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Cadre mythologique et identités, Phèdre

Étude de cas : Cadre mythologique et identités, Phèdre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2018  •  Étude de cas  •  1 886 Mots (8 Pages)  •  545 Vues

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Cadre mythologique et identités, Phèdre

L’identité est un terme dont les gens ont tous une notion plus ou moins vague. Pourtant, il serait bien difficile de l’expliquer brièvement et c’est pourquoi le dictionnaire Le Petit Robert de la langue française nous sera d’une grande utilité. En concordance avec ses semblables, et même un certain nombre de sites internets tels que l’Internaute, la définition recherchée serait :

« Le fait pour une personne d’être tel individu et de pouvoir être légalement reconnue pour tel sans nulle confusion grâce aux éléments [...] qui l’individualisent ; ces éléments. » ( p. 1274 ).

Même de nos jours, l’identité reste une question dont la réponse ne sera jamais toute trouvée, mais pour nos chers personnages de Phèdre de Jean Racine ? Ne sont-ils formé que par ce qui leur est extérieur : leur nom, famille, ou encore rang ? En parlant de famille, il n’est pas rare qu’un héros de l’Antiquité ou deux soient des enfants de dieux, en quoi cela affecte-t-il leur vie ? Et peut-il être dit qu’ils ne sont restreints que par le cadre de leur écrits respectifs ?

Cet bref écrit s’efforcera donc de répondre à ses questions en commençant avec une courte présentation des personnages et leur liens, posant ainsi le contexte pour une meilleure compréhension. Ensuite viendra la question majeure de leur identité et des actions qui en découlent pour finalement terminer avec une comparaison entre la pièce de Jean Racine et leurs œuvres originelles.

Pourquoi ne pas commencer par Phèdre, héroïne de cette tragédie ? Commençons avec ce que nous savons tous : Phèdre est la fille du roi de Minos et de la reine Pasiphaé, sœur de la fameuse Ariane, du moins connu Deucalion et descendante d’Hélios, dieu du soleil. Donnée à Thésée en mariage, ou enlevée selon les versions, elle lui donnera un fils et tombera dans une passion incestueuse pour Hippolyte, fils de Thésée et de la reine des Amazones.

Ensuite nous pouvons nous concentrer sur Hippolyte, héros et victime, héritier de Thésée et d’Antiope, ou d’Hippolyte dépendant des sources. Il est possible qu’Hippolyte soit le petit-fils de Neptune, mais il serait impossible d’en être sûr car le mythe de son père ne nous éclaire pas plus que cela sur son ascendance.

Et, ah ! Thésée ! Roi d’Athènes, fils possible de Neptune ou d’Egée, vainqueur du Minotaure et héros inébranlable ( sinon quelque peu libertin et lâche envers ses amantes ). Sa longue histoire remplie de combats et conquêtes ne sera malheureusement pas citée ici, faute d’espace – et ce serait des plus ironiques s’il avait plus de lignes que notre chère Phèdre, n’est-ce pas ?

Passons ensuite à Aricie, héritière des Pallantides et retenue prisonnière à Athènes. Thésée lui interdit le droit d’aimer, de se marier, mais malgré ce décret royal, cela ne l’empêchera pas de tomber amoureuse d’Hippolyte : « J’aime en lui sa beauté, sa grâce tant vantée, / […] J’aime, je prise en lui de plus nobles richesses, / […] J’aime, je l’avouerai, cet orgueil généreux […] ». ( vers 438, 441 et 443 ). Et nous pouvons terminer sur Théramène et Oenone, les servants d’Hippolyte et Phèdre respectivement. Si le premier n’a que peu d’importance dans la pièce, Oenone, elle, en cherchant à redonner la joie de vivre à sa reine, est l’instigatrice de la mort d’Hippolyte.

Les personnages, quoi qu’issus des mythes antiques, restent profondément humain dans un certain sens. Leur relations, qu’elles soient familiales, amicales ou amoureuses, sont parfois complexes et d’autres fois simples à comprendre. Ces relations sont aussi une part importante de l’identité des personnages : ils sont grandement identifiés à leur entourage.

Les servants ont souvent une meilleure compréhension de telle personne ou telle situation que leur maître. Oenone, de ce fait, est le personnage le plus proche de la reine jusqu’à ce que cette dernière l’envoie au loin. Phèdre n’est pas seulement sa reine, elle est aussi l’infante dont elle s’est occupée pendant des décennies et cela se voit. Oenone parle à Phèdre comme à une enfant ; elle n’hésite pas à forcer sa reine à parler de ses peines en la manipulant émotionnellement aux vers 243 à 245 : « Madame, au nom des pleurs que pour vous j’ai versés, / Par vos faibles genoux que je tiens embrassées, / Délivrez mon esprit de ce funeste doute. », la console et la soutient comme une mère le ferait : « Vivez, vous n’avez plus de reproche à vous faire. / Votre flamme devient une flamme ordinaire. » ( vers 349 et 350 ). Mais la servante est bien la seule qui restera aux côtés de la reine.

Hippolyte, au contraire, ne connaît Phèdre que récemment et l’image qu’il se fait d’elle est loin d’être splendide. Dès l’acte premier il déclare que Phèdre est son ennemie : « Hippolyte en partant fuit une autre ennemie. » ( vers 49 ) et, plus tard, il se retrouve horrifié face à l’aveu de la reine : « Dieux ! Qu'est-ce que j'entends ? Madame, oubliez-vous / Que Thésée est mon père, et qu'il est votre époux ? » ( vers 663 à 664 ). Phèdre, d’un regard à un autre, passe donc d’une sorte d’enfant en besoin de réconfort à une marâtre froide et peu scrupuleuse des lois qui la retient.

En parlant de Thésée, sa relation maritale avec Phèdre est aussi une relation importante à l’histoire puisque c’est elle qui est le plus grand obstacle entre la reine et son amour coupable. Pour Phèdre, Thésée, plus qu’un mari ou un roi, est le père d’Hippolyte – son identité réside donc dans ses liens de sang plutôt qu’en sa personne. Après tout, il est l’homme qui a envoûté sa sœur et l’a ensuite abandonnée sur une île et, dans la version de Pierre Commelin, il aurait même enlevé la future reine et Hippolyte nous le confirme : « Phèdre enlevée sous de meilleures auspices ; » (vers 89). Pourtant, elle ne semble pas éprouver de sentiments hostiles envers le roi d’Athènes et agit tel qu’elle le devrait envers son mari, vers 299 : « Soumise à mon époux, et cachant mes

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