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Commentaire Sur la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

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Par   •  8 Décembre 2013  •  1 137 Mots (5 Pages)  •  923 Vues

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II) Dom Juan

1) Le portrait de Dom Juan

Le portrait de Dom Juan par son valet est donc mis en relief par la série de questions de Gusman et son incompréhension face à son comportement, qui déjà suscite des questionnements chez le spectateur. La scène d’exposition semble d’ailleurs avoir comme finalité majeure la présentation du libertin qui occupera désormais l’espace scénique. Indirectement, c’est Gusman qui commence à le peindre en mettant en avant son empressement amoureux auprès de sa maîtresse, il apparaît donc d’abord sous les traits d’un amoureux, pour mieux devenir un séducteur dans la description de Sganarelle. Son empressement est souligné par une énumération qu’amplifie la reprise de l’adverbe d’intensité « tant » (« tant d’amour et tant d’impatience témoignée, tant d’hommages pressants, de vœux, de soupirs et de larmes, tant de lettres passionnées, de protestations ardentes et de serments réitérés, tant de transports enfin, et tant d’emportements »).

C’est ensuite au tour de Sganarelle de présenter Dom Juan, il met, en premier lieu, en avant son impiété par une nouvelle énumération (« le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un démon, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute, un pourceau d’Epicure, un vrai Sardanapale »). C’est seulement après cette présentation qu’il peut évoquer ses actes, sa facilité à épouser car cela n’a aucune signification pour lui, comme Sganarelle le souligne en disant que s’il l’avait fallu pour obtenir satisfaction, il l’ « aurait encore épousé [lui], son chien et son chat », car « un mariage ne lui coûte rien à contracter », ce n’est pour lui qu’un moyen de séduire, « c’est un épouseur à toutes mains ». Se dévoile alors l’image du Dom Juan séducteur, manipulateur et volage pour qui toute femme présente un intérêt, quelle que soit sa condition : « dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne » et le nombre infini de ses conquêtes dont les noms seraient « un chapitre à durer jusques au soir ».

2. imitation obscure du valet

Sganarelle, dans cette scène, donne autant d’information sur lui-même que sur son maître, et avoue à son insu, que le modèle épicurien le tente plus qu’il ne veut le dire. Tout d’abord, on a vu que c’est par sa bouche que Molière remet en cause la philosophie d’Aristote qui domine tout le moyen-âge.

Sganarelle se présente comme une victime de son maître, comme celui qui subit ses péchés et en souffre, c’est ce sur quoi il insiste à la fin de la scène, lorsqu’il dit « il faut que je lui soit fidèle, en dépit que j’en aie : la crainte en moi fait l’office de zèle, bride mes sentiments et me réduit d’applaudir bien souvent à ce que mon âme déteste ». S’il n’est peut-être pas totalement faux qu’il le craigne, il avoue surtout une obscure fascination pour lui. Sa fascination se lit dans le fait qu’il le présente dans toute sa démesure et ses excès (que confirme l’usage d’une hyperbole : « le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté»), il insiste également sur le fait qu’il est inconnaissable et ne peut être comparé qu’au mal suprême, qu’il surpasse d’ailleurs, puisqu’« il (…) vaudrait bien mieux d’être au diable que d’être à lui »).

De même, il semble l’imiter lorsqu’il emploie un discours savant qu’il maîtrise

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