LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire De L'incipit du roman Madame Bovary de Gustave Flaubert

Rapports de Stage : Commentaire De L'incipit du roman Madame Bovary de Gustave Flaubert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2015  •  1 402 Mots (6 Pages)  •  3 458 Vues

Page 1 sur 6

Le texte que nous allons étudier est un texte de la deuxième moitié du XIXème siècle, époque du réalisme. Cet extrait est l'incipit du roman de Gustave Flaubert, Madame Bovary, écrit en 1857. Il s'ouvre sur une description de Charles Bovary, mari du personnage éponyme du roman, lors de son arrivée à l'école. En quoi cet incipit peu habituel, voir déroutant, est en réalité une façon originale et pertinente d'introduire ce roman? Nous allons dans un premier temps montrer en quoi l'incipit ne semble pas remplir ses fonctions initiales d'incipit. Dans une seconde partie, nous étudierons la description péjorative du personnage de Charles Bovary adolescent, et dans une dernière partie, en quoi elle influe sur le regard que porte le lecteur sur ce personnage pour la suite du roman.

Tout d'abord, cet incipit ne semble pas remplir les fonctions qui sont les siennes.

En effet, Gustave Flaubert commence son roman en présentant et en décrivant le personnage de Charles Bovary, à travers son arrivée à l'école lorsqu'il avait quinze ans. Or, il ne fait à aucun moment allusion à Emma Bovary qui est pourtant le personnage éponyme du roman, donc celui dont il raconte l'histoire. Dès la première ligne, c'est Charles Bovary qui est mis en avant: «Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre.» Ici, on peut voir que le personnage de Charles est mis en avant parce qu'il est définit par son apparence globale et pas par son nom («nouveau habillé en bourgeois»), ce qui fait planer un mystère sur qui il est et intrigue le lecteur. Il est également mis en avant avec l'utilisation de l’italique, qui fait ressortir le mot «nouveau» par lequel il est qualifié à plusieurs reprises dans cet extrait. Flaubert utilise l'italique pour les termes désignant des «idées reçues» et crée ainsi une distanciation et de l'ironie. Il y a également une forte présence du champ lexical de l'école avec les mots «Étude» et «Proviseur» mis en avant par la majuscule, «garçon de classe» et «pupitre».

De plus, Flaubert définit un cadre spatio-temporel vague, sans précision ni détail et qui n'est par ailleurs pas celui de l'histoire. Nous savons seulement que le personnage est dans une école, mais nous ne connaissons pas son nom, ni dans quelle ville ou région elle se situe. Nous savons également qu'à ce moment Charles Bovary a quinze ans environ mais nous n'avons pas d'indication sur l'année, la décennie ou le siècle. On peut le voir lorsqu'il est dit «le nouveau était un gars de campagne d'une quinzaine d'années environ». Le mot «quinzaine» montre de l’imprécision, renforcée par le mot «environ». Cela crée une accumulation d'incertitudes et exagère le fait que le narrateur a très peu d'informations sur le personnage qu'il présente.

Le narrateur fait une description péjorative du personnage de Charles Bovary.

Tout d'abord, Charles Bovary est un personnage médiocre dans son apparence. Le narrateur nous dresse un portrait physique péjoratif aussi bien au niveau de ses vêtements qu'au niveau de son corps. Malgré les efforts que le garçon a visiblement fait pour son premier jour de classe afin de paraître «habillé en bourgeois», dès que la description devient plus précise et que le narrateur commence à plus s'attacher aux détails, il paraît alors comme un «gars de la campagne». On peut le remarquer lorsqu'il dit «Quoiqu'il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d'un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles.» On peut voir ici un jeu des couleurs qui permet au lecteur de s'imaginer le personnage et qui en même temps cherche à le ridiculiser. De plus, le suffixe de «jaunâtre» renforce la médiocrité de ses vêtements et laisse penser que ses habits sont vieux et usés. Enfin, le fait que le pantalon soit «très tiré par les bretelles» accentue le caractère ridicule du personnage.

Le narrateur nous décrit également Charles Bovary comme un personnage médiocre dans son

...

Télécharger au format  txt (8.5 Kb)   pdf (99.6 Kb)   docx (10.9 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com