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Zone Apollinaire Commentaire BAC V.1-24

Mémoire : Zone Apollinaire Commentaire BAC V.1-24. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Mai 2014  •  1 621 Mots (7 Pages)  •  2 284 Vues

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Apollinaire, Alcools, Zone, vers 1-24

Introduction

Ce poème fut publié en décembre 1912 dans la revue Les Soirées de Paris. C’est en fait le derniers poèmes écrits par Apollinaire avant la publication d’Alcools en 1913 ; ce poème, d’abord intitulé « Cri », a été mis en tête du recueil pour le placer sous le signe de la modernité et d’une esthétique nouvelle.

Le titre : plusieurs niveaux de signification :

Etymologie : ceinture

Marginalité : zone = bande de terrains vague qui entourait les fortifications de Paris ; lieu de marginalité sociale (cf sens moderne du mot) ; poème en marge du recueil Alcools ; poésie en marge de la poésie traditionnelle. Zone renvoie justement à des lieux inexplorés.

Urbanité et modernité : périphérie des villes. Renvoie à un urbanisme moderne comme le poème renvoie à une poésie de la modernité.

Poème qui peut se lire comme l’affirmation d’un art poétique, du moins pour le début que nous allons étudier ; dans son ensemble peut se lire comme un parcours autobiographique et poétique.

I- Une revendication de nouveauté

Dans la forme

Organisation du texte :

- pas de forme fixe, ni de structure strophique : 3 vers isolés + un tercet + strophe de 8 vers + strophe de 10 vers. (ensemble du texte Zone construit sur cet effet crescendo/decrescendo). Les 3 premiers vers évoquent le thème de la nouveauté dans le contexte d’un paysage urbain. La première strophe évoque la religion et la modernité ; la troisième la vie urbaine.

Absence de ponctuation :

- Ôte au poème une certaine logique formelle ; force le lecteur à trouver son propre rythme et donc lui donne un plus grand rôle à jouer dans la lecture du poème. L’absence de ponctuation favorise aussi le libre jeu des associations.

Les vers : Vers libres :

longueurs variées : la longueur inhabituelle de certains vers rapproche la poésie de la prose (vers 11 de 15 syllabes, vers 13 de 18 syllabes), ce qui met à mal les repères rythmiques classiques ;

liberté de rimes : le plus souvent associations en distiques ; rimes pauvres (1/2, 5/6, 9-10, 11-12) suffisantes (3/4), assonances (10-11, 16-17).

 Donc impression de liberté et de modernité formelle.

L’énonciation Originelle

Le poète s’adresse à un «tu» qui est nul autre que lui-même ( christianisme personnifié)

Le “je” personel = regard d’Apollinaire

Le refus de la tradition

Paradoxe des premiers mots en début de poème « à la fin » : poème qui se revendique comme une rupture, la fin d’une époque et d’un monde (monde ancien, antiquité grecque et romaine = références du monde classique).

Revendication ferme : « tu es las », formulation classique # « tu en as assez », formulation plus moderne, niveau de langue familier : crescendo dans la revendication.

Opposition forte de l’ancien (ancien, ancienne, antiquité, antique) et du moderne (moderne, neuve)

Temps verbaux et indices temporels du présent : ce matin x 3 ; matin, célébration du renouveau du jour. "Ce matin" est employé à la fois avec des verbes au présent (énonciation immédiate), mais aussi avec un verbe au passé composé. On peut donc se demander où sont situées les paroles du poète.

Vocabulaire remarquable : nombreuses expressions familières, banales : "il y a", "prospectus", …→ risque de mettre en péril la qualité poétique du texte. Ce vocabulaire est introduit dans la poésie, car elle fait l'éloge du quotidien, de la vie moderne.

L’intégration de la modernité

Célébration lyrique de la Tour Eiffel en ouverture, comme une muse nouvelle ; symbole de modernité souvent intégré dans la peinture contemporaine (Delaunay). « troupeau des ponts ». On peut assez aisément comprendre que la tour Eiffel, avec sa robe évasée et ses atours de dentelles métalliques, ressemble à une bergère, une jeune bergère, comme le donne à penser l'indication chronologique contenue dans le vers 8

Modernité des lieux, qui redoublent le « ici » de l’énonciation : hangars de Port Aviation, rue industrielle.

Modernité des objets : automobiles, hangars

Le monde industriel et professionnel : directeurs ouvriers belles sténo dactylographes

Nouveaux supports textuels : prospectus catalogues affiches journaux, livraisons à 25 cts

On sait que ces supports sont aussi intégrés à la peinture par artistes nouveaux : collages de journaux dans les tableaux de Picasso. Apollinaire transfigure ces supports du langage quotidien en supports d’un nouveau langage poétique : termes qui appartiennent aux registres littéraires : chantent, poésie, prose, « aventures policières » (qui rime avec divers qui rappelle l’origine de ces aventures qui est le fait divers) (NB : rime irrégulière masc/fem), portrait ; célébration de la variété de cette littérature nouvelle par redondance « mille titres divers » « plein de »  + pluriels.

Modernité du langage : intègre dans le poème des termes n’appartenant pas à des registres soutenus, peu usuels en poésie, prosaïques : automobiles, hangars etc utilisation aussi d’expressions neutres comme « il y a », « voilà ». « J’ai vu » « j’aime »

 Donc poème sous le signe de la nouveauté

II- Des éléments de continuité avec une certaine tradition lyrique

Les thèmes

Celui de la religion (religion (x 2), christianisme, pape, église, confesser) : préoccupations d’ordre spirituel qui s’inscrivent dans une éternité ; paradoxe des associations religion/neuve/simple, moderne/pape : signifie

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