LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire composé - Les champs d'honneur

Commentaire de texte : Commentaire composé - Les champs d'honneur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 516 Mots (7 Pages)  •  6 009 Vues

Page 1 sur 7

DUBOIS Amandine                                A rendre avant le 12 septembre 2014

1ère année

Licence de lettres modernes

LITTERATURE DU XXème SIECLE

Les champs d’honneur, Jean Rouaud, pages 169-172

   La Première Guerre mondiale représente un grand traumatisme dans la population française. Elle influence la production romanesque jusqu’à aujourd’hui, avec des témoignages (réels ou fictifs), constitués par des personnes qui ont participé à cette guerre, tels que Voyage au bout du Monde (1932) de Céline, ou d’autres encore qui ont reconstitué le témoignage d’un parent disparu. C’est dans ce dernier contexte, que Jean Rouaud, qui s’attache à raconter l’histoire de sa famille dans son roman autobiographique Les Champs  d’honneur, publié en 1990, détenteur du prix Goncourt, revient sur l’exhumation du corps de son oncle Emile, mort pendant la première guerre mondiale, par son frère Pierre. Ce passage est un retour en arrière, une sorte de parenthèse dans le roman, qui suit le chapitre nous faisant revivre la guerre de 1914-1918.

Ainsi, nous pouvons nous demander quelle est la fonction de ce passage dans le roman ?

L’extrait étudié  nous montre l’importance de la mémoire.

En effet, le personnage éprouve le désire de conserver une trace d’un être chère : son frère, mort au front durant la Première Guerre Mondiale. De ce fait, il se rend sur les champs d’honneur afin de retrouver les ossements de son défunt frère Emile.

Il semblerait que Pierre redouble d’efforts et de minutie afin de ramener les ossements de son frère, les termes « longs efforts infructueux », « en paléontologues prudents, parviennent à l’inhumé » nous le montrent.

La phrase «  Pierre, dans son découragement, hasarde un geste dérisoire : puisque son frère et lui avaient le même tour de tête, il essaye sur les crânes son chapeau » montre également le puissant désire de retrouver son frère. Le personnage est ici en position de doute, et tente, par des idées qui paraissent un peu loufoques, de se rappeler les points commun qu’il avait avec Emile afin de s’assurer qu’il ne se trompe pas d’ossements.

De plus, la phrase « Pierre, de peur à ce jeu de probabilité de perdre le corps de son frère » nous montre la peur et l’angoisse du personnage.

Enfin, la phrase «  Ils y rangent les os au mieux » montre la minutie et le soin que Pierre apporte à ce qu’il lui reste de son frère.

C’est ainsi qu’on observe l’importance de cet acte. Le désir de garder son frère en mémoire n’étant pas suffisant, Pierre se doit de ramener ce qu’il reste de son frère, comme pour ne pas l’oublier. Le personnage souhaite ramener son frère dans le caveau familial, malgré la difficulté de le retrouver.

Afin de parvenir à préserver cette mémoire, le personnage redouble d’efforts. En effet, nous pouvons noter les conditions météorologiques, qui ne sont pas en ça faveur : « Le sol est gelé en profondeur ». Cependant, Pierre ne peut attendre « Le dégel c’est une manière de saint-glinglin, que Pierre ne peut attendre ».

Les termes « remplissent de neige », « déversent sur le sol glacé l’eau bouillante »,  « parfaire leur toilette » nous montrent la succession d’actions auxquelles Pierre a eu recourt afin de dégager les ossements de son frère du sol, ce qui nous traduit sa détermination.

Notons également les termes « conduisant à vive allure », « manquant cent fois d’aller au fossé », « ne s’arrêtant que pour se ravitailler et dormir une ou deux heures » nous montrent la précipitation du personnage à vouloir ramener son frère chez lui au plus vite.

La mémoire est donc un aspect très important dans cet extrait, puisqu’elle est le fil conducteur des actions que fait le personnage.

De plus, nous pouvons remarquer l’importance du paysage dans cet extrait.

En effet, le paysage semble triste, gris, froid. Cette ambiance semble retranscrire l’état d’esprit du personnage.  Pierre, qui est sur les champs d’honneur afin de retrouver son frère, semble très calme, et à la fois inquiet. Pour preuve, le personnage se parle à lui-même et nous montre ses inquiétudes « pourvu qu’il ait un squelette complet », « de peur à perdre ce jeu de probabilité de perdre le corps de son frère », « des deux, lequel est Emile ? »

Notons également  qu’aucune parole n’est échangée tout au long de l’extrait. L’inhumation du corps se fait dans un silence complet, mis à part une phrase de Pierre « Pierre dit simplement qu’il eût été difficile de reconnaître son frère », nous pouvons supposer que cette phrase est été dite une fois rentrée chez lui, plutôt que sur le moment.

Le paysage retranscrit l’état d’esprit du personnage. Les termes « enneigées », « vide créé par les intempéries », « la neige », « l’eau » nous montrent le climat froid et vide dans lequel se trouvent les personnages. Le paysage si calme semble alors être un endroit apaisant pour les morts qui y reposent sous terre, comme s’il contribué au calme d’un cimetière. Aucune agitation ne semble se faire dans ce paysage, qui s’apparente presque à une nature morte, comme figée par le temps, ou par les événement qu’elle à « vue ».

...

Télécharger au format  txt (9.2 Kb)   pdf (116.1 Kb)   docx (11.6 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com