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Commentaire Mémoire de deux jeunes mariées Lettre 28

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Par   •  11 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  6 164 Mots (25 Pages)  •  1 207 Vues

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Je vous fait un rapide rappel sur le roman épistolaire Mémoire de deux jeunes mariées : c’est l’histoire de René de l’Estorade et Louise de Macumer deux amies qui à peine sorties du couvent, vont suivre des destinées contraires : Renée va expérimenter un mariage de raison avec Louis et Louise un mariage d’amour avec Felipe. Le genre épistolaire qui rend propice la confession des deux jeunes femmes, on accède à leur intimité et leurs réflexions sur le mariage, l’amour ou, dans notre extrait la maternité. On rencontre ici Renée seule, dans un espace naturel où elle livre à son amie Louise l’annonce de sa première grossesse. Le thème du secret, du mystère, mais aussi de l’amour face au dévouement émerge dans cette lettre. Nous nous demanderons en quoi cette lettre questionne le rôle de la maternité comme transgression et comme acceptation des normes ? 

Nous verrons dans un premier temps que cette lettre nous plonge dans une atmosphère naturelle favorable à la confidence entre deux amies. Puis que Renée expérimente Une grossesse surprise qui renverse les normes. Enfin nous intéresserons à la réflexion menée autour de la maternité au 19e siècle selon le mariage d’amour et le mariage de raison.  

I Une atmosphère de confidence entre deux meilleures amies

  1. Un décor baigné de lumière et végétal, sorte de coin intime

Renée est seule dans son jardin, sur un banc, elle est « seule sous le petit rocher aride ». Il semble faire chaud même si on peut lire qu’on est en décembre 1825.

C’est son endroit rien qu’à elle car elle évoque l’avoir agencé selon ses goût, elle est « j’ai mis un banc », notamment avec les diverses plantes qu’elle a fait planter « j’ai fait transplanter un énorme jasmin, des chèvrefeuilles et des genêts d’Espagne » on retrouve aussi de la « vigne vierge ». ces plantes parfois exotiques, en tout cas pas banales, créent un espace agréable. Renée est à son aise : « Quelques arbres odoriférants ombragent ce banc ». Elle s’est créé son petit coin qui reflète aussi son intériorité, car c’est l’endroit où elle va pour se confier à son amie. Il est intéressant de noter que ce lieu est à l’extérieur de la maison, c’est un endroit à part, qui n’est pas partagé avec l’homme. Elle installe véritablement un cadre spatial et le souligne par une adresse directe à Louise lui expliquant sa démarche « Si je te raconte ces détails, si menus pour toi, », elle montre que cet espace reflète pour elle un « verdoyant espoir », on est dès lors tourné vers l’avenir, vers un projet qui est positif et reflété dans cet endroit verdoyant.

On sent que Renée évoque un moment d’émotion extrême car elle a des larmes qui « brillaient au soleil couchant ». Ce soleil couchant marque la fin du jour. Elle est dans une position décontractée, peut-etre un peu fatiguée car elle a « les bras lassés ». et de l’endroit où elle est, elle peut contempler l’horizon, « « Dans un énorme lointain, comme une lame d’acier, reluit la Méditerranée ». ces sources de lumière semblent présager une bonne nouvelle, etre positif, mais aussi ambivalant car l’image de la lame d’acier est un peu négative et le soleil se couche, elle est donc dans un moment de demi clarté, zone d’ombre sous le petit rocher et zone d’ombre intérieure car elle se pose des questions comme on le verra plus tard dans l’extrait.

Enfin on peut aussi noter que le fait que Renée soit entourée de végétaux fait qu’elle est dans un espace naturel plutôt qu’artificiel où la nature se développe comme elle le souhaite à l’image de la plante grimpante qu’elle cite qui marque une sorte de suprématie du végétal sur le reste, car elle vont recouvrir totalement le rocher.  

  1. Allongement du temps

Renée commence la lettre en expliquant avoir « pendant quelques instants tenu la lettre de Louise, elle insiste sur la durée, on peut comprendre à la fois qu’elle était dans un moment de contemplation et d’émotion provoqués par la lettre de Louise qui l’a « éblouie ». Mais il y a aussi tout un travail lié à exprimer le passage du temps, on le voit avec des marqueurs temporels disséminés dans le texte comme « quelque jours », « pendant quelques instants ». mais aussi avec la mention des saisons : « Mais l’hiver arrive, et toute cette verdure est devenue comme une vieille tapisserie », cela dit que le temps qui passe et le cycle encore une fois naturel du temps. Cette métaphore de la tapisserie montre aussi que la beauté luxuriante de la végétation va laisser place à une sorte d’arrière-plan fané, mais indique en même temps un éternel recommencement de la nature, une renaissance avec les saisons. On peut aussi remarquer que la plante grimpante illustre aussi cette idée d’un travail long mais qui arrive à ses fins avec de l’acharnement pour recouvrir tout el rocher. Elle montre également une certaine lenteur dans ses déplacement, autant dans ses bras lassés qui expriment une certaine nonchalance que lorsqu’elle se déplace « à pas lents ». il y a un vrai travail pour montrer cette importance de l’œuvre du temps qui est lié à la nature.

  1. Moment de solitude propice à la confession

On comprend que cet endroit est comme son cocon, son jardin secret sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, lorsqu’elle dit par exemple « quand je suis là, personne ne m’y vient troubler, on sait que j’y veux rester seule. », c’est donc bien son espace intime. Mais elle fait vite remarquer qu’elle n’est pas si seule car elle est, à distance, avec son amie Louise « que je n’y suis point seule, quoique seule. » comme le signale le fait qu’elle a symboliquement nommé le banc au nom de Louise « Ce banc s’appelle le banc de Louise. ». cela montre la puissance du lien qui les unit et le fait que symboliquement cet espace de confidence est seulement ouvert à son amie Louise. Les pronoms qui dominent la lettre sont le je et le tu qui mettent en scène cette relation amicale, et ce lien est aussi signifié par les pronoms possessifs comme tout au début avec « ma bienheureuse Louise » ou encore avec des expressions hypocoristiques comme « mon ange » ou « mon heureuse » qui clot la lettre.

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