Apollinaire - Nuits Rhénanes

Apollinaire, Nuits Rhénanes, « Alcools », 1913.

Ce poème est à situer à la période où Apollinaire est allé vivre sur les bords du Rhin, du côté Allemand.   Dans la tradition germanique, le Rhin est le théâtre de nombreuses légendes, cela permet à Apollinaire de créer l'écart entre le mythe et le réel.  Nuit rhénane appartient au cycle des Rhénanes : 9 poèmes inspirés par le séjour d'Apollinaire au bord du Rhin.

1. Nuit d’ivresse  

1. L’ivresse du poète :

 - Le vin est omniprésent dans le poème. (Vocabulaire en rapport : « verre », « plein », « ivre », « vignes »…)

- Mouvements « trembleurs » d’Apollinaire qui trahissent son ivresse.

- Ivresse présente même dans le paysage, le Rhin est qualifié comme « ivre ».

-  Le poème s'ouvre et se ferme sur le verre de vin (vers 1 et 13), on assiste au début de la veillée au bord du Rhin jusqu’au terme de cette fête.

- Le dernier vers, isolé, souligne le caractère envoutant du poème ; le charme de la vision se rompt avec le verre : tout n'était que mirage, on passe de l’ivresse à la désillusion, la prise de conscience.

Ainsi, le vin provoque le glissement du réel dans l'hallucination.

1. dimension lyrique :

-On observe un certain lyrisme dans les propos d’Apollinaire, il expose à la fois ses sentiments qui s’expriment par des pronoms personnels, mais s’adresse à la fois à un auditoire.

-On ressent une musicalité dans le poème grâce à des assonances et des allitérations.

-On distingue plusieurs paroles qui semblent se superposer, celle d’Apollinaire et celle du batelier, ce qui crée une double énonciation.

1. vision et perception altérées :

-On perçoit qu’Apollinaire subit les effets de l’alcool dans son récit, il répète plusieurs mots : « le Rhin, le Rhin », on peut penser que le poète voit double et n’arrive plus à s’exprimer clairement.

-Le Rhin crée des effets de miroir, les étoiles semblent plonger dans le Rhin (v.10), ce qui procure au paysage une dimension irréelle.

1. Création d’une ambiance envoutante/ fantastique :

1. Le Batelier et la mythologie allemande :

Tout au long de la soirée, un batelier chante et conte des mythes et légendes allemandes.

Il parle de « sept femmes au cheveux verts » qui tordent leurs cheveux, comme si elles sortaient du fleuve. Ces femmes rappellent des sirènes ou des ondines.

Apollinaire décrit aussi la lune dans ce poème, qui est souvent considérée comme maléfique.

1. Lien flou entre réel/irréel

Le poète, sous les effets du vin et grâce aux contes du batelier, glisse peu à peu dans le fantastique. On observe une alternance entre éléments réels et irréels dans les strophes : le cadre est réaliste, les descriptions des « femmes blondes » et de la « ronde » appartiennent à la réalité, mais les mythes de sorcières/ sirènes invoquent des scènes hallucinatoire à Apollinaire.

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