Baudelaire : La boue et l’or alchimie poétique

Parcours : La boue et l’or alchimie poétique

1) Introduction

Le poème « Au lecteur »  que nous allons étudier est extrait des Fleurs du mal.

Ce recueil est écris par Charles Baudelaire, poète du 19eme siècle.

A travers Les Fleurs du Mal, dont la première édition apparait en 1857, Charles Baudelaire tente de séparé la morale de l’art en abordant des thèmes aussi bien nouveaux que provocateur. Aussitôt, le recueil scandalisera  la société conformiste et soucieuse de respectabilité. Ce qui coutera à l’auteur un procès pour outrage à la morale.

Ainsi, « Au lecteur » s’inscrit en tant que premier poème du recueil et ne fait partie d’aucune des six parties qui structurent le recueil. Par l’introduction des thèmes essentiels de la poétique baudelairienne, il semble servir d’introduction aux Fleurs du Mal. Sorte de pacte de lecture dans lequel le poète se présente comme incarnation de la condition humaine, et affirme sa volonté d'« extraire la beauté du mal », principe qui régit le recueil dans son ensemble.

Problématique: En quoi cette ouverture de recueil est-elle particulière ?

Composition générale du poème « Au lecteur » est constitué de dix strophes, (quatrains, en alexandrins, vers de douze syllabes). Les rimes sont embrassées tout au long du poème signifiant ainsi l’enfermement du poète et des hommes en général dans la condition humaine.

2) Analyse:

Progression du poème :

• 2 premiers quatrains : l’homme en proie au péché́
• 5 quatrains suivants : l’influence de Satan
• 3 derniers quatrains : l’Ennui (la place du Spleen)

Les idées :

• Une vision pessimiste de l’homme ou l’éclairage du titre : Les Fleurs du Mal

• Une peinture de la faiblesse humaine

• Une illustration du titre : Les Fleurs du Mal. Il s’agit de parler du Mal. La thématique du recueil nous est donnée.

3) Conclusion

Ce poème est une véritable préface à l’entreprise des Fleurs du mal. Il annonce certains thèmes qui seront abordés dans la suite du recueil : la Mal, le spleen...On n’assiste pas au pas au Captatio bene volontiae /male (l’auteur ne cherche pas a s’attirer la bienveillance de l’auteur. Cette préface propose donc une vision pessimiste de l'homme, ce qui éclaire le titre Les Fleurs du mal.

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

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