Commentaire : Je Pense à Toi d'Apollinaire

Guillaume Apollinaire est considéré comme l’un des plus importants poètes du début du XXe siècle et comme le précurseur majeur du surréalisme et il est l’instaurateur la poésie sans ponctuation. En 1914, il décide de s’engager dans l’armée français, puis il rencontre Louise de Coligny-Chatillon, la dénommé Lou. Mais rapidement il se voit dans l’obligation de devoir partir au front. Ainsi nait une correspondance entre les deux amants pendant laquelle Apollinaire écrivait des poèmes au dos de ses lettres. C’est ainsi qu’après le rassemblement des poèmes, un recueil fut constitué. Ce recueil, Poème à Lou, de son premier nom Ombre de mon amour, a été publié pour la première fois à Genève en 1947. C’est un recueil post mortem composé de toutes formes poétiques, sauf de la prose. Les différents poèmes du recueil sont supposé être ordonnés de façon chronologique. Le texte qui va être étudié ici est le poème IV : je pense à toi écrit en 1917. C’est un poème composé de 5 strophes, n’ayant le même nombre de vers à chaque fois ( dans l’ordre : deux distiques, un quatrain, un tercet, un quatrain ). Une grande partie des vers du texte sont en alexandrin et il sont reliés par des rimes suivies et croisées. Ce poème nous permet de voir à quel point Apollinaire est fou amoureux de Lou et que la vision amoureuse se mêle à la vision guerrière de façon étrange. Nous étudierons tout d’abord le souvenir de la femme aimé, Lou, ainsi que la vie quotidienne pendant la guerre et enfin l’illumination poétique.

Commençons par étudier tout d’abord le souvenir de la femme aimé, car malgré la guerre, Apollinaire pense à sa belle. C’est un souvenir quasi obsessionnel. Des images fortes en rythme ternaire ouvrent le poème : (“ton cœur est ma caserne”) il vit dans son amour , (“mes sens sont tes chevaux” hypallage audacieux) il est vif comme un étalon , (“ton souvenir est ma luzerne) il s’alimente de son souvenir, cela montre fortement qu’il se voit constamment près d’elle.

Il est à la fois le cheval et le cavalier mais elle aussi “tu trottes près de moi”. Surtout il revoit la bouche rouge et sensuelle de Lou : “blessure ardente du courage”, ses hanches (“75.. gracieux comme ton corps”), ses cheveux roux (“cheveux... fauves”). Il évoque enfin ses “mains” qui semblent magiques car leur souvenir (“tes mains et tes souvenirs”) font sonner une “heureuse fanfare” qui reprend la “fanfare” de la “voix” de Lou. Grâce à tout ses éléments, il donne ainsi à sa belle un portrait rapide et suggestif d’elle-même.

Le souvenir de la femme aimée est un souvenir obsessionnel, fortement érotisé par l’image de l’étalon et par la vision des charmes de Lou.

Nous continuons en étudiant la vie quotidienne du soldat. Apollinaire s’est engagé dans l’armée, et Il semblerait qu’il soit dans un régiment de cavalerie car le mot « cheval » et son champ lexical reviennent souvent sous des formes différentes dans ce poème : “mes sens sont tes chevaux”, “quand je suis à cheval”, “nous sommes les bas -flancs”. Ajoutons-y les “sabres” et les éperons”. Le thème des cheveux et du régiment de la cavalerie sont par conséquent très présent.

Les « canonniers » sont aussi présent dans ce texte, ils sont

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