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Commentaire composé : les liaisons dangereuses

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Par   •  10 Octobre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 646 Mots (7 Pages)  •  3 904 Vues

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Commentaire Français

Pierre Ambroise Choderlos de Laclos est un auteur français né en 1741 et mort en 1803. Officier de carrière ayant traversé la Révolution Française, il écrit de nombreux textes sur divers sujets. Mais il est principalement célèbre pour avoir écrit le roman épistolaire Les liaisons dangereuses, en 1782.

Cet ouvrage, composé de 175 lettres, met en scène un duo de nobles, manipulateurs, vicieux et libertins du siècle des Lumières : la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont. Ils communiquent tous deux par lettres, se jouant de leur société, se narrant l’un à l’autre leurs aventures et exploits, mais tout en conservant entre eux une sorte d’adversité. De plus, le vicomte est un homme séduisant et ouvertement libertin ; la marquise, quant à elle, se voit obligée en tant que femme de se dissimuler, d’agir dans l’ombre, de tromper, manipuler.

À un moment précis du livre, dans la lettre 81, la marquise raconte au vicomte son éducation, levant le masque pour celui qui fut son amant, jusqu’à même être son double masculin.

C’est cette lettre précise que nous allons étudier, en voyant notamment à travers l’écriture de la marquise qu’il s’agit d’une lettre autobiographique, mais également qu’elle permet une description davantage en profondeur ; enfin, nous verrons en quoi cette lettre en particulier présente un intérêt par rapport au livre.  

I_ Une lettre autobiographique

  1. La marquise ne parle que d’elle : « je »
  2. La marquise remonte ses souvenirs – relate sa vie
  3. La marquise possède un orgueil démesuré

II_ Une description en profondeur

  1. Sa maîtrise d’elle-même
  2. Un esprit intelligent
  3. Le développement de la monstruosité de la marquise

III_ Intérêt narratif de la lettre

  1. Une lettre féministe ?
  2. Une lettre proleptique qui en dit long sur la dégradation de leur relation

Problématique : en quoi la marquise est-elle un personnage qui se démarque ?

I_ Une lettre autobiographique

Nous voyons dans ce passage que la marquise de Merteuil parle d’elle tout au long de la lettre ; en effet, elle emploie en continuité le pronom personnel « je » : « je dis », « je les ai créés », « je recueillais » etc. Elle se distingue également dès le début des autres femmes en les classant dans une autre catégorie : « mais moi, qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? ».

On peut comprendre par cette simple question qu’elle se considère comme supérieure à la gente féminine ordinaire. En effet, elle déclare peu après que « [ses] principes […] ne sont pas, comme ceux des autres femmes, donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude » mais « le fruit de [ses] profondes réflexions ».  On sent ici son mépris et son animosité envers ses contemporaines qu’elle juge comme n’étant pas capable de suivre leur propre chemin, de se contenter de suivre aveuglément les codes. Elle en profite pour se mettre en valeur encore davantage, en insistant notamment sur son « utile curiosité » qui lui « apprit à dissimuler », donc sur sa capacité de manipulation ; mais aussi sur sa précocité dans le domaine « j’étais bien jeune encore », « je n’avais pas quinze ans, je possédais déjà tous les talents ».  Elle se considère être son propre ouvrage (l.5), qui témoigne ici aussi de son arrogance et de sa fierté.

Enfin, nous pouvons voir que cette lettre s’agit d’un texte autobiographique ; la marquise y relate sa vie depuis son enfance « j’étais bien jeune encore » ; elle raconte son évolution depuis son jeune âge et comment elle s’est construite elle-même, à l’abri des autres : « j’ai su en profiter pour observer et réfléchir ». Nous pouvons lire que cet apprentissage a une raison initiale qui l’a poussée à se l’imposer : le fait qu’elle ait toujours été mise à l’écart. « j’étais vouée par état au silence et à l’inaction », « les discours qu’on s’empressait de […] me cacher », « forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m’entouraient ». Elle s’est donc formée à la dissimulation seule, comme elle le dit à plusieurs reprises dans ce texte : « m’instruire », « m’éclairer », « mes principes », « je m’étudiais », « je me suis travaillée […] pour réprimer les symptômes d’une joie inattendue ». Elle explique s’être même forgé sa propre éducation sexuelle : « je cherchais à deviner l’amour et ses plaisirs » « j’en conclus que le plaisir devait être extrême ; et au désir de le connaître, succéda celui de le goûter ».

On voit donc bien que la marquise dresse ici son autoportrait pour impressionner Valmont – et le lecteur ; et que ce qui en ressort est caractéristique du mouvement libertin du 18ème siècle – auquel appartiennent la marquise et le vicomte –, qui consiste à s’adonner aux plaisirs charnels tout en conservant un esprit manipulateur et dominant.

Tout au long de la lettre, on peut observer que la marquise, de part sa forte volonté, est parvenue à acquérir une maîtrise sur elle-même impressionnante, capable de transformer ses propres émotions pour mieux manipuler ceux qui l’entourent. Mais cette capacité ne lui est cependant pas venue naturellement ; elle y explique s’être imposé une routine rigoureuse « le zèle », « je tâchai », « je me suis travaillée avec […] soin », « munie de ces premières armes ». Elle va jusqu’à s’imposer des épreuves, même jeune : « j’ai porté le zèle jusqu’à me causer des douleurs volontaires », « je surmontai ma petite honte ».

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