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Commentaire Du Poème Les Saltimbanques d'Apollinaire

Mémoire : Commentaire Du Poème Les Saltimbanques d'Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Août 2014  •  393 Mots (2 Pages)  •  5 588 Vues

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C’est l'un des poèmes d'Apollinaire relevant du genre traditionnel, qui se place dans la lignée de “Bohémiens en voyage” de Baudelaire. Il l'a composé entre 1901 et 1902, durant son séjour en Allemagne. Il fait écho à "La tzigane", tous deux suggérant à la fois le voyage et l'errance.

C’est une pochade d'une extrême simplicité de vocabulaire, d’une grande naïveté, qui est en accord avec le caractère sans apprêt, spontané, enfantin même des baladins, et qui n'est pas leur moindre charme. En un rapide croquis, Apollinaire fixa la marche de cette troupe.

Dès la première strophe, il dessine la courbe de ce mouvement :

- sa direction générale, d'abord : l'éloignement dans l'infini de la plaine, qui éveille le désir d'évasion.

- l'allure nonchalante, rêveuse et sinueuse du cortège qui s'étire le long des rues (suggérée par les nombreux «e» muets qui ralentissent le rythme qui est régulier et continu).

Sur cette ligne dynamique, Apollinaire greffa quelques brèves notations jetées dans le pêle-mêle des impressions reçues : l'ordre du défilé, l'esprit maraudeur des saltimbanques, leurs accessoires hétéroclites dont l’énumération a une candeur enfantine. Et, pour finir, il choisit cette image pittoresque et humoristique : l'ours et le singe, soucieux des intérêts matériels du groupe, seuls personnages raisonnables parmi ces rêveurs impénitents.

Autour de ce motif central, se déroule le cortège des baladins, Apollinaire créant une atmosphère de grisaille et de rêve en jouant à la fois des sonorités éteintes, du rythme uniforme et du pouvoir de suggestion de mots très simples («auberges grises» - «plaine» - «suivent en rêvant»...). Pour éclairer le tableau, il produisit une note vive («les cerceaux dorés») et une allusion discrète à la gaieté bon enfant des saltimbanques découvrant les arbres fruitiers («quand de très loin ils lui font signe» où la douceur uniforme de la voix se nuance très discrètement de gaieté complice).

L’auteur, qui a consacré de nombreux vers aux saltimbanques, montre sa sympathie pour ces rêveurs, ces poètes, ces grands enfants que sont les baladins ; il a une secrète prédilection pour ces éternels errants, libres de toutes attaches, n'obéissant qu'à leur fantaisie et perdus dans un rêve sans fin. La liberté, le rêve, le dédain de toutes les formes «bourgeoises» de la vie : domicile fixe, profession honorable, compte en banque et moralité irréprochable… : n'y a-t-il pas là de quoi séduire un jeune poète à l'esprit frondeur et non conformiste?

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