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Claude Seignolle, L'Auberge du Larzac

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Par   •  24 Avril 2014  •  2 035 Mots (9 Pages)  •  1 334 Vues

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Les Cévennes, automne 1828. Le narrateur, un officier, est surpris par la nuit et l'orage. Une menace étrange fait s'enfuir sa jument, et lui-même se précipite vers le premier refuge venu...

C'était une auberge. J'entrai. Personne ne s'y trouvait. Seule l'odeur du temps pourrissait là, tenace et pernicieuse.

J'appelai et tapai du poing sur une table bancale qui faillit s'effondrer sous mes coups. L'aubergiste devait être au cellier ou dans une des chambres de l'étage. Mais, malgré mon tapage, on ne se montra pas. J'étais seul, tressaillant d'attente, devant un âtre vide inutilisé depuis bien longtemps, à en juger par les toiles d'araignées qui bouchaient la cheminée. Quant à la longue chandelle, allumée depuis peu, et soudée à une étagère, sa présence, au lieu de me rassurer, me remplit plus d'inquiétude que si je n'avais trouvé en cet endroit que la nuit et l'abandon.

Je cherchai un flacon d'eau-de-vie afin de me réconforter et chasser la crainte qui me retenait d'aller visiter les autres pièces de cette étrange auberge. Mais les bouteilles qui gisaient là, poussiéreuses, avaient depuis longtemps rendu l'âme. Toutes, de formes anciennes, étaient vides, les années assoiffées ayant effacé jusqu'aux traces des boissons qu'elles avaient contenues.

Tout était si singulier qu'attentif au moindre bruit, je me questionnai sur l'étrangeté des lieux. Du bois sec traînait. Je le rassemblai dans le foyer, sur un lit d'herbes sèches trouvées sans peine, et, frottant mon briquet épargné par la pluie, j'en tirai des flammes rassurantes.

Rencogné près de la cheminée, je me tendis à la chaleur, bien décidé à brûler le mobilier pour garder jusqu'à l'aube cette réconfortante compagnie. Les bouffées de résine me furent aussi revigorantes que des goulées d'alcool pur, mais, pensant à la perte de ma jument, je fus pris de tristesse, ne comptant plus que sur son instinct de bête pour qu'elle me revînt.

Tout à coup un insidieux frisson me traversa, semblable à celui ressenti dehors et qui m'avait chassé jusqu'ici. "On" se trouvait à nouveau là, tout proche !

Les murs avaient beau me protéger de trois côtés ; éclairé par le foyer craquant, j'étais visible et vulnérable. On pouvait m'atteindre de face, en tirant de loin, à plomb. Je me dressai, les muscles prêts à une nouvelle fuite.

Mais mon anxiété fit place à une vive angoisse qui m'oppressa jusqu'à m'étouffer. Maintenant "on" entourait l'auberge et, impitoyables dans leurs mystérieux desseins, d'invisibles regards, que je percevais, me fixaient par la fenêtre sans volets. "On" était attentif à ma personne et cela avec une telle violence que je suais, subitement terrifié.

Claude Seignolle, L'Auberge du Larzac, édition Phébus Libretto, 1967.

Questions

I - LA PRESENTATION DES LIEUX

1. Relevez, de la ligne 1 jusqu'à flammes rassurantes, au moins trois expressions qui caractérisent l'atmosphère de l'auberge. Quelle impression en retirez vous ?

2. Quelle est l'unique trace de vie présente dans l'auberge? Cette trace apporte-elle un réconfort au narrateur ? Pourquoi ?

3. Mais les bouteilles qui gisaient là, poussiéreuses, avaient depuis longtemps rendu l'âme. Quelle est la figure de style employée ici? Trouvez un autre exemple dans le même paragraphe. Quel effet cette figure de style produit-elle ?

II - LA PROGRESSION DU RECIT

1. Par quel connecteur temporel l'action s'enclenche-t-elle? Quel intérêt présentent les informations données par le narrateur jusqu'à ce moment du texte ?

2. Qui le pronom on, représente-t-il dans la phrase: On ne se montra pas. ? dans la phrase: "On" se trouvait à nouveau là, tout proche. ? Pourquoi ce mot est-il entre guillemets ?

3. Relevez dans le texte quatre noms appartenant au champ lexical de la peur. Ces mots sont-ils parfaitement synonymes? Quel effet l'auteur a-t-il voulu produire en les employant dans l'ordre où ils apparaissent ?

III - L'EXPRESSION DE LA PEUR

1. Relevez dans le premier paragraphe un indice grammatical révélant l'implication du narrateur dans le récit, puis un deuxième indice, différent, dans le dernier paragraphe.

Quel effet cette présence constante du narrateur a-t-elle sur le lecteur ?

2. Impitoyables, invisibles.

Comment sont formés ces adjectifs? Quel est leur sens ?

Qu'en déduisez-vous sur la situation du narrateur ?

3. Quels sont les effets physiques de la peur sur le personnage ? Appuyez votre réponse sur des citations du texte.

4. A quel genre de nouvelle cet extrait appartient-il? Qu'est-ce qui vous permet de le dire ?

REECRITURE

"Tout à coup un insidieux frisson me traversa, semblable à celui ressenti dehors et qui m'avait chassé jusqu'ici. "On" se trouvait à nouveau là, tout proche !

Les murs avaient beau me protéger de trois côtés ; éclairé par le foyer craquant, j'étais visible et vulnérable. On pouvait m'atteindre de face, en tirant de loin, à plomb. Je me dressai, les muscles prêts à une nouvelle fuite."

Réécrivez ce passage en imaginant que le narrateur est accompagné d'un ami et en opérant les transformations nécessaires.

Attention : les fautes de copies seront sanctionnées.

Fleche sous titre EditoCorrigé

I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?

Les questions devaient permettre aux candidats d'avancer peu à peu dans l'identification d'une nouvelle fantastique.

Techniquement aucune des questions ne posait véritablement problème. Il s'agit bien de repérer des éléments que les connaissances acquises au collège peuvent permettre de trouver.

Mais

...

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