voyais plus que de loin, comme un vrai patron ») ! Le héros de Voyage au bout de la nuit doit « bosser11 » pour gagner sa vie, mais encore les divers métiers exercés occupent une bonne part de son récit. , Bardamu s’avère ainsi un témoin privilégié de l’aliénation des masses travailleuses. Qu’il s’agisse des mauvais traitements infligés par les officiers aux simples soldats européens (« c’était comme si on avait essayé en m’engueulant très fort de me donner l’envie d’aller me suicider ») ; de l’exploitation des indigènes par les colons africains (« ils asticotaient les débardeurs noirs avec frénésie1 ») ; du mépris dont témoignent les autorités américaines face aux nouveaux immigrants (« on s’en fout. il y en a toujours de trop») ; ou de la relégation des miséreux aux bords de l’agglomération parisienne (« cette espèce de village qui n’arrive jamais à se dégager tout à fait de la boue, coincé dans les ordures») ; le héros se voit confronté au pire à chaque étape de son errance.

Ainsi, lorsque Bardamu déplore qu’« on soit tous assis sur une grande galère, on rame tous à tour de bras », tout en reconnaissant la triste nécessité de devoir, malgré tout, « gagner [s]a croûte », il revendique, par le fait même, doublement son statut de héros-travailleur.

il ne faut cependant pas voir en Bardamu le porte-drapeau d’une (ou de plusieurs) catégorie(s) socio- professionnelle(s)24 — car, par delà son exercice de divers petits métiers et du parler l’emploi qui leur est propre le héros ne manifeste pas moins ce qu’il nomme (au sujet d’un autre personnage, il est vrai) « un grand mépris d’aristocrate […] pour tous les gens qui travaillent.»

Observant l’agitation matinale des banlieusards qui se rendent au travail, il dit : « Au matin donc le tramway emporte sa foule se faire comprimer dans le métro. On dirait à les voir tous s’enfuir de ce côté-là, qu’il leur est arrivé une catastrophe du côté d’Argenteuil, que c’est leur pays qui brûle. Après chaque aurore, ça les prend, ils s’accrochent par grappes aux portières, aux rambardes. Grande déroute. C’est pourtant qu’un patron qu’ils vont chercher dans Paris, celui qui vous sauve de crever de faim, ils ont énormément peur de le perdre, les lâches »

Il dénonce

...

Télécharger au format  txt (5.8 Kb)   pdf (75.6 Kb)   docx (10.3 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com