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Commentaire "Si tu t'imagines"

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Par   •  30 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  641 Mots (3 Pages)  •  395 Vues

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Commentaire de texte : « Si tu t’imagines... »

Raymond Queneau est un poète du XXe siècle. Il est le chef de file de l’Oulipo et l’auteur des Exercices de style.

Pour écrire « Si tu t’imagines... » il s’est inspiré du thème ronsardien du « Carpe Diem » en y ajoutant une touche d’humour, un côté parodique.

 En s’inspirant de certains poèmes de Ronsard, Queneau souhaite inviter une jeune fille à profiter de « la saison des amours » tant qu’elle le peut encore comme le prouve les vers 5 à 10. Afin de la persuader, il utilise le même argument que Ronsard, c’est à dire le temps qui passe et l’éphémérité de la beauté.

Premièrement, il fait son portrait, jeune, belle, possédant tous les critères de beauté de son époque. Il la décrit en utilisant seulement un vocabulaire mélioratif : « ton teint de rose / ta taille de guêpe / tes mignons biceps / tes ongles d’émail / ta cuisse de nymphe / et ton pied léger ».

Cependant, en faisait ce portrait, il lui dit explicitement que sa beauté ne durera pas, qu’elle se trompe si elle croit cela : « si tu crois petite / xa va xa va xa / va durer toujours / ce que tu te goures ». Ainsi il peut enchaîner en lui décrivant les ravages du temps sur ce corps en apparence parfait en utilisant des adjectifs péjoratifs : « la ride véloce / la pesante graisse / le menton triplé / le muscle avachi ». Cette fin de la beauté est indéniable comme le prouve l’affirmation « les beaux jours s’en vont » et la personnification de la ride, de la graisse... qui « s’approchent » de la jeune fille tandis que cette dernière « marche tout droit vers sque tu vois pas ». Ici ce qu’elle ne voit pas est en fait la mort. De plus, il insiste sur la fuite du temps avec la répétition de la formule « si tu crois qu’xa va durer ce que tu te goures » et l’antithèse que l’univers est un cycle qui tourne en rond alors que les hommes marchent tout droit vers leur fin aux vers 29 à 33.

En conséquence, il invite la fillette à cueillir « les rose de la vie », à profiter du moment présent et de sa jeune beauté. Le Carpe Diem est donc l’un des thèmes de ce poème.

D’autre part, le ton humouristique est aussi très présent dans ce texte. Il donne l’impression que le poète, finalement, se moque du thème ronsardien.

En premier lieu, on observe un changement de ton entre les poèmes de Ronsard et ceux de Queneau. Le premier parle implicitement de la vieillesse comme dans le poème A Cassandre où il compare cette vieillesse avec une fleur qui fane. Le second, lui, utilise un langage très cru et ne fait pas de détour en décrivant la vieille femme de façon très explicite « la ride véloce /  la pesante graisse / le menton triplé / le muscle avachi ».

Ensuite, en contraste avec la forme très classique des poèmes de Ronsard, le poète emploie l’écriture phonétique : « xa va xa va xa », « la saison des za/ la saison des amours », « vers sque tu vois pas » ainsi que le vocabulaire familier : « ce que tu te goures »(x6).

On a donc l’impression que le poète veut se moquer du thème ronsardien en imitant les grandes idées mais sans respecter la forme très classique. En effet, il inclut une écriture phonétique et un langage familier.

Ce poème est donc un poème ludique, humoristique, parodiant les poèmes de Ronsard consacrés au « Carpe Diem ». Queneau ici s’amuse avec la tradition : il rejette l’académisme, utilise une certaine liberté de ton et d’écriture qui nous fait penser à une chanson...

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